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Irak : la vietnamisation !

La récente proposition de Bush d’augmenter les effectifs américains en Irak procède d’une dérive de l’autoritarisme d’une personnalité qui veut avoir raison contre tous, au-delà de son propre mandat ; car, que pourrait faire son successeur avec un tel déploiement de l’armée sur un sol étranger, si ce n’est poursuivre pour un temps la politique néfaste de son prédécesseur ?
Alors que tout rapatriement intempestif équivaudrait dans l’opinion à faire l’analogie avec un traumatisme pas encore oublié, celui du Vietnam ?
Quand on refait le parcours du président Bush, on s’aperçoit qu’il n’en a jamais fait qu’à sa tête, comme s’il était inspiré par une autorité divine, comme si son pays était au-dessus des lois internationales ! Mensonge à l’ONU, conflit malgré celui-ci, suivi seulement par ses satellites comme la Grande Bretagne et des opportunistes comme l’Italie sous Berlusconi, lâché par toutes les puissances qui comptent comme la France et l’Allemagne, le voilà quasiment seul à partir en croisade contre un Al-Qaida qui n’existait pas en Irak, mais que son intervention y a fortement implanté, contre une arme nucléaire que le Régime irakien ne détenait pas ! Bush fait penser à ce cyclope aveuglé qui frappe à tort et à travers alors qu’Ulysse lui file entre les jambes.
Seul un tyran a été pendu, mais de telle manière que les abolitionnistes crient au scandale et les Sunnites au meurtre. Ce qui n’est pas à proprement parler une réclame en faveur de la démocratie, tant brandie comme une arme, pour un président qui la foule aux pieds à Guantanamo !
Il est encore trop tôt de dresser le bilan pour l’Amérique, mais aussi pour nous tous, de la présidence du dernier des Bush, enfin nous le supposons qu’elle sera ultime et que cette famille ne sortira pas un nouveau texan de sous ses stetsons. .
Mais, à vue d’œil, les dégâts sont considérables.

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Le terrorisme non seulement n’est pas éteint, mais renaît de ses cendres là où l’on croyait l’avoir éliminé, c’est le cas de l’Afghanistan. Ne doutons pas que cela va se traduire de la même manière en Somalie où l’intégrisme a été chassé de la capitale Mogadiscio avec l’aide des Ethiopiens et des conseillers américains.
Tout le monde sait que l’intégrisme musulman qui fait tant de tort à la paix dans le monde, fait surtout beaucoup de morts parmi les musulmans eux-mêmes.
Le bon sens voudrait qu’il faille admettre la religion musulmane partout où elle a des fidèles et tendre la main à ceux qui pratiquent cette religion pacifiquement.
Ce n’est pas le cas, ni en Europe, ni en Amérique, malgré les efforts qui ont été faits.
Voilà dont se nourrit le plus Al-Qaida et ses pareils, d’une forme d’ostracisme larvé et d’un racisme insidieux dont les musulmans souffrent.
Une religion minorisée, crainte et suspectée de tous les maux, est une religion qui ne peut raisonner les plus exaltés de ses membres.
Tant que l’Administration américaine n’a pas intériorisé cela, la démocratie sera battue en brèche par des oppositions religieuses, bien plus malaisées à extirper que des oppositions politiques.
Il faut bien dire aussi que l’autre exclusion, économique celle-là, due au système capitaliste n’est pas faite pour arranger les choses. Et dans ce dernier avatar, la politique de Bush n’y peut presque rien, sinon dénoncer certains abus de cartels, ou de malversations frauduleuses des dirigeants des grandes compagnies, comme ce fut le cas pour Iron.
Ce n’est pas vrai que chacun peut avec de la persévérance et du talent faire son trou dans la société actuelle. En plus des handicaps connus, tous plus ou moins liés à l’argent, s’ajoutent les méfiances au niveau des couleurs de peau et de religions.
Tout est lié. Le corps expéditionnaire américain en Irak n’est pas le seul facteur de la tension mondiale qui monte, avec le conflit latent en Palestine. C’est la partie active et militaire visible. Ce qui l’est moins, c’est le leurre d’une démocratie présentée comme égalitaire, et travaillée par le système capitaliste dominant qui cumule les inégalités.
Certes, il y a des courageux pour dénoncer la partie militaire du conflit. Il y en a peu pour lier le tout.
On le voit bien, en Belgique, petit pays à problèmes internes, mais aussi grand donneur de leçons en externe. Beaucoup d‘analystes seraient tenté d’avoir le même constat sur la navrante présidence des USA aujourd’hui, je n’en vois pas un qui critiquerait la démocratie américaine comme étant aussi un facteur de troubles profonds, de par ses concepts dont elle a infesté le monde.

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