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31 août 2007

La main au panier…

Tandis que l’explorateur explore les bas-fonds de la politique belge, les consommateurs du ras des pâquerettes continuent à sentir passer le boulet des hausses de prix. Ce ne serait pas autrement inquiétant, si l’indice des prix reflétait exactement le coût de la vie des petites gens. Or, il n’en est rien. Et les économistes qui disent le contraire sont des petits saligauds – et je pèse mes mots – payés pour nous tenir de faux discours.
Depuis que l’indice a été harmonisé sur le plan européen, le Traité européen prévoit qu’un État membre doit disposer d’un haut degré de stabilité des prix mesuré par un degré d’inflation planifié entre 1 et 2 %. Cela signifie que l’Eurostat (le service des statistiques de l’Union européenne) a formulé, à l’intention des États membres, des recommandations concernant le calcul de l’index. On peut dire que l’ancien indice à la belge était déjà pourri, mais celui que nous venons de pondre afin d’être comparé aux autres indices, pardon ! le dépasse de loin.
C’est vrai que le nouveau bidule n’a pas comme but d’harmoniser les salaires avec le coût de la vie, mais de permettre la comparaison des taux d’inflation au sein de l’Union européenne. Afin de ne pas passer pour un mauvais élève, on se débrouille en haut lieu.
Cela se traduit pas la note triomphante suivante : « Comme le montrent les chiffres ci-dessous relatifs aux 12 mois de l’année 2007, l’indice des prix à la consommation national et l’indice des prix à la consommation harmonisé évoluent de manières assez proches. »
Nous sommes tellement devenus fortiches que l’Europe elle-même rectifie les chiffres de notre ardeur : « La différence la plus marquante entre les deux est le fait que l’indice des prix à la consommation national ne tient pas compte des soldes alors que l’indice des prix à la consommation harmonisé en tient compte, ce qui explique les différences en janvier et en juillet (mois au cours desquels sont organisées les soldes). »
Si l’indice des prix est à peu près stable à environ 1%5 de hausse annuelle, c’est qu’entrent en piste les matériels du progrès : ordinateur, Hi-Fi, appareils électro-ménagers, à côté et au même titre que le pain, le beurre, les pommes de terre. Ces appareils n’ont pas baissé pour autant, ils se sont perfectionnés et sont par rapport au prix d’il y a 5 ans de meilleure qualité. Ce qui fait que si vous achetiez 500 euros un ordi en 2000 et qu’en 2007 vous achetez un nouvel ordi au même prix, l’indice tient compte du progrès technique ; car, pour racheter le même produit qu’il y a 7 ans, vous devriez débourser seulement 300 euros !
L’indice est en réalité adapté aux Belges à revenu moyen. Les voitures, les voyages, les ordis et autres matériels ne sont en réalité pas des produits adaptés à un !ndice spécifique aux petits ménages. Le plus clair des revenus de ceux-ci passent dans la bouffe, les loyers et les vêtements. L’indice est de la même nature que l’escroquerie de la TVA. La même taxe pour tous, c’est donner une prime à la richesse et une punition aux revenus minimums.
Pour le libéral Marc Verwilghen, il n’y a là rien d’inquiétant.

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Les hausses des matières premières sont le résultat de la forte demande des pays émergents comme l’Inde et la Chine. Les économistes expliquent sans rire que s’ils font monter certaines matières premières comme le blé, le cuivre, le cacao, le bois, ils les font baisser par leur production bon marché. Autrement dit pour compenser la montée du prix du pain, vous devriez acheter une chemise made in China tous les jours !
On ne peut pas douter qu’avec un tel raisonnement le SPF Economie, par la voix radiophonique de Chantal Depauw, ne voit rien d'anormal dans l'indice des prix à la consommation. En plus de nous escroquer, elle nous prend pour des imbéciles !
On a envie de lui retourner les 507 produits du panier de la ménagère sur son bureau…
Mais que voilà une belle mission du PS dans l’opposition : démonter les mécanismes de domination de classe et montrer comme les raisonnements pernicieux des économistes bourgeois conduisent les petites gens à se serrer la ceinture en se demandant s’ils ne sont pas coupables eux-mêmes de si mal gérer leur budget qu’à partir du 15 du mois, ils commencent à la sauter. Au lieu de cela, le PS entre dans le jeu de Monsieur II, et participe à la pusillanimité wallonne face à l’hégémonie flamande qui ne fait que commencer.

30 août 2007

Une cure d’opposition et de réflexion.

