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Une caricature de démocratie.

On en a un peu marre de lire régulièrement ce que gagnent ministres, parlementaires et édiles communaux, plus tous les planqués dont on ignore ce qu’ils font, comme par exemple, les gouverneurs de Province et les personnels attachés. On sait bien que c’est disproportionné à leurs fonctions, à leurs mérites, etc…
Ce que nous déboursons pour l’engeance autoritaire et comminatoire est excessif. Voilà vingt ans qu’on le dit et voilà vingt ans que nous sommes pieds et poings liés par ceux qui en profitent, sans que nous ne puissions rien faire !
Qu’est-ce que ça dit de plus, quand on apprend que Paul Magnette est celui qui en ramasse le plus et que Georges-Louis Bouchez est le champion des mandats rémunérés, sinon pour certains de s’aigrir les sangs, et pour d’autres de serrer les poings.
En mordant de façon si massive dans les fonds public, ces gens, en plus, déterminent leurs propres salaires via les complices du Parlement. De la même manière, ils ont la haute main sur le salaire minimum ; ils établissent les indemnités maladies et les allocations de chômage planchers.
Ils devraient avoir honte de tenir les propos qu’ils tiennent sur les allocataires sociaux en leur disputant, quand ils le peuvent, quelques euros qui leur paraissent « usurpés » !
Ces gens sont bien le produit du système économique qui individualise les carrières pour mieux les mettre en concurrence. Ils se sont arrangés pour comparer ce qu’ils gagnent aux rentrées de gens très riches, qu’ils n’ont garde de trop taxer, de peur qu’ils ne soient obligés de se taxer eux-mêmes.
Mais quelle honte pour la démocratie que ce spectacle de propres à pas grand-chose qui courent les indemnités supplémentaires, en se montrant jaloux et tâtillons des petits avantages du voisin, voiture avec chauffeur, beaux bureaux en ville ou ministère avec cave à vins et chef cuisinier.
S’ils étaient payés comme un cadre moyen, on les verrait vite changer d’avis sur l’état de pauvreté de la population et ce qu’il y aurait lieu de faire pour améliorer le sort des gens. Posez la question à la faune parlementaire grassouillette, bien calée dans la haute bourgeoisie d’argent, vous les voyez remontés contre les abus de 25 €, traitant de malhonnêtes de pauvres dibles.
Voilà où nous en sommes. Le bilan est simple, qu’avons-nous à attendre d’eux, de l’Europe, des gens importants de ce pays ? Mais absolument rien, sinon des chaînes supplémentaires, des ajouts à la misère et aucune perspective meilleure d’avenir.
Des philosophes iront chercher dans l’intime de ces personnages, l’amour de l’argent, le côté anal de la chose. Ces tares, ces pulsions malsaines sont, bien entendu, à porter à leur passif, mais sachant cela, quelle conduite tenir, quand vous avez devant vous ces rutilants personnages qu’intérieurement vous comparez aux rats d’égout ?

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Vous n’êtes pas d’accord ? Ils vous attendent au tournant, vous traitent d’extrémistes, d’ennemis de la démocratie, alors qu’au contraire, vous aspirez à une démocratie épurée, magnifique, portée par des gens intègres ayant l’amour des gens, en remplacement d’un spectacle désolant d’une mascarade.
Quand on est arrivé à ce type de raisonnement, d’abord on le croit juste, imparable ; ce que tout homme devrait penser pareillement. De là à imaginer que vous faites nombre, il n’y a qu’un pas. Vous vous remplissez de joie et vous vous dites que ce nombre va faire plier les caïds du fric et de l’abondance personnelle.
Vous vous retournez et, surpris, vous constatez qu’il n’y a presque personne derrière vous, que le plus clair des gens est à spéculer avec les partis, à quémander quelque chose, comme jadis les sorties de grand-messe regroupaient les mendiants.
Puis, c’est peut-être le côté le plus déprimant, vous les voyez se disputer sur la pertinence d’un leader d’un parti par rapport à un autre, sur la valeur de leur programme, sur l’entière bonne foi de ceux qui les ont élaborés.
Il vous monte alors comme une lame de fond de désespoir, une absolue certitude que tout est fichu et que sous peine de tomber dans la marge et de finir SDF, il va falloir que vous vous déterminiez, vous aussi, pour un de ces pourris à faire semblant que celui que vous avez choisi est quand même bien plus honnête et meilleur qu’un autre.
Quoique vous fassiez, votre détermination ne sera plus le produit de votre révolte, mais de votre abaissement, vous serez entré dans le civisme par le côté esclave que nous portons en nous et qui pointe le bout de son nez, dès qu’un batteur d’estrade, qu’il soit libéral ou socialiste, vous a séduits.
Sachant cela, le constatant et y revenant sans cesse, il ne reste plus que l’alternative de le crier sur tous les toits et y revenir tous les jours, comme une chose honteuse qu’on ne veut plus garder pour soi.

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