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P2P - Joueb - Web sémantique - Forum : même combat !

Les gars du P2P causent des problèmes aux friqués.
Ne croyez pas ceux-ci quand ils se lamentent que la Toile est la cause de tous les malheurs qui s’abattent sur leurs chanteurs et leurs compositeurs.
C’est avant tout de leur compte en banque qu’ils parlent.
La musique a existé avant eux et se poursuivra après.
Mais d’abord pour les coryphées de la navigation :
P2P signifie littéralement poste à poste. C’est un moyen qui permet aux ordinateurs de se connecter sans avoir besoin d’un webmaster afin d’échanger des données. Inutile de vous dire que l’échange de vidéos, musique et images, va bon train. Le file sharing qui utilise les variantes sont Kazaa, eMule, Morpheus, Gnutella, entre autres.
A présent, vous en savez autant que moi.
Revenons au Mur des lamentations des grandes compagnies.
Ces vampires tombent nez à nez avec une pratique vieille comme le monde : le troc.
Du coup cette gratuité dans l’échange les épouvante, because les bénéfices exorbitants qu’ils tirent de leurs ténors et sopranos archi gonflés à coup de pub dans les médias.
Ils ont cru au départ de l’aventure P2P que des petits malins allaient pourrir l’échange et que tout recevoir sans rien donner clôturerait l’aventure vite fait.
C’était une erreur. Presque tout le monde joue plus ou moins correctement le jeu.

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C’est une véritable révolution.
Ça nous réjouit. Eux, ça les renfrogne. Une large part des utilisateurs de la Toile, bientôt 200 millions, aime donner… Et ça leur en bouche un coin, eux qui, même aux toilettes, hésitent à confier leurs étrons aux égouts…
Comme ces majors ont le bras long, surtout dans les milieux « officiels », qu’ils sont louangés et entretenus par la société de consommation, ils font courir le bruit que cette pratique devrait être sévèrement réglementée, sinon interdite, qu’il en va de la survie des petits métiers et des artistes. Ils brandissent les droits d’auteur menacés, comme si le P2P retirait le pain de la bouche des pauvres hères. Alors que voilà bien longtemps que la plupart des jeunes artistes vivent dans des mansardes et crèvent de faim, bien avant le P2P !
Les grassouillets marchands de nos tonitruantes musiques en sont à mettre au point des parades techniques, des protections aussitôt déjouées par les petits génies du gratuit. Ils iront jusqu’à faire pression sur le politique pour taxer le flux qui sort de l’ordi branché !
Ils se fichent le doigt dans l’œil.
Non seulement, le P2P a de l’avenir, mais encore, comme son contraire, le pognon, il est universel et ce qui est universel bénéficie d’une protection en chaîne qui se déplace et qui évolue en fonction des tentatives de lui clouer le bec. Les banquiers savent ça, avec les paradis financiers, les pavillons de complaisance et les blanchiments d’argent que nos mesurettes à l’européenne n’ont en aucune manière perturbés.
Alors pour une fois que c’est pour la bonne cause !
La création n’a jamais été affectée par des questions d’argent.
La majorité des créateurs n’a jamais retiré un sou de la passion qui l’anime.
La stagnation de certaines fortunes, bâties sur la création quasiment désintéressée, n’effraie personne. Qu’est-ce qu’on en a à foutre que Hallyday ou Aznavour – qui entre parenthèse planque son argent en Suisse – va perdre des royalties ?
Peut-être même que cette purge va décanter la chansonnette et qu’on va retrouver une certaine qualité que justement les majors nous ont fait perdre.
Et puis, c’est un terrain formidable pour les petits, les sans gloire de tous les arts qui pour gratos vont pouvoir montrer leur savoir faire. Car, qui pourrait empêcher une petite formation, un chanteur, un simple guitariste, de goupiller un CD à bon compte et le lancer sur le système P2P ?
Qui dans l’avenir empêcherait un écrivain d’en faire autant ?
Jusqu’à présent, c’est sur la pub faite autour du choix des médias et du top 50 que fonctionne le P2P. Peut-être demain, y aura-t-il un système de présentation d’inconnus qui remplacera la notoriété souvent surfaite et qui détermine le choix actuel ? Multiplié par la curiosité de millions d’utlisateurs, cela permettrait à de jeunes talents de se lancer.
Prenons les blogues. Celui qui m’aurait dit, il y a un an, que par semaine j’aurais au moins 500 lecteurs, je l’aurais traité de fou.
Ça ne rapporte pas un clou, et alors ?
Bien pauvre mentalité est le compositeur ou l’écrivain qui se met à sa table de travail et qui se dit : « je vais faire une page qui va me rapporter 1000 euros, quand j’en aurai trois cents je serai riche ». Bien sûr, il y en a qui fonctionnent ainsi, surtout ceux qui racontent qu’ils ont couché avec leur mère, ou qu’ils ont vu leur sœur se faire tirer par un prix Nobel. Mais, est-ce de la création ? Est-ce faire une œuvre ? Non, c’est ramasser du fric chez un marchand de papier – aujourd’hui les grands éditeurs le sont tous – c’est un travail de people.
Tout c’est con, tout c’est de la merde comme dirait le « Plat du Jour ».
La gratuité n’est donc pas le monstre aux cent bouches qui va détruire la fragile condition de l’artiste.
Par le passé, il y a toute une collection de rétrogrades qui l’ont ramené à mauvais escient sur les « progrès ». L’invention de l’électricité à tuer la profession d’allumeur de réverbère au gaz, comme l’invention de l’imprimerie a permis aux moines copistes de se branler de la main droite. Mais quand on voit les progrès que ces inventions ont permis, on peut se convaincre que la dynamo vaut bien la chandelle.
Les créateurs n’ont pas la place qu’ils méritent dans ce monde de profit.
Je crois pouvoir dire avec des milliers d’autres qu’ils soient jouebeurs ou P2P, que maintenant, nous le tenons par les couilles.
Certes, on étudie chez les politiques les moyens de tarir cette source de liberté. Peut-être y arriveront-ils avec l’aide des milieux friqués, les chiens couchants de la chose artistique vue des salons et la culture subventionnée. S’ils hésitent, c’est qu’ils craignent quelque chose et, pour une fois, ce quelque chose, c’est la multitude.

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