On se demande comment les verts vont s’en sortir après que leur thèse sur la fragilité de la planète ait été reconnue par tous les partis.
C’est un paradoxe, mais il est important. Les Verts toujours minoritaires en Europe, n’ayant jamais fait de gros scores – sauf en Allemagne – sont parvenus à persuader tous les électeurs et par devers eux tous les partis politiques de l’urgence d’appliquer à notre planète un bonne dose d’écologie !
Résultat des socialistes aux libéraux en passant par les centristes, l’unanimité s’est faite sur l’urgence à adopter des mesures de sauvegarde.
Merci les Verts.
Mais voilà, à partir du moment où tout le monde est d’accord, ce parti n’a plus de raison d’être !
Les Ecolos chez nous, ne le savent pas encore, mais ils devraient se fondre dans une nouvelle gauche, sous peine de disparaître !
Laquelle ? Puisqu’il n’y en a plus que pour le Centre !
Il est vrai que la volonté de coller à la gauche n’est pas suffisante pour faire croire aux gens qu’en dehors des problèmes propres à l’environnement, ce parti peut imprimer sa marque au niveau socio-économique.
Il n’a jusqu’à présent montré qu’une politique brouillonne, des assemblées confuses et des rivalités de personnes, dans des retournements de situation qui tournent parfois au vaudeville.
En dehors de l’écologie, ce parti n’est pas crédible et ce en France comme en Belgique.
Victime de son succès, sans avoir jamais convaincu des milliers de sympathisants de voter pour lui, le voilà à la croisée des chemins.
Ceux qui aujourd’hui font le même constat que moi s’empressent d’ouvrir grandes ouvertes les portes du succès à ce parti à condition qu’il se structure afin d’acquérir une dimension gouvernementale. C’est vouloir que les membres rouspéteurs, pinailleurs, rancuniers qui font les beaux jours des bureaux nationaux et régionaux changent brusquement d’attitude et produisent des hommes et des femmes d’Etat !
C’est demander beaucoup.

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Pour avoir assisté à des « Universités d’été » pour employer une formule à la mode, vécu des journées d’études, j’ai vu de près leur fonctionnement interne. Ces gens croient que la démocratie vient par un excès de démocratie et qu’il n’y en a jamais assez. C’est tout à fait l’inverse du PS qui s’il a abandonné le principe de la lutte des classes, n’en est pas moins resté très stalinien dans ses structures de fonctionnement.
Il y aurait peut-être pour les Ecolos un beau rôle à jouer en Belgique. Ils pourraient négocier une entrée au PS avec un droit disparu depuis longtemps dans ce parti, le droit de tendance avec la création d’un courant Ecolo.
Ainsi, le mariage de deux contraires pourrait faire enfin que le PS sorte de son schéma centriste et retrouve enfin la vitalité populaire de ses origines.
Le moment est venu de « bouster » le projet socialiste, épuisé idéologiquement, pour relancer la gauche dans un projet porteur.
Le PS, s’il n’est pas trop « usé » par ses côtés pervers, si bien illustrés dans la gestion ces derniers mois de la ville de Charleroi, a quand même l’urgent besoin de se ressaisir et montrer un autre aspect que celui d’aujourd’hui. Or, la volonté de renouveau, si elle est évidente, n’est que l’expression de ceux qui ont failli ou n’ont pas su gérer le situation dramatique de certains comités locaux.
Une nouvelle alliance, avec de nouveaux visages et surtout une nouvelle équipe socialiste, plus jeune, moins marquée par les affaires, les atermoiements, le royalisme frileux de certains, pourrait très bien faire équipe avec les Ecolos.
Les valeurs de la gauche sont partagées sincèrement par les Ecolos : l'humanisme, la liberté, la justice, l'égalité pour tous, l'individu libre mais responsable ; comme l’essor pris par l’écologie et la défense de la nature touche également les socialistes qui sont prêts d’en faire des chevaux de bataille pour la conquête d’un pouvoir aux mains actuellement des libéraux, des commerçants et des industriels qui laissent pour compte les producteurs et le soin de régler le problème des pollutions aux générations futures.

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A moins d’une tripartite, Di Rupo va devoir gérer une cure d’opposition. Ce serait l’occasion d’en débattre. Bien sûr les Français ont leurs éléphants. Nous, nous avons nos affairistes, pas plus socialistes que Didier de Liège. Qu’est-ce que ça soulagerait de ne plus voir leurs têtes trop souvent montrées aux télévisions, trop souvent dissertant sur tout et n’importe quoi, et finissant pas donner au PS cette détestable couleur d’un rouge délavé dont les gens, même les moins avertis, n’arrêtent plus de se moquer.

29 août 2007

Le PRS, sigle plus vendeur ?

