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La lâcheté du PS !

Conclave, petits meurtres entre amis, parole aseptisée d’Alexander de Croo au Parlement, résultat un PS ridiculisé, une Karine Lalieux en retrait sur les retraites, tel est le bilan politique de la Belgique fédérée de cette semaine.
Sous l’égide du libéralisme vu par le patronat et le MR, le PS et les autres partis de la quatre fromages adoptent l’austérité tous azimuts assortie de mesures compensatoires pour certains groupes sociaux et certaines entreprises vulnérables. Un programme en tout point conforme aux associations patronales, la FEB, l’Europe et son tuteur les États-Unis.
Une politique libérale parfaite, en quelque sorte, c’est un tour de passe-passe jamais vu qui met la gauche collaborationniste à genoux et montre à quel point le discours de Paul Magnette conditionnant l’entrée des socialistes dans la Vivaldi est absolument contradictoire avec leur présence au gouvernement de Croo !
Où cette politique Magnette-Di Rupo devient incompréhensible, c’est dans l’étrange attelage à la FGTB où les conducteurs d’hommes sont tous socialistes, Thierry Bodson, président, le premier, complètement en décalage avec les intérêts des affiliés à ce syndicat !
On se réjouit à l’avance de déguster le discours de Bodson à ses troupes qui va être un morceau d’anthologie du genre « soyons indignés, mais restons calmes et l’arme aux pieds ».
Bien entendu, lorsqu’on est giflé et qu’on fait semblant que la gifle est sans importance, et qu’on se rassoit après l’événement comme si de rien n’était avec les ministres gifleurs, on prend le chemin de Canossa avec passage sous les fourches caudines.
Dame, mettez-vous à la place du camp libéral qui compte profiter de l’avantage moral qu’il a sur le PS.
Justement ils ont dans leurs cartons quelques pistes soufflées par le patronat pour réduire les dépenses publiques ; qu’importe si dans les moments tragiques que nous traversons, la fracture entre les possédants et les possédés devient irréductibles.
Ce qui se joue est une tragédie digne d’une scène de théâtre. Chez Racine, elle finit par la mort du héros. Sera-ce le capital ou le peuple ?
On est fixé sur les limites de l’économie libérale. La liberté dans sa sémantique MR se réduit à la seule liberté d’entreprendre ! Elle devrait donc disparaître en bonne logique démocratique qui rend au mot liberté tout son sens. Mais le néolibéralisme obstinément promu par Ursula von der Leyen et Charles Michel, s’accroche et enjoint par « devoir » au peuple de soutenir le système établi. Ils ont réussi à faire de la démocratie une enveloppe vide ! Alors que les gens de la rue sont dans la conviction que l’économie libérale n’est plus adaptée à leurs besoins.
Ce sera probablement un des conflits majeurs dans le futur. Pour l’heure les libéraux tiennent la corde et n’entendent pas la lâcher.

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À l’échelon local, avec les 27 de l’UE, la droite marque des points. Le gouvernement d’Alexander de Croo et le MR sentent la possibilité d’en profiter. L’occasion est propice : où trouver tout de suite des milliards pour éviter l’effondrement à termes des finances publiques ?
Une seule source pour ces gens-là : le social !
D’abord Karine Lalieux reste dans son coin, tandis que l’État poursuit l’imposition des pensions qui fait que, paradoxalement, un pensionné à 1600 euros brut, après prélèvement, tombe sous la barre des 1500 euros nets promis par la propagande socialiste ! Elle n’a même pas réussi à faire modifier l’impôt sur ces faibles rentrées !
Ensuite, Georges-Louis Bouchez qui n’est pas dans ce gouvernement tout en y étant par ministres interposés, joue le rôle du traître Ganelon au théâtre des marionnettes de la rue Surlet, à Liège.
Alexander De Croo pourrait passer, dans cette ambiance, par une forte diminution des subsides aux CPAS des grandes villes, toutes déficitaires. Cette aide des Communes, ultime moyen de survivre, recueille depuis plusieurs années toute une kyrielle de gens exclus du chômage par de nouvelles lois répressives. Justement, GLB veut faire pression sur le gouvernement pour réduire à deux ans le doit aux allocations de chômage, dans une deuxième attaque contre les pauvres !
Est-ce que, pour sauver les portefeuilles de quelques ministres, les socialistes et les écolos boiront cette nouvelle coupe d’amertume ?
Ils ont quand même une arme redoutable, sans eux tout gouvernement est impossible sinon faire appel à l’extrême droite flamande et dire adieu à une déjà difficile parité entre Flamands et Wallons.
Elle pourrait se faire, puisque les Flamands sont majoritaires. Le danger serait de mettre la Wallonie définitivement sous tutelle flamande et c’est sans doute la faute que le MR ne voudrait pas commettre.
Si après ça, les socialistes n’ont pas compris, c’est à se demander s’ils ont encore le pouvoir de réfléchir par eux-mêmes ou s’ils sont dorénavant des libéraux européens, comme les autres ?

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