« La confrontation. | Accueil | Vivaldi, la polka des gougnafes. . »

Démocratie et partis politiques.

A quoi peuvent encore servir des partis politiques dont les gens se détournent ? Dès lors qu’ils ne sont plus utiles que pour y faire profiter quelques carriéristes et répondre à une fonction markéting confortant le clientélisme, on se doute bien qu’ils vont se confronter avec leurs électeurs sur le sens à donner à la démocratie. Comme ils sont maîtres des estrades et des micros, avec leur jactance et leur mépris des gens, ils sont certains de rester en place, jusqu’au jour…
Comment interpréter le score de 1,7 % du PS lors du premier tour pour la présidence française ?
Certes la candidate, Anne Hidalgo, n’avait pas le bon profil. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, aurait dû le savoir. Mais, dans un parti en perte de vitesse, les pointures prêtes pour le casse-pipe sont rares. Il fallait une présomptueuse, doublée d’une mal informée pour y aller. Hidalgo faisait l’affaire.
Le score d’1 % 7 est révélateur d’une trop longue collaboration à la culture techno-libérale d’un parti structuré comme la société bourgeoisie dont il est dépendant. La gauche non-communiste est depuis la Libération si aisément récupérée qu’elle est la plus consentante de toutes les autres formations pour adhérer à toute sorte de coalition.
Ce bouche-trou idéal complémente tout gouvernement qui a besoin d’elle. La majorité absolue l’affole. Ce qu’elle craint le plus, en ce cas, c’est de renouer avec les syndicats et le peuple.
Le PS français a atteint un point de stérilité jamais égalé.
Ce parti ne s’est jamais défini autrement que par rapport aux autres. Il n’a plus de ligne propre depuis longtemps, pas de spécificité particulière.
Ses vieux démons et son carriérisme font le reste. Très bien implanté encore localement, le score d’1 % 7 peut faire mal aux législatives. Si les derniers électeurs PS se rendent compte qu’ils votent pour un parti placé entre Poutou et Nathalie Arnaud, ça pourrait jeter un froid.
Qui aurait cru que le PS pouvait disparaître, sinon, devenir un parti « bas de gamme » !
Pourtant, ce cheminement vers sa fin était inscrit dans la suite logique de ses renoncements. On ne peut pas impunément changer ses statuts et faire d’un ennemi irréductible de la bourgeoisie libérale, un allier de fait collaborant avec toutes les classes de la société de consommation à l’exclusions des extrêmes.
Et c’est là le hic !
Les extrêmes ne sont jamais que des partis aux prises de position incompatibles avec l’ordre libéral.
Tout n’est affaire que de mots et de positions pour décréter qui est à exclure ou se conjugue très bien avec le néolibéralisme. Le PS veut rester dans un cadre pro-européen d’ouverture au monde d’une orthodoxie capitaliste.
Pour d’autres raisons, Les Républicains ont la tête dans le sac. Leur candidate, Valérie Pécresse, n’atteint pas les 5 %. A la différence du PS, ce parti pourrait renaître sans ses scories en les abandonnant au Centre et à Macron. Mais la place qu’il occuperait est déjà encombrée du parti d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen.

1aniger1.jpg

A la différence du PS, le parti LR est dans la sphère du pouvoir depuis toujours sans avoir eu besoin de modifier ses statuts et sa manière d’être. C’est un parti « légitimé » car naturellement libéral et pro-européen. Son centrisme sous l’impulsion de Madame Pécresse est Macron compatible. Il se pourrait que cette dernière fasse partie du futur gouvernement du dernier quinquennat de l’actuel président.
Que retenir de ce profond changement en cours de la vie politique française ?
Les législatives qui vont avoir lieu bientôt sont d’un rare intérêt.
Elles traduisent le désarroi des partis devant des électeurs qui n’en veulent plus. Elle remet en cause la recherche d’une démocratie qui n’a plus le sens qu’on attribuait aux élections pour en certifier la valeur. Les référendums d’initiative populaire et la désignation par le sort de certains emplois parlementaires, ainsi que d’autres contacts avec les gens, pourraient redonner un peu de couleur à une démocratie qui n’en a plus.
On peut douter que le prochain quinquennat qui va revoir le même, fort vraisemblablement, là où le peuple n’est plus d’accord qu’il soit, va rendre le cours des choses difficile. Des émeutes, une guerre civile ne sont pas à exclure.
Il est fort peu question ici des phénomènes politiques belges sur les difficultés que rencontre la démocratie. C’est que la situation critique n’est que pour le seul PS belge.
Mais elle existe néanmoins et la disparition de ce parti, en tous cas sa miniaturisation, est fort probable, puisqu’il se trouve à peu de choses près dans les mêmes contradictions que le PS français.

Poster un commentaire