Jusqu’à il n’y a guère, je pensais qu’être ministre d’Etat, c’était une distinction accordée aux anciens titulaires de poste ministériel dont on honorait l’assiduité à se faire réélire et reconduire dans des fonctions d’Etat.
Eh bien ! pas du tout.
« Le titre de Ministre d'État est un titre honorifique et est conféré à des personnalités (souvent politiques) qui se sont montrées très méritantes dans la vie publique. L'attribution du titre de Ministre d'État est la prérogative du Roi et se fait par arrêté royal qui est contresigné par le Premier Ministre. »
On croit rêvé !
Nous revoici à la distribution des prix, l’estrade, le maître, et les applaudissements des géniteurs saisis par l’émotion.
C’est donc à la tête du client, au mérite de quoi, que monsieur II distribue ses récompenses ? Parmi les ministres d’Etat, il y en a de gratinés. Par exemple, Etienne Davignon, banquier, homme de l’ombre, qui joue les sages calfeutré dans le confort d’un bureau, pipe à la bouche et à l’affût d’une pose devant l’objectif, jamais en retard pour s’adjoindre un coupon, à la mode des conseils à la suite du branle-bas à la Générale le jour d’une OPA…du méchant Carlo De Benedetti
Les débuts du diplôme de grand citoyen étaient clairement une affaire de classe. Le premier à être nommé – on pourrait même dire nominé comme pour les César – fut le Comte de Mérode, très tôt en 1831, à peine monsieur L 1 à la tête de l’Etat, suivi dans la même fournée de Ridder de Theux de Meylandt, etc, etc. avec déjà un Nothomb en 1845.
Qu’ont fait ces messieurs pour recevoir les lauriers de la Nation ? Ils ont évidemment poussé à la charrette pour faire des Pays-Bas méridionaux insurgés, une monarchie. Dans la geste du temps, certains ont saisi un drapeau au bon moment, s’être fait remarquer une mèche à la main devant un affût de canon, d’autres encore étaient les premiers au marchepied du carrosse de L1 le jour de la Joyeuse entrée.
Il y a une sorte de lignée de Ministre d’Etat. La famille de Mérode que l’on retrouve ainsi régulièrement d’une génération l’autre, au palmarès de la grande citoyenneté.
Peu à peu, les grandes familles s’alliant avec des maîtres de forge, c’est le libéralisme tendance paternaliste qui saute du parterre à l’estrade.
Les temps ont changé.
Aujourd’hui se sont souvent des financiers qui alternent avec des présidents de parti, peu ou pas de scientifiques, d’artistes, à croire que les brevets de haut patriotisme n’existent pas dans ces milieux..
Un seul critère, faire bon chic bon genre et être monarchiste traditionaliste, si possible à armoirie et surtout avoir réussi dans les milieux de la banque et de la politique intimement liés dans ce panel.
Les socialistes qui avaient tant apeuré les couvents et les religieuses pointent le bout du nez sur l’estrade magique peu après 1900, comme par exemple Emile Vandervelde en 1914. Ils sont noyés dans la masse libéralo-chrétienne qui rafle pratiquement tous les diplômes de moralité constitutionnelle..
Ces héros d’Etat ont encombré les chroniques des grandes réussites que les maîtres de sixième distribuaient aux enfants comme exemple, pour ensuite les envoyer à l’usine, se faire apprentis et exploités par les « références » de haute moralité. Les socialistes de première main, diplômés, en frac, gibus et tout, de plus en plus nombreux dans l’entre-deux guerres, revendiquent pour la classe ouvrière. On les tolère par crainte des bolcheviks !
A partir des années 60 des noms connus circulent, les socialistes y font jeu égal avec les autres. Il n’y a plus incompatibilité entre l’idéologie socialiste et l’Etat capitaliste.
L’état se « socialise », pour la bonne cause, ainsi le socialiste Achille Van Acker, ministre d’Etat en 58, entreprend de redresser le pays en rognant sur les salaires des travailleurs.

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La première femme ministre d’Etat s’appelle Marguerite De Riemaecker-Legot, octobre 1974.
La suite est moins délectable, après André Cools et les placards qui s’ouvrent, des personnages contestables défilent. On ne sait pas si on peut retirer le titre de Ministre d’Etat à des gens indignes ? Le passé lointain est davantage obscur. Avant 1900, la réussite des grandes familles ne finissaient jamais aux Assises.
Le brevet de patriote fervent est décerné en 2002 à Elio Di Rupo.
C’est Johan Vande Lanotte qui clôt momentanément la liste, lauré en 2006.
Est-ce le fait d’une certaine préséance lors de l'organisation de cérémonies officielles, disposer d'une plaque minéralogique spéciale, petits gestes qui flattent l’ego démesuré de ces Grands Belges, qui fait qu’aucun n’ait jusqu’à présent démissionné avec fracas.
Ce n’est pas ce beau monde si éloigné des gens de la rue qui donnera l’avis « qu’il ne faut pas rater » au Conseil de la couronne qui ne s’est réuni que 5 fois depuis la fondation de l’Etat belge.
Reste que c’est tout à fait édifiant la volonté de dénouer la crise « entre amis ».
Le plus décevant reste la participation socialiste à ces « colloques » suprêmes. Décidément ce parti devrait accoler « royal » à son sigle. Le Parti Royal Socialiste, PRS, ce n’est pas mal, d’autant que si l’affaire prenait une méchante tournure, il pourrait en gardant les initiales PRS se dénommer Parti Républicain Socialiste ! A réfléchir, non ?

28 août 2007

La Wallonie en instance !

