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Un Premier tout trouvé.

-Monsieur le bourgmestre empêché de Mons, comment dois-je vous appeler pour faire plus bref ?
-Appelez-moi monsieur Premier.
-Pourquoi Premier ?
-En souvenir de Louis XV qui avait 5 filles, qu’il appelait Première, Deuxième, Troisième, etc.
-Vous êtes royaliste ?
-Je suis pour une république socialiste dirigée par un roi.
-Comme c’est curieux !
-Dans la République de Platon, celui-ci met la conversation sur les lois de Minos et de Lycurgue et demande à Clinias la raison des repas en commun, qui sont d'usage en Crète et à Lacédémone. C'est en vue de la guerre qu'ils ont été institués, répond Clinias, parce que, lorsque les citoyens sont en campagne, le soin de leur sûreté les oblige à prendre leur repas tous ensemble. Mais cette institution n'a-t-elle en vue que la guerre ? demande l'Athénien. A côté de la guerre avec les ennemis du dehors, n'y a-t-il pas aussi des guerres intestines au sein d'un même État, et au sein même des individus ? Et n'est-il pas nécessaire qu'un bon législateur règle tout ce qui concerne la guerre en vue de la paix, plutôt que de subordonner la paix à la guerre ? Et c'est là une oeuvre qui demande plus de vertu que la guerre.
-Et le bon législateur, Monsieur Premier qui éteindrait les guerres intestines et rendrait à la vertu une prépondérance sur la guerre, c’est ?
-Je suis en campagne pour le moment et je partage mes repas avec des amis Flamands, si vous voyez ce que je veux dire…
-Vous vous autoproclameriez Premier une seconde fois ?
- Le débat est ouvert sur la légitimité d'un Premier francophone. Quant à la question de ma propre candidature comme Premier, attendez les élections et les tractations des partis pour la répartition des emplois.
-Vous croyez que votre heure est arrivée ? Vous ne craignez pas l’échec sur Bruxelles Halle Vilvoorde ?
-Je tends la main ouverte aux Flamands et je leur dis qu’il n’y a aucun problème, Brussel c’est Brussel et Hall, c’est Hall, quant à Vilvoorde tout pareil.

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-Vous capitulez sans discussion !
-Si nous voulons arriver à un accord et un Premier francophone, la compréhension me paraît nécessaire. Mais il ne s'agit pas de ma priorité.
-Quelle est-elle ?
-C’est de maintenir la monarchie au sein d’une république flamande et populaire.
-Et les francophones ?
-C’est détestable ce vocable. Nous avons en Belgique des Flamands et des Wallons. Les francophones, je ne connais pas. Le dialogue avec les partenaires flamands, voilà l’essentiel. Je ne suis pas demandeur de réformes institutionnelles, je ne suis demandeur de rien, mais si les Flamands le veulent. Pourquoi pas ? Leurs revendications ont toujours été fort raisonnables.
-Ainsi, la sécurité sociale ?
-Ils ne vont tout de même pas continuer à subventionner les Wallons.
-La réforme de la monarchie ?
-Je suis prêt à demander au ministre président flamand de faire passer des examens de néerlandais au roi et à son successeur.
-Et si, Monsieur Premier, malgré vos concessions, les Flamands s’obstinaient à vouloir un premier ministre flamand ?
-Alors, oui, nous serions intransigeants.
-C’est-à-dire ?
-Pas question de scinder BHV. Les droits des 300.000 francophones en Flandre ne sont pas respectés. La sécurité sociale, c’est la garantie des soins de santé pour tous. Enfin, nous remettrions en question la frontière linguistique et nous exigerions le retour des Fourons à la province de Liège.
-Evidemment, les Flamands ont de quoi réfléchir. Et s’ils étaient d’accord pour un Premier francophone, mais que ce ne serait pas vous, Monsieur Premier ?
-C’est une éventualité tellement chimérique que, pas plus tard qu’au Bureau de la semaine dernière, nous étions morts de rire, nous avions imaginé Michel…
-Daerden ?
-…plus populaire que moi et sollicité pour l’emploi de Premier.
-Et alors ?
-Vous voyez Michel augmenter la taxe sur les boissons et réglementer l’usage du tabac dans les cafés ?
-Non.
-Les autres non plus.

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