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La Voix du Prophète !

La Belgique politique est fort éloignée des positions d’Eric Zemmour sur l’idée de Renaud Camus du grand remplacement. Un clou chasse l’autre serait bien l’image appropriée. Une démographie en expansion du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord serait en train d’émigrer en Europe par vagues successives avec ses mœurs, sa religion et ses coutumes, ne s’intégrant pas, cherchant, au contraire, à faire du sol d’hébergement, une patrie distincte de la patrie d’accueil. La France, ajoute Zemmour, est en voie de libanisation, faisant référence à la situation pour le moins explosive au Liban.
La Belgique est aussi peu ouverte à la thèse opposée, celle de Jean-Luc Mélenchon qui voit dans l’émigration une nouvelle richesse pour le pays et une occasion de donner une majorité aux masses populaires qui se sont enfuies du PS et du PC, pour aboutir chez Marine Le Pen ou dans l’abstention aux élections.
Les partis politiques belges ont intégré ces deux composantes du climat politique français, de manière passive comme d’habitude, sans susciter des débats en interne et surtout pas sur la place publique.
C’est quand même pitoyable que l’on ne puisse pas échanger d’un parti à l’autre, plutôt qu’à se rallier d’avance à la doxa d’un quarteron d’initiés qui disent à tous ce il faut penser et ce qu’il faut dire pour être dans la ligne du parti.
Comme en France, la droite belge MR-PS, tient un langage similaire, taxant le PTB d’islamo-gauchiste, « communiste » surenchérit Di Rupo, tout en réfutant l’idée du grand remplacement. De même le PTB considère les thèses de Zemmour comme fascistes. D’aucuns parlent de peste brune.
Comme toujours, les arguments sont remplacés par des épithètes. Le grand public, enfin la partie du grand public qui a une opinion bien tranchée, prend le parti de son leader.
Nous en sommes là, dans des face à face qui tournent à l’affrontement sans jamais exposer une idée intéressante qui pourrait apporter un peu de raison à la place des cris.
On en serait encore à se toiser d’un parti à l’autre, si dans son étonnante organisation la Belgique Fédérale et Régionale n’avait pas une propension à faire les doux yeux plutôt à la Flandre qu’à la Wallonie, sachant la première plus soupe au lait que l’autre.

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Or, la Flandre est en train de pencher plutôt du côté de Zemmour que de Mélenchon. Voilà qui donne espoir qu’un débat soit possible aussi en Wallonie, non pas en fonction du penchant de sa partenaire, mais en exposant enfin des opinions contradictoires sortant de la tour de Babel du parlement régional wallon. Voilà trop longtemps que Borsus et Di Rupo s’encroûtent dans des discussions qui tiennent plus du marché public du samedi ou de la halle des vins, que d’un lieu où se puisse discuter l’avenir d’une Nation.
Ce fut d’abord un signal de Bart Somers, ministre flamand de l’Intérieur, qui a annoncé le lancement de la procédure qui doit mener au retrait de la reconnaissance d'une mosquée située à Houthalen-Helchteren dans le Limbourg et dont l'iman aurait tenu des propos homophobes sur les réseaux sociaux.
Puis ce fut, venant du fédéral, Vincent Van Quickenborne, ministre fédéral de la justice, qui engage une procédure de retrait de la reconnaissance de l'Exécutif des Musulmans de Belgique !
Quand un ministre fédéral prend une décision, cela intéresse aussi la Région wallonne, non ?
L’Exécutif des musulmans de Belgique est le représentant officiel de la communauté musulmane en Belgique. Depuis longtemps, le fonctionnement interne de l’organe fait débat. Un rapport de la Sûreté de l’Etat avait mentionné, il y a quelques mois, que son président, Mehmet Ütsün, avait des relations suivies avec l’extrémisme. Il lui était notamment reproché son manque de transparence ainsi que sa perméabilité aux influences de pouvoirs étrangers, turcs et marocains essentiellement. Pour le ministre de la Justice, c'en était trop. Il a décidé d’entamer la procédure de retrait de reconnaissance officielle de l’Exécutif. Sans cette reconnaissance, l'Exécutif des musulmans de Belgique ne percevra plus de subside. Actuellement, il recevait quelque 600.000 € de subsides par an.
Étonnant que nous financions une organisation religieuse en train de s’implanter dans notre pays !
Mais le plus beau reste à venir :
Dans une réaction auprès de l’agence Belga, le président Mehmet Üstün de l’EMB (Exécutif des Musulmans de Belgique) s'est dit “étonné et déçu” de la décision du ministre Van Quickenborne. Selon M. Üstün, il n’appartient pas au ministre, mais plutôt à la communauté musulmane, de juger l’Exécutif des musulmans.
Vous avez bien lu. L’état Belge n’est pas habilité pour ces musulmans de prendre une pareille décision. Elle incombe aux seuls musulmans !
Cette information devrait être à la Une de tous les journaux. Ainsi, pour monsieur Üstün, on serait déjà à un stade où les musulmans de Belgique auraient le droit de se passer des lois belges pour décider en dehors d’elles ! Pourquoi pas tout de suite la Charia tant qu’on y est !
Un ange passe dans les partis… à quand la voix du prophète ?

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