Ah ! ce qu’on est bons depuis deux jours, à la douceur d’être belge, à ne pas voir monter la pauvreté, à rouler paisiblement vers les sables et le béton de la Côte, oui, fier d’être Belge friqué sous le ciel bleu...
L’apaisement, on vous dit, l’apaisement garanti avec les apaisés de toujours Hermann De Croo et Raymond Langendries qui attendent avec les journalistes massés au Belvédère les décisions de Monsieur II pour le début de semaine !
Les aveux de Monsieur Dehaene sur papier, exposés aux lentilles des photographes pour des élections, mais des « vraies » en 2009, avec une majorité garantie en faveur de Monsieur II,
et l’élan de cœur d’une citoyenne apaisée pour une Belgique, genre Expo 58 en miniature, qui se lance dans la pétition : « Etes-vous pour le rattachement de la Wallonie à la Flandre ? »…
Puis, fin des apaisements, les aigreurs préulcéreuses à l’ombre de la Tour :
« Si les francophones persistent dans leur non obstiné, et s'ils balaient encore chaque proposition pour une meilleure gouvernance, raisonnable et nécessaire, nous aurons le devoir de changer de cap et de fixer unilatéralement la pension alimentaire. », c’est Walter Baeten, le président du comité du Pèlerinage de l'Yser, qui le dit, le seul à ne pas être apaisé et serein sous le ciel bleu.
Il est vrai que le père Baeten n’a pas tort : la source de l’apaisement wallon vient de la régularité des paiements de la pension alimentaire de notre conjoint flamand en instance de divorce.
….
Toinette l’avait vu tout de suite à la salle de danse « Le Bayou fléronnais » que Sylvestre était en instance. Elle cherchait depuis six mois un homme libre, capable de remplacer son cher Edmond décédé à la Maison du Peuple de Pepinster d’une overdose d’un discours de Di Rupo. C’est là, entre deux tangos qu’elle mesura à la géométrie variable de la braguette de Sylvestre qu’elle ne lui était pas insensible. C’est là encore qu’elle apprit qu’il allait être condamné à verser une pension à son ex Messaline, quand l’instance passerait au définitif, la somme étant fixée par le Tribunal. Et enfin, elle sut aussi, par des confidences plus larges de Sylvestre, que pour la Wallonie, en instance, c’était pareil, sauf que ce serait le conjoint qui fixerait le montant de la pension !
Une belle journée gâchée de la faute de Walter Baeten.
Quoi ! notre pension alimentaire serait fixée par le bailleur, alors que c’est lui qui demande le divorce !
Sylvestre fort amoureux de Toinette l’entraîne vers les buissons derrière le dancing. En instance, il n’a plus consommé depuis quelques mois. De Toinette sourd une aigreur douce de sous les bras. Son soutien-gorge n’est là que pour de la figuration, mais bon… les guignons de la chair relativisent la déception de Sylvestre.
Elle lutte un moment pour la forme. Son slip « Petit bateau » avec des nounours rose n’est pas de circonstance. Sylvestre ne voit pas les nounours. Il est à un de ces moments où le héros du film court sur le quai pour attraper la marche de la dernière portière de l’Orient Express qui s’ébranle sous la verrière de la gare. Justement, Toinette se résignerait à l’ébranler aussi, la main déjà dans la culotte du zouave, si une question ne la tarabustait.

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-Quoi : la Wallonie est en instance et le méchant mari flamand veut fixer lui-même la pension ? Elle en a le souffle coupé. Son slip petit bateau a glissé jusqu’au mollet. Elle le remonte hâtivement, tandis que Sylvestre, résigné, remet sans difficulté le sein droit de Toinette sous le soutien-gorge fictif. Il a raté la marche du dernier wagon et s’arrête un moment essoufflé.
-Oui. C’est Baeten qui l’a dit, au nom du mari adultère, à la Tour.
Dimanche, c’était la 80e édition du syndrome du pioupiou flamand, le thème était « hier, aujourd'hui et demain », là où, au pied de la tour de l'Yser, sont enterrés de jeunes soldats flamands tombés en 14-18, « sous les ordres incompris d'officiers francophones », ces salauds de militaire ! Ils ont dit, ces chefs infâmes, « Nous, on fout le camp ! » Ils sont partis, et les rustiques du coin sont restés. Moralité, ils sont morts de n’avoir pas compris, non pas l’ordre proféré en français, mais que le patriotisme étendu à la Wallonie était absurde. Après la courante, les chefs ont été félicités et médaillés par Monsieur I, le roi chevalier. C’était trop tard pour les rustiques. Ils étaient morts !
-C’est pour ça qu’ils ne veulent plus payer ?
-Ça et encore beaucoup de choses. Cette année, les morts de 14 les titillent plus que les autres années. Sous un calicot « Scindez Bruxelles-Hal-Vilvorde maintenant, et gratuitement », l'évêque de Bruges a prié pour la Flandre !
-Mais, nous nous aimons ! C’est Toinette qui relance la conversation par un cri sur l’important thème « c’est la rose ». Elle n’a pas fait le chemin jusqu’au Bayou fléronnais pour échouer sur l’herbe fraîche des buissons, avant l’aveu : « oui, à 25 ans passés, j’ai déjà consommé !». Le mensonge adéquat a eu le temps de se peaufiner, c’est son oncle, un mineur de fond (qu’il faut pardonner à cause de son dur métier), qui l’a violée lors des vacances de famille dans le camping de Madame Martin au Pont d’Arc, en août 92 !
Mais elle n’ira pas jusqu’à la confidence. Sylvestre a réfléchi. C’est très mauvais de réfléchir à certains moments, car on s’aperçoit des conneries qui se perpètrent.
-Si les Flamands fixent la pension, nous ne pourrons pas nous marier !... Autant dire que nous sommes condamnés à ne plus nous revoir.
C’est ça, tu ne bandes plus, pense le côté pratique de Toinette, alors que d’une voix douloureuse, elle susurre : « Rien ne saurait arrêter notre amour » !
-Si, réplique Sylvestre, désormais inflexible et revenu au point de départ. Si la pension de la Flandre n’est plus à la hauteur, je risque fort d’être rayé du chômage et je n’aurai plus les moyens de subvenir à notre ménage, d’autant que moi, je vais payer celle de Messaline. Et travailler, ça jamais !... nooit ! nooit !

