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Se penser européen ?

Les onzeseptembristes ont tenu le tapis toute cette semaine, mais qu’on se rassure les européanistes n’ont pas dit leur dernier mot et entre les gueulantes des partis et même parfois avec l’aide d’un « communal » en mal d’électeurs, ils sont fins prêts à s’exalter de la grande idée européenne.
D’accord. Mais qu’est-ce que l’Europe ? On voit bien la masse grouillante et hyper bien payée des fonctionnaires européens qui font vivre Bruxelles, capitale de ladite. Pour nous, que représente-t-elle ?
Personne n’en sait rien. Une idée vague qu’il n’y a plus de conflits entre voisins. Le Danemark ne va pas faire la guerre à la Finlande pour un quota de pêche du merlan. Il y a des kilomètres de rayonnages de règlements entre un conflit de cet ordre et les tranchées de 14-18. C’est toujours ça.
Mais au raz des pâquerettes ?
La ménagère voit son panier de moins en moins chargé pour de plus en plus d’euros, alors que l’index hypertrafiqué argue que le matériel Hi Fi est en baisse, quand le carburant n’est plus repris depuis belle lurette.
Elio aura beau faire le chantre de l’Europe, cela n’empêche pas les frontières poreuses de cet agglomérat d’Etat de laisser passer des populations affamées venues du diable vauvert – certes tout le monde doit manger quand midi sonne – mais comment stabiliser l’afflux pour ne pas sombrer nous-mêmes ?
Alors, qu’est-ce que l’Europe ?
Quand on demande cela au citoyen de la rue, il hausse les épaules ou il récite deux textes à peu près les mêmes selon qu’il soit de gauche ou de droite : l’Europe est nécessaire. Forgeons-y notre avenir. Sans l’Europe où serions-nous ?
La première, l’affirmation de sa nécessité, exigerait quand même que l’on nous dise les raisons qui peut-être serviraient à répondre à la question « où nous serions » sans elle. Pierre Dac répondrait que s’il n’y avait pas l’Europe nous y serions quand même. Quant à y forger notre avenir, comme au point de vue social l’Europe n’est nulle part et que cela concerne les 99 % de la population, on pourrait dire qu’il serait temps qu’elle s’y mette.
Toujours est-il que l’on poursuit, dès la maternelle, un matraquage proeuropéen qui ne repose que sur des professions de foi et très peu sur des réalisations concrètes. Et si l’impact en est faible dans les populations, c’est bien parce que l’Européen confronté aux difficultés de la vie n’a pas conscience que sans l’Europe son quotidien serait pire !
D’abord qu’est-ce que l’Europe ? L’Europe a-t-elle des frontières naturelles ?
Selon l’Eurovision de la chanson, Israël fait partie de l’Europe, à ce compte-là, la Turquie aussi. Pour Deley, un vieux prof de Gand, l’Europe commence à Tombouctou et sur sa lancée, il pense que tous les peuples du bassin de la Méditerranée sont Européens ! Comme les bons américanophiles, il ne parle pas de la Russie, nation éminemment européenne, mais jusqu’où ? Si c’est jusqu’au fleuve Amour, on est bons pour une lente mais sûre mongolisation. Pourquoi pas, après tout ?
Carpentier et Lebrun hésitent à fixer les limites de l’Europe au Caucase.
Pour un autre vieux prof, Tilly directeur du Centre « for studies of social Change », il y a mille ans l’Europe n’existait pas. Les 30 millions de zigues qui peuplaient ce promontoire de l’Asie n’avaient aucun destin commun.

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En réalité, il n’y a pas de données objectives pour établir un concept qui serait exclusivement européen. L’idée que l’Europe est un continent est une belle foutaise destinée à nous conforter dans le sentiment illusoire de frontières naturelles.
Il y aurait bien un point commun dans ce patchwork : l’esprit européen !
Je sais c’est artificiel en diable, mais quel est vraiment ce qui se dégagerait si on devait caractériser l’esprit européen, du Nord au Sud ?
C’est évidemment le reflet du Parlement européen massivement conservateur qui nous détermine dans une première réflexion, puisque la gauche socialiste l’est aussi. L’esprit européen est donc conservateur. Nous gardons de nos aïeux la mentalité colonisatrice vis-à-vis des autres continents, avec un sentiment marqué de supériorité affichée. Nous donnons des leçons de démocratie comme notre grand allié, les Etats-Unis, et nous n’acceptons pas qu’on nous en donne.
Voilà l’esprit commun européen. C’est mince, mais ajouter telle ou telle généralité est difficile ; car nous tomberions dans le particularisme, chacun, en-dehors de ce qui précède ayant des raisons différentes de se « penser » européen.

Commentaires

Je possède un magasin dans le centre de Bruxelles et mon poil se hérisse quand vous dites que les fonctionnaires hyper-payés font vivre Bruxelles.
1) Ces individus rapatrient une grosse partie de leurs revenus dans leurs pays d'origine
2) La plupart de leurs achats, ils les font dans quelques boutiques où ils obtiennent des réductions de prix importantes ou dans les grandes surfaces. Ils achètent le moins cher possible car ils considèrent leur séjour à Bruxelles comme temporaire et épargnent un maximum pour le moment où ils retourneront chez eux.
3) Les restaurants situés à proximité immédiate de leurs bureau peuvent effectivement avoir leur clientèle le midi, exactement comme tout restaurant situé près d'un centre administratif.
4) Le logement est un point positif pour les propriétaires qui peuvent demander des "super loyers" et qui trouvent preneur. Evidemment le quidam qui n'a pas les mêmes revenus ou qui doit payer des impôts, lui, peut prendre les logements de catégorie inférieur dont ces braves gens ne veulent pas. Ou aller habiter à Charleroi.
5) Je serais curieux de voir une étude du coût engendré par le surcroît de circulation automobile, les embouteillages et les pertes de temps qui en découlent, etc alors que ces individus ne participent en rien aux dépenses publiques.
6) Lors des réunions régulières des chefs d'Etat, toute la circulation est bloquée. Tant pis pour les bruxellois.

En tant que bruxellois (et tous les commerçants que je connais sont du même avis), je souhaiterais un déménagement de ces braves gens. Comme l'Europe est en train de s'étendre vers l'Est, pourquoi ne pas mettre la capitale de l'Europe en Pologne Même en Russie ou en Sibérie. Cela aurait au moins le mérite de débarasser Bruxelles de ces parasites.

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