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LE CAVE SE REBIFFE.

Georges-Louis Bouchez n’est plus tout à fait la poupée de la famille Michel. Il a pris ces derniers temps conscience que sa personnalité pouvait très bien être au moins égale à celle de Charles, son mentor.
Sur ce constat, le battant qui est en lui s’est démené dans son parti pour que toutes les têtes soient dans l’alignement. Celles qui dépassent faisant ombrage, il les décapite.
Mais voilà, toutes ses « victimes » ne ploient pas le genou, comme Denis Ducarme. Certaines se rebiffent. C’est le cas de Jean-Luc Crucke. Au MR, on a cru qu’en lui donnant un os à ronger, à savoir une paire de pantoufles à la Cour constitutionnelle, il ne viendrait plus tirer les poils de la barbe du président pendant son sommeil.
Il a surpris tout le monde en déclarant vouloir rester en politique et que son éviction par Bouchez du ministère des Finances de la Région Wallonne, lui restait toujours sur la patate.
En créant un mouvement politique autour du climat, c’est un ultimatum qu’il adresse à l’ancien avocat sans cause montois, sous forme à peine déguisée d’une déclaration de guerre. .
JLC veut regrouper des personnalités politiques issues des partis démocrates, sous-entendant par là qu’il accepterait Les Engagés (ancien CDH) et le PS, sachant bien qu’il ne pourra que pêcher au MR. Les outragés et les humiliés par Bouchez et même les légalistes qui ne supportent pas les initiatives sans consultation de leur président, s’agglomèrent en un paquet de mécontents qui commence à compter chez les Bleus. Cela ferait une bonne base de départ pour JL Crucke.
Le fait que la Famille Michel contrôle mal leur poulain, on a l’impression que le clan pourrait avoir perdu la main, après que GL Bouchez s’est acquitté de sa dette en poussant Mathieu Michel dans un secrétariat d’État.
Un mouvement progressif, en opposition à la ligne qu’il juge plus conservatrice du MR, on comprend que Jean-Luc Crucke propose une opposition sérieuse à Georges-Louis Bouchez. Certains libéraux trouvent le président trop visiblement attaché aux intérêts des banques et des trusts en oubliant le côté « social » du parti.
Six mois se sont écoulés entre son éviction du gouvernement wallon par Bouchez et la création de son mouvement. On suppose qu’il a consulté ses amis et ses relations du parti et qu’il n’a pas lancé son mouvement d’un coup de tête.
L’introduction de JLC dans l’arène politique est claire : ce n’est pas un nouveau parti, une sorte de MR sans son trublion. C’est une recomposition du libéralisme, rien moins !
L’homme s’explique à sa manière « Après avoir sondé des membres de mon parti, pour donner suite à de nombreuses réactions de citoyens, un espace de travail commun entre les démocrates de ce pays est ce dont nous avons besoin aujourd’hui. L’aboutissement de ce mouvement pourrait porter le nom de C.L.E.S pour « cercles libéraux écologiques et sociaux ». (Le Soir)
Le CLES n’étant pas un parti, Jean-Luc Crucke restera député sous la bannière MR. « Je suis un libéral réformateur, je dirais même un libéral progressiste. Simplement, après avoir réfléchi, je me suis dit qu’il y avait beaucoup de boulot à faire dans les domaines social et de l’écologie, où les enjeux et les risques sont majeurs », précise-t-il, toujours dans Le Soir.

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Crucke, pas fou, veut préserver sa gamelle. C’est toujours le MR qui sert la soupe. C’est là son point faible. On sent déjà Bouchez penché sur ce cas, regardant avec délectation un mandat de député qui pourrait tomber en de meilleures mains que celles de l’opposant interne.
A cela près, JC Crucke n’a pas pour ambition de redevenir ministre. C’est là que le journaliste du Soir s’inquiète. Entièrement dévoué au clan Michel, le journal entrevoit deux chemins : JLC crée une alternative plus sociale et progressiste au sein de son parti ou il reste dans le rêve écologiste, auquel cas, il aurait intérêt à s’affilier au parti vert.
Crucke mord à l’hameçon tendu malicieusement par le Soir. Il avoue à demi-mot: « A ce stade je ne suis pas candidat officiel à la présidence du MR (…). Toutefois, il ne faut absolument rien exclure. Rien n’est impossible. Lorsque des élections internes auront lieu, ce que j’espère, les pendules seront remises à l’heure. »
« La bonne entente affichée entre Crucke et Georges-Louis Bouchez, lors de sa démission, était feinte, ça sautait déjà aux yeux à l’époque. Une décision de commun accord cachait du ressentiment, du ministre envers son jeune président. » (Le Soir)
L’entente était du bidon. Le tout, c’est de savoir si Crucke a du caractère ou n’est qu’intéressé par l’argent d’un mandat confortable.
On sait ce qu’il en est. C’est tout à son honneur. Denis Ducarme, Christine Defraisne, Caroline Taquin (députée fédérale et bourgmestre de Courcelles) et Nicolas Tzanetatos (député wallon) rejoindront-ils ce mouvement dans une guerre au MR pour la présidence ? Le clan Michel soutiendra-t-il son homme de paille jusqu’au bout ? Les mois qui viennent seront passionnants à scruter le parti des bourgeois.

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