27 août 2007

J’avais à te dire…

-Bijou, t’es toujours là ?
-Oui, mamour.
-C’est qu’on t’entend pas bien.
-Comment, on m’entend pas bien ?
-Non. On cause depuis à peine un quart d’heure… On dirait que ta voix part…
-Vingt-cinq minutes.
-Mettons et t’as déjà plus rien à dire ?
-C’est toi qui m’a appelé…
-Et alors ?
-C’était pour me dire quoi ?
-J'avais quelque chose à te dire... C'est aussi pour entendre ta voix.
-C’est tout ?
-Oui.
-Alors c’est fait.
-Quoi, tu raccroches déjà ?
-Non. Mais si tu m’appelles, c’est que toi tu as quelques chose à me dire.
-J’ t’aime.
-Moi aussi.
-C’est un peu sec.
- Comment ça ?
-Oui, « ton moi aussi » est sec.
-D’accord, je t’aime aussi…
-On dirait que t’es pressé de raccrocher.
-Oui. C’est normal. Quand tu as sonné, j’étais au chose…
-Au chose ?
-Oui, aux toilettes.
-C’est entendu tu étais aux toilettes. Tu n’es pas le premier à qui ça arrive.
-Alors, je voudrais bien finir.
-Qu’est-ce qui t’en empêche ?
-Le fil du téléphone n’est pas assez grand.
-Et c’est pour me dire ça que tu me téléphones ?
-Encore une fois, c’est toi qui me téléphones.
-Ah ! mais ne le prends pas ainsi !
-C’est inouï, tu me demandes où je suis, je te le dis et c’est moi qui ne le prends pas ainsi !
-Je ne t’ai pas demandé où tu étais. Tu le sais bien, je te laisse ta liberté…
-Encore heureux.
-Mais ce n’est pas pour en faire un mauvais usage.
-De quoi ?
-De ta liberté.

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-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Tu m’as très bien comprise. On ne me la fait pas à moi…
-Fait pas quoi ?
- Ne fais pas l’hypocrite, tu le sais très bien.
-Ecoute, trésor, voilà trois fois que tu me téléphones aujourd’hui et à chaque fois tu me déranges dans mon travail !
-Aller aux toilettes t’appelles ça travailler, toi ?
-…les deux autres fois…
-Ah ! je te dérange !... Je le savais qu’il y avait quelque chose. Ta voix n’était pas naturelle.
-Comment ça ? Je me relève…
-Tu étais au lit ! Espèce de…
-Je me relève des toilettes, je prends le cornet tout ému et tu dis que ma voix n’est pas naturelle !
-Non. Elle ne l’est pas. Hubert, tu me caches quelque chose…
-Arrête, ça va encore dégénérer comme les deux premiers coups de fil de la journée.
-Espèce de petit saligaud, dis-le, hein que tu n’es pas seul ?
-Mais si, voyons, Clémentine, comment veux-tu…
-Je le savais ! Et dire que j’ai quitté Antoine qui m’adorait et mes enfants pour ça !... Tu n’as pas honte, dis, de m’avoir fait manquer à mes devoirs, pour te conduire, comme tu te conduis ?
-Je t’assure que dans la position que j’occupe, le cornet d’une main et le pantalon de l’autre, je ne saurais pas être avec quelqu’un. Je ne suis pas présentable.
-Alors, je ne suis pas quelqu’un, puisque tu es avec moi ? Ecoute Hubert, je n’en peux plus avec la vie que tu me fais mener. Il va falloir qu’on rompe…
-C’est ça.
-Ainsi, ce que je te dis, ça ne te fait pas plus que ça ! Ah ! il est beau ton grand amour, tes couplets sur ta femme Jacqueline. Maintenant, je sais, pourquoi ne me l’as-tu pas dit plutôt ?
-Dis quoi ?
-Que tu l’aimes encore ?
-Mais non.
-Mais si !
-Alors dis-moi que c’est moi que tu aimes toujours ?
-Oui, c’est toi.
-Moi aussi je t’aime. Rafistole-toi et je te téléphone dans cinq minutes.
-Pourquoi dans cinq minutes ?
-Ça me laissera le temps de me souvenir de ce que je devais te dire au téléphone et que j’ai oublié.

