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Le PS belge perplexe.

Ce n’est pas François Hollande qui dira le contraire chez Serge Moati, le programme de Ségolène Royal est vraiment socialiste. Enterré le père Jospin avec ses mines de catastrophe, ce n’est plus au centre, mais à gauche que la candidate compte faire l’appoint des voix pour atterrir au second tour des présidentielles.
Nos socialistes belges feraient bien de s’en inspirer dans le programme électoral d’un Di Rupo qui ressemble de plus en plus à Jospin dans ses sourires forcés sous lesquels le renfrogné se devine.
Le SMIG à 1500 euros, la revalorisation immédiate des petites retraites, un débat sur la vie chère, une sécurité de logement au long d’une vie, la location forcée des logements vacants spéculatifs, la remise en question des coûts bancaires, une carte de santé gratuite… le ton est donné, le discours est enfin socialiste, avec enfin la vision d’une démocratie participative.
Vous me direz, on peut toujours promettre la lune, et faire du chiraquisme sans Chirac ; mais, savoir qu’enfin, les Français ont une chance d’élire une femme pour tenter de rétablir les travailleurs, les pensionnés et les chômeurs dans leurs droits à la prospérité d’une société capitaliste tenue à l’œil… quand on a le cœur à gauche c’est jouissif.
Tout n’est pas simple et certains sujets prêtent à controverse, comme l’encadrement militaire pour les jeunes récidivistes de la délinquance. Mais bon, comme le service ne serait pas « armé », on pourrait penser que c’est un service civil « encadré » par des militaires.
L’Europe pour qu’elle fonctionne autrement qu’en capital-gérance, Ségolène relance l’idée d’un traité institutionnel soumis à référendum afin que l'Europe carbure de manière plus démocratique et plus efficace. C’est un peu court, mais enfin les Institutions de Bruxelles nous conduisent bien en bateau depuis trop de temps. Dire enfin qu’on s’en méfie est un rappel à l’ordre sous la forme d’un premier avertissement.

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Un programme comme celui-là n’est pas révolutionnaire ; mais il ne s’inscrit pas non plus dans la mouvance libérale de « ce qu’il est possible de faire en partenariat avec les industriels dont on sollicite la bonne volonté patriotique ». ce n’est donc pas un programme adapté à la volonté des socialistes belges dont la frilosité apparaît d’autant plus grande, quand on compare les programmes, pour tout autant que Di Rupo en ait jamais eu un !
Sarkozy est coincé, acculé dans les cordes, comme on dirait d’un combat de boxe. Pour se dégager il n’y a que deux solutions, puisqu’il a si bien parlé de Jaurès, il peut surenchérir et donner des garanties là où il ne peut pas les donner, à savoir chez les petites gens. Reste donc la voie du dénigrement. Ses équipes d’experts vont, statistiques à l’appui, démontrer que ce programme de gauche est irréalisable. Et bien sûr qu’il serait irréalisable sans la volonté de changer la donne, sans le courage de vouloir transformer la société en quelque chose de plus propre. On peut même dire qu’à ce propos, Ségolène Royal offre une chance unique au système de se maintenir dans sa forme actuelle à peu de choses près qui tiennent à l’essentiel : une plus grande démocratie, plus de secrets d’Etat et mises à jour des profits dégagés du travail de la collectivité pour d’autres recettes et partages.
Nous verrons bien tout au long de cette campagne qui commence vraiment si les intentions se délitent ou se renforcent parmi les candidats.
Peut-être bien qu’elle touchera les socialistes belges au point d’inciter leurs responsables à plus d’audace ? Sinon, leur passivité, si en phase avec une lourdeur belge que cela en devient une caricature, s’accouplera une nouvelle fois avec les libéraux de Reynders pour enfanter de nouveaux monstres.
La population a tellement faim de changement qu’elle s’accommode dorénavant d’une forme de socialisme participatif à la Ségolène Royal.
On se demande même si le succès escompté de Ségolène Royal ne porte pas déjà atteinte à la crédibilité des pâlots de la direction du PS belge.
A part Anne-Marie Lizin dont le visage reluisait de bonheur cet après-midi, chez certains de ses collègues, on ne peut pas dire que c’était une joie sans mélange.

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