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Le dernier plaisir

- Une des grandes erreurs de ceux qui sont en dessous dans ce monde de la paillette et de l’optimisme béat, c’est de croire que les gens aux commandes sont là pour les aider à vivre mieux.
Depuis la nuit des temps, l’homme n’est pas tant fait pour aimer que pour détruire. C’est une erreur de croire que la croissance économique allait adoucir le système fondé essentiellement sur l’égoïsme.
Ce qui ne va pas, c’est l’espèce d’endormissement dans lequel la presse met le citoyen en ne l’informant pas du caractère pernicieux du système dans lequel notre pays d’abord, l’Europe ensuite, nous plonge.
Et enfin, c’est le personnel politique de gauche, toujours à la remorque d’une droite « dans la ligne du temps » et qui n’espérant rien, ne cherche pas un moyen terme entre le capitalisme actuel qui réserve la propriété à une minorité et le communisme qui la supprime.
Il pourrait quand même par respect pour l’électeur, concevoir un régime intermédiaire qui atténue, enfin, les énormes disparités entre les individus. Disparités, souvent purs produits de la chance et du hasard, pour s’en tenir à ce que La Bruyère énonce dans ses « Caractères » au sujet du mérite personnel, seul critère juste.
L’accession de tous les hommes à la propriété irait dans le sens du personnalisme, tout différent de l’individualisme. Si tu vois ce que je veux dire ?
On pourrait, si les politiques en avaient la volonté, imaginer un humanisme économique qui assurerait mieux, le développement harmonieux des personnes.
Est-ce que sauvegarder la dignité de la personne humaine ne vaut pas la peine que l’on se penche sur la question dans les plus brefs délais ?
Comment ose-t-on sous prétexte de réalisme répercuter les discours de la FEB et des patrons en général sur les moyennes horaires de rendement, sur la nécessité de l’alignement des salaires sur les plus bas, sur la mobilité de la main-d’œuvre et surtout, sur l’adaptation des humains à la « modernité » des matériels, sans porter un jugement critique sur cette dérive où l’homme moderne ne travaille qu’en complémentarité à un programme, à des machines, où il n’est plus vraiment un être à part entière, où il lui est interdit de penser, de créer ? Oui. Comment ose-t-on écrire cela, dire cela, sans s’indigner ?
Au nom de quoi ? Du réalisme d’une Europe devant un monde qui n’est plus qu’un vaste stade de compétition ? Vraiment, si c’est cela faire du social, si c‘est cela faire de la politique, alors vive l’anarchie et que le gouvernement wallon aille se faire foutre, avec le Fédéral.

-Tu vois, mec, en disant cela, t’as fait le tour des problèmes. Ça t’a avancé à quoi ? A vider ton sac, te soulager, comme quand t’as la chiasse et que tu peux pas aller tout de suite au chose. Alors, tu te tortilles, tu fais ce que tu peux, pour pas lâcher tout. Tu fais l’aimable avant d’avoir le droit d’aller au trou. C’est qu’on te tient par les burnes, mon con ! Faut bouffer, nom de dieu ! C’est par là qu’ils te baisent, mon cocu. T’as la tronche en ouvre-boîte ? Tu plais plus à la direction ? Tu décroches du chauffage central, du petit confort, vite fait. Essaie, pour voir, de plus payer tes factures, comment on va te le couper, ton petit confort, combien t‘en recevras du papier timbré avant que maître Barbenbois, huissier, te saisisse, instrumente, t’envoie sous les ponts dégueuler ta connerie ! D’accord, t’auras eu raison. Tu pourras te torcher dans la Meuse, même, quand t’auras les moustaches au givre, t’auras une dame à la compassion qui te tendra une soupe prise sur les deniers capitalistes. Tu leur boufferas quand même du pognon, certes, tu les toucheras là où seulement ça fait mal, mais qu’est-ce qu’ils s’en foutent même si ça leur coûte un euro par jour, pour pas que tu crèves ?
Mieux, tu leur serviras de prétexte à la bonne action. Ils écriront des pages sur leur générosité, sur leur grand cœur, sur l’avènement d’un capitalisme à visage humain.

-Qu’est-ce qu’on peux faire, pour tout autant que tu sois d’accord avec moi, qu’on est dans un régime pourri, et que le système capitaliste, c’est du sous Staline à l’envers ?

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-Tant que t’auras une majorité de petits cons qui croient que ça va de mieux en mieux grâce à leur travail, t’auras beau te prendre la tête à deux mains, tu trouveras pas la solution. Alors, t‘as raison de te croire encore un homme parce que t’es debout, et qu’eux sont couchés depuis longtemps, t’as raison de pas entrer dans leurs baratins et de dénoncer les grandes gueules qui nous bassinent de leurs extases à longueur de journée, là je peux pas dire le contraire, peut-être même qu’en lançant tes gueulades à l’unisson dans la pourriture générale que tu vas réveiller des consciences, des gars qui se croyaient tout seuls et qui grâce à toi vont se remettre à gamberger, puis à espérer. Mais, compte pas sur le grand soir, compte pas trop que le voile se déchire un jour. Les messes qu’on dit sont faites par des curés qui s’y connaissent, qui en ont pétri de la conscience humaine. Tu penses ! A défaut d’avoir gagné leur fortune en se retroussant les manches, ont dû gamberger, les tordus, pour se faire des ronds sans trop se secouer les adjas… T’auras toutes les universités contre toi, les ténors, les margoulins et les héritiers, les bien lotis, les biens foutus, les notaires et les putes, même les délinquants, les demi-sels de la concussion, les malades mentaux et les jouisseurs, t’auras, c’est un comble, l’ouvrier d’usine en personne, bien baratiné, bien expurgé, parfaitement aseptisé, prêt à offrir sa vie à son patron, à sa patrie… C’est un paquet de monde…

-T’as raison, y a plus qu’à s’en foutre…

-Oui et non. Oui, pour pas avoir d’ulcère, non, parce que t’as conscience qu’en disant rien, le parti des Assis pourra jamais avoir la courante, comme toi, la chiasse, à la vie qu’on mène. Et leur mettre la trouille aux fesses, c’est quand même un plaisir, le dernier peut-être ?

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