26 août 2007

Il court, il court, Sarkozy…

Ailleurs qu'en Belgique, la situation nous a quelque peu échappé, à cause de notre difficulté à trouver un compère qui veuille bien être premier ministre dans l’huile avec laquelle on fait des frites à Laeken.
On ne peut pas se lamenter tous les jours sur notre incapacité notoire de croire encore à la Belgique.
Nos voisins français, tout assottés soient-ils par éblouissement suggéré de leur panthère rose, finiront par s’apercevoir que dans le gibus de l’illusionniste se cachait un furet au lieu du garenne prévu.
Ce n’est pas pour demain, Paris-match a encore de belles falsifications photographique devant lui, avant que le public populaire déchante sur la bonne opinion qu’il a du président de la république. Mais, c’est inéluctable. De Napoléon III à De Gaulle, les gloires s’en vont comme elles sont venues, dans l’indifférence générale.
La preuve, Chirac, et lui, pourtant, c’était hier…. Qui se souvient de lui ? Il va bientôt souhaiter que les séances des tribunaux reprennent afin que l’on reparle de lui à l’occasion des emplois fictifs de la Ville de Paris.
Sarkozy est encore plus facile que l’autre à décrypter, le nouveau président poursuit le même chemin : tous les événements médiatiques, c’est pour lui. Que ses ministres dont on ne parle jamais se rassurent, dès que cela sentira mauvais, ce sera pour eux.
Nicolas Sarkozy a en tête les erreurs de son prédécesseur. Il veut embarquer le maximum de monde à droite comme à gauche dans le gouvernement Fillon. C’est ainsi qu’on noie le mieux le poisson. Il prend Bernard Kouchner par ce qu’il a de plus sensible, la vanité du french doctor ; Dominique Strauss-Kahn par sa frustration de n’avoir pas été à la place de Ségolène, pour le pousser vers un poste à stature internationale du FMI et enfin Jack Lang par l’amour qu’il a de dire en dix mots ce que les autres résument en deux, ce qui le rend apte à briller dans des Commissions où le temps ne compte pas.
Cette ouverture est l’arme sarkozyenne pour aborder les élections municipales de 2008 en douceur et profondeur, comme dirait Adamo..
Il indispose son propre camp, entend-on ?
Sarko s’en fout. Il sait bien que l’UMP est redevenu un parti de parfaits godillots. Où iraient-ils ces petits jeunes gens de la droite, depuis qu’on ignore si Le Pen vit encore !
Le phénomène actuel d’accueil tout azimut se double d’une publicité personnelle d’une ampleur inégalée. Tous les amis du président sont riches et influents. TF1 et Poivre d’Arvor n’en peuvent plus de joie chaque fois qu’ils l’accueillent, ses amis pourvoient à sa cantine et lui prêtent une maison ou un yacht là où il décide de montrer ses bourrelets.
L’opinion saoule de bonheur n’est pas contre. Il serait bien bête de ne pas en profiter, le président, tant que les mesures impopulaires à venir sont pour un avenir indéfini, le déficit français une histoire entre le président et l’Europe et le taux de chômage une fumisterie face à un taux de croissance promis que Fillon croit réaliste, alors que ce sera un des plus mauvais depuis l’après guerre.

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Virevoltant, séducteur, l’œil d’un monarque, Sarkozy a beau essuyer des refus, jamais il ne se décourage. C'est la politique d’en avant toute. Quand ce sera l’heure de Reichshoffen, on mettra en avant l’honneur sauf et on oubliera la bataille perdue. L'état du Parti socialiste aide plutôt à la politique de Nicolas, avec un Hollande qui n’en finit pas de payer d’avoir trompé sa compagne Ségolène, elle enfin, en perte de vitesse et les éléphants en train de saccager le chapiteau.
Combien d'années leur faudra-t-il pour regagner la confiance des électeurs ?
Aujourd'hui c'est le règne du pragmatisme, du show et des paillettes ; C’est ainsi que l’on fait passer tout et son contraire : l'ouverture et la protection, , la rigueur et les largesses fiscales, la flexibilité et la sécurité, le monde et la patrie.
Seule inconnue : madame Sarkozy, imprévisible et capricieuse, une véritable Hortense Schneider devant un Offenbach qui ne peut pas la diriger comme son orchestre : à la baguette.
C’est même hallucinant devant quoi le peuple français brûle l’encens et convoque la Pythie.
Le Pen a été tondu par Sarko qui sortait de chez le coiffeur avec Hollande, la boule à zéro, et voilà le président qui se fait tondre à son tour par Cécilia, tandis que la France croit qu’on va raser gratis pendant une décennie !...
On verra par la suite le retour du bâton et comme la pièce finira, soit en sotie du moyen-âge, soit en apothéose au cas où contrairement à tous les pronostics, César aurait à nouveau gagner la guerre des Gaules.
On ne peut pas dire encore.
D’autant que tout peut arriver. Il suffirait que Cécilia s’enflammât pour un nouveau cameraman et voilà la feuille de route par terre!...
Ah ! que la France soit à la merci du tempérament d’une femme rappelle les amours de Henri IV et Gabrielle d’Estrées. La putain du roi l’aurait convaincu de l’épouser si elle ne fût morte avant que la chose se fît. Le président lui, a franchi le pas. Les destins ne sont pas comparables. Tour à tour dans les bras de Jacques Martin, puis du Président, n’est-elle pas restée dans le registre de la scène des amuseurs publics ?

25 août 2007

Ils ont la courante !

