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Le citoyen ou Médor à la niche.

The Economist publie son classement annuel des démocraties mondiales. Pour la seconde année consécutive, la France et la Belgique ne sont plus considérées comme des "démocraties complètes", mais plutôt comme "défaillantes". L’indice de démocratie est calculé tous les ans par l’unité de recherche du groupe britannique The Economist, adossé à l’hebdomadaire du même nom. Il est calculé en base 10 selon 60 critères, regroupés en cinq catégories d’évaluation : processus électoral et pluralisme, libertés civiques, fonctionnement du gouvernement, participation politique et culture politique.
Avant d’expliquer ce recul, un mot du magazine britannique The Economist. Journal de la finance et du système capitaliste, son classement des démocraties considère avant tout que l’essentiel pour juger d’une démocratie repose sur la libre circulation du pognon, de l’enrichissement à gogo et de la liberté d’entreprendre en n’importe quoi, pourvu que les actionnaires en sortent gavés.
Cela dit, les autres critères sont intéressants. Les libertés démocratiques auraient reflué dans près de 70 % des pays du monde en 2020 à cause des restrictions provoquées par la lutte contre la pandémie.
Voilà qui est facile à comprendre.
Le phénomène est mondial, particulièrement marqué dans les régimes autocratiques d’Afrique ou du Moyen-Orient, mais la « suppression des libertés individuelles dans les démocraties avancées a été le fait le plus marquant de 2020 ».
Il est même aujourd’hui admis que pour cacher les faiblesses de l’État sur les réserves stratégiques de masques et autres techniques préventives, ainsi que la façon d’avoir géré l’hôpital avant le covid-19 comme une entreprise mise en compétition, le pouvoir en place a surenchérit sur les directives et les obligations des citoyens, usant d’une autorité usurpée et antidémocratique.
Au lieu de se rebiffer contre cet abus de pouvoir, bien préparés par les médias pour, au contraire, abandonner volontairement les libertés fondamentales, des millions de gens sont tombés dans le panneau tendu par les gouvernements. Ils ont simplement jugé qu’éviter des décès catastrophiques justifiait une perte de liberté temporaire.
Dans le classement The Economist, la France arrive à la 24e place sur 167 pays, 7,99 sur 10, contre 8,12 l’année dernière. La Belgique est aussi dans cette catégorie avec une note de 7,51, à la 26 ou 27me place. Ces deux pays sont classés dans les démocraties défaillantes.
Ils ont perdu des points en raison des « restrictions de la liberté de déplacement » au travers de « plusieurs confinements et des couvre-feux nationaux ».

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Ce que le magazine britannique ne mentionne pas et n’apparaît pas dans ses critères relève d’un autre aspect de la démocratie dont il ne tient aucun compte, les répressions policières aggravées à l’encontre de manifestations paisibles de citoyens qui se terminent en bastonnades et jets de grenades lacrymogènes, par la volonté des autorités de durcir les actions de la police. C’est le résultat de la lutte antiterroriste et des mesures prises lors des attentats qui s’appliquent désormais à tout citoyen sans distinction sur la nature de sa protestation.
Qu’il faille en plus demander à l’État l’autorisation de se réunir en groupe dans la rue, afin de montrer son engagement pour une cause, est de nature antidémocratique et cependant introduite aujourd’hui dans le paquet des lois assimilables à la répression du terrorisme généré contre le salafisme.
The Éconmist a ses chouchous, évidemment, ce sont les 8 pays considérés comme des « démocraties à part entière », la Norvège avec un indice de 9,81. la Suisse ou le Canada.
Il y a pire que nos deux pays dans le classement. Avec un résultat mondial de 5,37, c’est « la pire moyenne mondiale depuis la création de l’indice en 2006 ». La plus forte baisse concerne le Mali, tandis que Taïwan enregistre de son côté la plus forte hausse. Le pays le moins bien classé en 2020 est la Corée du Nord, avec un indice de démocratie de 1,08, classée parmi les « régimes autoritaires ».
Pourquoi citer un journal britannique fervent partenaire du libéralisme dans ses composantes dont le néolibéralisme qui est en train de ravager toute la planète ? Si l’on dépasse les critères liés à l’économie libérale et à l’argent qui enrichit monstrueusement quelques-uns au détriment de la multitude, on peut comprendre que d’autres critères déterminent aussi le label de bonne ou de mauvaise démocratie.
Le fait de nous apercevoir en France et en Belgique, qu’il y a défaillance devrait nous faire comprendre que nos régimes politiques respectifs y sont impliqués. Macron n’a pas amélioré la démocratie en France, au contraire, il l’a dégradée. De Croo fait la même chose.
En Belgique, le fédéralisme a plombé les rapports entre le citoyen et l’État. Les Régions n’ont pas joué leur rôle. L’Usine à gaz ronronne de tous ses feux inutiles, tandis que les lois linguistiques poursuivent leur ravage et entravent les libertés.
Par contraste, devant ces évidences, le spectacle des partis de pouvoir qui courent farauds approvisionner leur compte en banque grâce à la naïveté des Belges en surmultipliant les emplois électifs, n’est pas pour rendre meilleure la démocratie dans le prochain comptage The Economist.

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