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Un extrémiste du Centre : Bayrou.

Est-ce que c’est sérieux le politiquement correct, sans lapsus révélateur, ni fautes d’orthographe, le bien dire étudié chaque matin devant la glace ?
« Rôdeur vanné, ton œil fané
Tout plein d’un désir satané… »
On se demande aujourd’hui où sont les extrêmes ?
D’habitude ils vont par deux. : pôle Sud et pôle nord, le chaud et le froid, Dieu et Diable, blanc et noir… En France, à force de concentration, les deux ont fusionné. Ils ne sont plus qu’un ! Miracle de la physique : les oxymores fondus en un tas !... Les Français réconciliés par l’atome…
Les excès absorbés dans une fameuse collusion, comme ils étaient partis d’une égale distance à la même vitesse se sont ramassé plein centre. 23 % de probabilités statistiques, Bayrou, vraie image de synthèse de la grande réconciliation… président virtuel possible selon Monseigneur Bernard Goity, de l’évêché de Bayonne…
Les extrêmes sont dépassés par l’extrémisme radicalement centriste. Le Pen et Besancenot seront heureux de l’apprendre. Ils errent quelque part sur les périphéries.
Dorénavant, l’excès est au centre et c’est Bayrou qui l’incarne.
Comment est-ce possible, cette contrariété des lois de la physique ?
Nous n’employons notre raison que pour justifier nos préjugés. Nous justifions le réel, donc le réel est un préjugé.
Le plus centriste des recentrés n’est donc qu’un préjugé !
C’est terrible cette position d’extrémisme raisonnable. Cette criminelle bonne conduite ! Dans leurs tombes, les révolutionnaires de 89 et de 93 assistent impuissants à la naissance de l’Ancien Nouveau Régime !
Pourquoi le centre est-il devenu un parti dangereux, à la limite de l’acceptable ?
C’est Bayrou qui nous le dit : L’homme doit faire l’échange d’une part de bonheur possible contre une part de sécurité. Hélas ! le centre étant devenu le trou noir du bonheur, Bayrou a échangé le bonheur contre la sécurité.
Bayrou en chef scout est parfait le dimanche après-midi pour occuper les enfants. En semaine, c’est une calamité.
On ne se fait pas d’illusion avec cet extrémiste du centre. On croit réentendre Pétain : honneur et famille. M’sieur Bayrou nous voilà… Cette magnifique démonstration lasse avant même de commencer !
La prudence est la définition du Centre, celle de Bayrou effraie avec son « j’y suis, j’y reste ! ». Elu, il est capable de résister à toutes les élections par la seule vertu d’absence de décisions !

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Voter Bayrou, c’est s’accrocher à une certitude : on va s’emmerder ferme. Il l’a dit, plus rien ne sera pareil, les salaires, les impôts, le chômage, le rayonnement de la France, tout sera enfin morne et rassurant ; le changement sera fictif, le mouvement, immobile ! On aura l’impression que les salaires seront meilleurs ; mais ce ne sera qu’une illusion !
Etre du Centre, ce sera n’être de nulle part, pour une politique centrifuge qui donne le tournis rien que d’y penser…
La preuve en Belgique, tous les partis se réclament du Centre. Si les Français pouvaient voir dans quelle merde on est, ils réfléchiraient à deux fois au centrisme !
« Ils n’auront jamais la fortune
Ni l’honneur de mourir d’amour ».
Ni de rien du tout de ce qui est désir, passion, dépassement, aventure. Bayrou est ancré dans le roc primaire, un soc magnifiquement stable. Il fait peur à Santini, c’est dire…
Le sérieux de la société de réflexion de Bayrou est un sérieux de la convenance, de l’aspiration générale à la bourgeoisie donc de la passivité, dans une société de pauvres, ce que le sociologue Gurvitch appelle la masse. La masse de Bayrou, est celle du troisième fil dans l’électricité, la prise de terre béarnaise.
Le stupide emploi du sérieux est en parfaite symbiose.
Les Français se plaignent de la politique des partis. Avec Bayrou, ils vont atteindre des sommets géométriques. Bayrou, ce n’est plus un homme, c’est la pointe sèche d’un compas.
Si le sérieux stupide est incapable d’ironie, on peut supposer que l’érudition du chef scout lui tiendra compagnie.
Le comble, c’est que la pointe du compas est capable de percer le papier au second tour.
C’est ça qui serait con, tout de même !
Enfin, tout ça est bien français.
Jacques Maritain, un p’gars du Centre, lui aussi, bien médusément catholique, a utilisé dans son « paysan de la Garonne » l’épigraphe qui suit : « Ne prenez jamais la bêtise trop au sérieux. ». Nous verrons bien si son exhortation sera suivie d’effet au soir du 22 avril.

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