Comme dans la chanson ; « C’était pas la peine d’changer d’gouvernement… », c’est comme ça que Verhofstadt et son équipe ont droit à un petit rabiot. Que font-ils ? Rien, sinon expédier les affaires courantes. Une sorte d’entérite dans les lavabos de la rue de la Loi.
-Tu y vas encore ? Qu’est-ce que tu fous ?
-Rien j’expédie les affaires courantes.
Cette position d’attente à l’avantage de calmer le toc légiférant (l’Onkelinx-mania) de la ministre de la justice. L’inconvénient, c’est que le pain va se vendre à 2 euros et que les pauvres seront encore plus pauvres. Il est à noter avec tous les « gravissimes » problèmes flamando-bruxello-wallons, que Leterme ou un quelconque Van Machin-Chose aurait fait de toute manière l’impasse sur la misère montante, d’autant qu’elle est plus criante en Wallonie. L’urgence du pouvoir n’est pas là. L’urgence du pouvoir est dans la question d’amour propre qui se résume à faire porter le chapeau à l’autre.
Nous voilà donc les plus taxés d’Europe pour financer un gouvernement en roue libre et un autre toujours dans le ventre de Mère Flandre dont l’accouchement tarde à cause de la pénurie d’obstétriciens en ces temps difficiles.
Comment sortir de la crise ? Le roi distribue des calmants entre deux tours de table, puis va s’entraîner dans les allées du château, car la balle est dans son camp. Cependant que ceux qui ont provoqué la crise sont formels, il faut en sortir quand on y est entré. Devenus tous belgicains comme Di Rupo, et c’est peu dire, aucun ne veut descendre le rideau de fer et fermer la boutique. Ils ne voulaient pas en arriver là. C’est la fatalité.
Monsieur 800.000 voix n’a pas exagéré ses propositions au programme de son gouvernement. Didier de Liège est certain que tout peut rester en l’état, qu’il suffirait une once de bon sens libérale pour que ça ne grippe plus. Nee Milquet est prête à signer une nouvelle charte des deux nations à nouveau unies sous les trois couleurs, pour tout autant qu’elle puisse refiler sur la côte d’azur le temps d’une petite douceur. Delpérée ne quitte plus le bureau de la présidente. C’est dire si la dame a hâte de conclure.
Bref, tout le monde veut aboutir à un résultat et plus tout le monde le veut, plus le résultat se fait attendre ! A croire qu’ils l’ont perdu dans une Commune à facilités.
Et si on faisait un gouvernement avec tous les partis et que le chef du bidule le serait par le système d’une tournante ? Didier de Liège ne serait pas contre à condition que le sort le désignât en premier. Ainsi la majorité des deux tiers ne serait pas difficile à trouver. Comme on ne serait d’accord sur rien quand même, ce ne serait pas grave puisque cela se passerait en interne au gouvernement et que cela ne se saurait pas à « Het Laatse neuw ».
Les autres journaux n’en sauraient rien non plus, mais eux ce serait comme d’habitude, et la Belgique serait pratiquement sauvée. Les wallons n’auraient plus besoin d’un passeport pour manger des moules à Ostende. Cela resterait comme avant les élections. Les francophones de la périphérie bruxelloise seraient définitivement flamandisés, mais ce serait pour la bonne cause : la pérennité de l’Etat belge. Du reste, c’est ce que Baudouin aurait certainement proposé, si l’on en croit sa veuve. Vive la Belgique, nom de dieu !...
On reviendrait comme avant sur les affaires de Charleroi. Le fils Cariat, puisque c’est son tour après papa, relancerait le débat et Van Cau retour de vacances aurait beaucoup de choses à nous dire.
Mais non. Ce serait trop beau. La remise en piste d'un nouvel informateur, sondeur d’âmes, au lieu de faire baisser l’attention, augmentera la tension.
Le gros démineur dénouerait le nœud communautaire si le Palais faisait appel à lui. Mais ce n’est pas certain. Le roi a dans sa manche d’autres anciennes gloires du ring de Bruxelles moins ternes que Leterme et son petit copain Dehaene.
Hermann Van Rompuy, s’il n’est pas glamour, n’en est pas moins un homme sérieux. Il fait peur, mais c’est normal. C’est son image qui joue contre lui. Quand il ne se ressemblera plus trop, il pourrait avoir sa chance.
Hollywood a d’autres scénarios à nous proposer.
A l’instar de Sarkozy qui a fait présent de Cécilia à Kadhafi, qui n’en a pas voulu, le roi peut sacrifier la reine dans une mission impossible de séduction. Ce sacrifice pourrait sauver le royaume.

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On voit les décors, l’Egypte et Antoine Leterme au pied de Cléopâtre. Mais ce serait une grosse production. Le Royaume est en déficit et puis l’actrice principale avec son doux roucoulement italien, il faudrait qu’elle soit doublée d’où des frais supplémentaires. On cherche une actrice flamande parlant français avec un fort accent d’Anvers. La réconciliation serait à ce prix.
Reste l’ultime solution : le roi se souvient qu’il est général en chef de toutes les armées. Il cerne avec les trois blindés qui roulent encore le Parlement et fait signer des accords de paix entre les belligérants, pour ensuite renvoyer le personnel dans ses casernes.
Il y a des précédents. Sauver la démocratie par la dictature momentanée, Delpérée n’y verrait que du feu.

24 août 2007

Le boomerang.

