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Sur un éditorial de Julliard.

Il n’y a pas coïncidence entre l’invasion de l’Ukraine et les décisions de la Cour Suprême américaine concernant l’avortement et le port d’armes autorisé dans la rue. Cinq mois séparent ces faits. Ils n’en restent pas moins liés par une impression de malaise ressentie en Amérique et ailleurs sur le devenir de la démocratie aux USA et la délirante course en avant de Poutine à la suite de son erreur de février. On aurait trouvé dans des camions russes abandonnés des uniformes de parade pour le défilé de la victoire à Kiev, début mars !
L’un et l’autre concernent directement l’Europe. Les USA sont nos Alliés depuis 1945. Les libéraux voient dans ce pays un exemple de démocratie propice à la liberté d’entreprendre, chère à nos néolibéraux. La Russie a réintroduit un conflit au cœur de l’Europe que l’on croyait impossible, avec des images qui rappellent les carnages nazis.
Se rend-on à l’évidence, que ces deux grandes puissances, à la suite de la tournure de la guerre en Ukraine, sont en train de vider leur querelle en Europe ?
L’exemple sans cesse répété au MR de notre grand allié n’est plus de saison. L’Amérique est en train de dériver et va à des affrontements internes entre la droite républicaine « évangélisée » par des minorités religieuses et les démocrates en proie au wokisme qui fait rage dans les universités !
Ces deux Amériques seront bientôt face à face en adversaires résolus. Pour peu qu’après l’inexistant Biden, Trump survive à l’enquête sur les événements qui ont suivi sa défaite et c’est un risque de guerre civile, si par pression et démagogie, ce dernier se réinstalle à Washington comme s’il ne l‘avait jamais quittée !
Poutine, en bon dictateur, ne peut pas reconnaître son erreur et est donc condamné à poursuivre sa guerre en Ukraine, dans une fuite en avant où il ne sait lui-même où il va ! Comme la guerre est sans issue, il est capable de la propager à l’Europe entière, obligeant ainsi son pays à le suivre sur cette pente fatale.
Que les Russes en prennent conscience ou non, leur chef a tellement mal manœuvré qu’il ne peut plus cacher que cette grande puissance n’en est plus une vraiment. Cette guerre inopportune a fait tomber le décor Potenkine d’un pays prospère, laissant voir une économie mal en point, un peuple condamné à revivre comme sous les tsars ou sous Staline, bref malheureux.
La « menace » que ferait peser l’OTAN sur la Russie a fait long feu. La vraie raison est l’attractivité de l’Europe telle qu’elle avec ses graves défauts, mais qu’elle exerce avec le droit d’y dire ce qu’on pense. Dans une Russie où seul le pouvoir dicte aux gens ce qu’il faut penser, c’est important.
Voilà pourquoi nous vivons sur une poudrière sans avoir les moyens d’étouffer l’explosion, livrés sans aucun autre moyen à la volonté des États-Unis.

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La Chine y met son grain de sel, ce qui complique tout. Les deux puissances blessées et en face à face sont contraintes d’y regarder de plus près, des intentions de l’oncle Xi, l’un pour Taïwan et l’autre pour le débordement du fleuve Amour par des masses chinoises, comparables à celles du Maghreb sur l’Europe.
Dans son Éditorial sur Marianne, Jacques Julliard signe « Ce monde est dangereux ».
Il l’est à plus d’un titre quand on pense que les trois puissances qui s’affrontent sont toutes dotées de l’arme atomique. Il revient encore au plus fou de trois, Vladimir Poutine, d’en parler le plus souvent comme d’une menace au-dessus de nos têtes.
Julliard conclut en ce qui regarde l’Europe « …la guerre d’Ukraine a ouvert bien des yeux, à commencer par ceux des Allemands. Puisse-t-elle faire de même à l’égard des souverainistes français d’extrême droite et d’extrême gauche. Et de citer le poète allemand Hölderlin ‘’Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve’’ ».
Tant pis pour les pacifistes ou les américanolâtres. Les uns sont les battus éternels de l’histoire, les autres sont les cocus du moment.
L’Europe avec le consensus nécessaire des 27 pour le moindre changement ou progrès dans son parcours incertain, doit revoir son adhésion au néo-libéralisme, trouver une politique sociale malgré son orthodoxie libérale et s’armer rapidement, coûte que coûte, devant la montée des dangers.
Attendre encore, avec le pâlot Charles Michel et une Ursula von der Leyen peu convaincante, compromet les chances de nous en sortir.
Ce serait bien que le parlement de Strasbourg abandonne ses séances de parlottes, afin de trouver des moyens de pression sur les deux précités du système afin d’accélérer toutes les procédures ;
C’est à la fois une nécessité et une urgence.

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