Si l’on veut essayer de trouver une réponse dans le comportement des Communautés en Belgique et donc faire un effort dans la mise à plat des dysfonctionnements de l’Etat par rapport aux groupes le constituant, en laissant de côté les prurits majoritaires des Flamands par rapport aux Wallons, force est de constater au premier chef que les réalités concernant l’agression et la territorialité dans les groupes humains sont bien plus complexes que ce qu’il apparaît à la sortie des réunions de Val Duchesse.
Les êtres humains doivent avant tout s’intégrer à leur élément naturel comme n’importe quelle espèce. Cette intégration se fait au travers de la création de systèmes culturels. Ce n’est pas depuis quelques années seulement que l’Etat belge est menacé, mais dès avant la guerre de 40 où le problème des langues et des cultures pouvaient être résolus par un comportement moins impérial des manipulateurs de la langue française qui n’ont pas accordé l’attention que méritait le parler flamand. Et cela s’est fait de la même manière que la langue parlée aujourd’hui dans le Sud du pays s’était débarrassée aux alentours de 1900 des langues romanes rassemblées sous le nom de dialectes wallons.
On ne peut donc en toute logique incriminer les Flamands d’un type de comportement qui a été le nôtre vis-à-vis d’eux quand la frontière linguistique n’existant pas, le recensement n’avait pour but que d’affirmer la supériorité francophone par le constat d’une emprise de la langue latine sur les territoire traditionnellement de langue germanique, et qui se poursuit toujours à l’heure actuelle sans aucun recensement et aussi sans aucune règle.
L’asservissement du Wallon à la langue française ne s’est pas passé aussi facilement qu’il y paraît avec le recul du temps. Pendant longtemps le français a été une langue de contre-culture agressant la culture d’origine.
Cette mise à mort fut faite systématiquement et sans remord, au nom de l’efficacité et du rayonnement de la langue qui étaient réels, mais aussi suivant des arguments spécieux ou faux comme la fameuse antériorité du français. Le Wallon que l’on parlait dans le Pays de Liège, par exemple, a une origine plus ancienne que le français. En s’attachant exclusivement au parler français, on a systématiquement coupé le wallon de son adaptation au siècle. Si bien qu’aujourd’hui, il n’est plus parlé que dans les campagnes, rarement en ville et par des personnes âgées. Et pour cause, amputée des mots techniques, puisque plus rien n’a été « wallonisé » la langue ne pouvait que dépérir. Elle est en voie d’extinction de nos jours.
Les Flamands ne possédaient, comme nous, que quelques dialectes dont certains avaient peu à voir avec le néerlandais. Ils ont fait l’effort que nous n’avons pas été capables de faire avec le wallon et cet effort a coïncidé avec la prise de conscience flamande en réaction à l’impérialisme français.

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Aujourd’hui, cela est clair, les Flamands ont trouvé leur unité dans la langue qu’ils ont « inventée » et qui en vaut bien une autre, même si elle est moins chargée de sens et de subtilités que la langue française, sans doute parce que le flamand est mieux adapté aux populations du Nord, comme le français est mieux adapté au Sud, quoique l’appauvrissement culturel constaté en Wallonie rejaillit directement sur la langue. Afin de conserver à la mémoire des mots, notre culture ancienne, nous aurions dû préserver notre langue d’origine. Nous ne l’avons pas fait. Nous avons même aidé le français à s’implanter dans nos régions par la trahison de notre patrimoine en le ravalant à un dialecte, à un patois… Nous n’avons pas eu la force morale d’en préserver l’essentiel en créant une grammaire, en adoptant des règles unificatrices.
Cette paresse intellectuelle à un prix, de posséder le wallon en une ou deuxième langue, nous aurait aidé à acquérir les rudiments d’une troisième, celle de nos voisins.
Si aujourd’hui les Flamands ont tort dans leur systématisation du droit du sol, nous avons eu tort avant eux pour notre aveuglement à ne pas respecter le droit des gens à s’exprimer dans la langue de leur choix. Certes, c’est ce que nous revendiquons aujourd’hui pour des populations francophones en zone linguistique flamande, il faut avouer que c’est là un beau retournement de l’histoire. Une sorte de boomerang que nous avons lancé il y a très longtemps et qui nous revient en pleine figure.

23 août 2007

Les Fratellini de retour !

L’Orange bleue prend la tête de tout le monde.
La chose vire au sketch « Les Sudistes contre les Nordistes » de Pierre et Thibaud, sauf qu’on ne sait pas qui va ramasser la pâtée.
Avant la réunion, convoquée par le formateur Yves Leterme, en cours au parlement, les Sudistes s’étaient réunis au Ministère des Finances. Il paraît que c’est une bonne hôtellerie et qu’on y mange bien..
Comme on le dit, c’est la réunion de la dernière chance. Leterme veut faire sécession, alors qu’il est Nordiste. C’est le contraire de l’épopée américaine.
Il est vrai que plus on pense Belgique, plus on se trouve confronté à l’absurde.
Tout doucement les téloches francophones préparent le téléspectateur à la nouvelle. La nouvelle c’est ce qu’il était jusqu’à présent interdit d’avancer et qu’il va bientôt être indispensable de monter en tête d’épingle.
Leterme n’est pas capable !
N’est pas capable de quoi ?
Mais de former un gouvernement. Et ce n’est pas avec ses 800.000 voix de préférence qu’il pourra dire le contraire. Il n’est pas capable, c’est tout. Les Flamands n’auront qu’à dire que c’est parce qu’il a un père francophone et les Wallons qu’il a une mère flamande. Au moins ils seront d’accord sur quelque chose.
RTL a ressorti le couplet de la Marseillaise que Leterme a confondu avec la Brabançonne. C’est un signe. La direction le lâche. Hakima Darhmouch n’a qu’à faire avec ce qu’on lui donne à lire.
Reynders hésite. Il ne sait pas s’il se mettra dans la peau du général Grant ou dans celle de Robert E. Lee. Le bleu sombre est plus seyant, surtout avec les boutons dorés. C’est presque une tenue de yachting.
Francis Delpérée, sénateur CDH et professeur de droit constitutionnel, plus ahuri que jamais, relit les Articles qui nous unissent pour le pire et jamais le meilleur dans ce parc aux attractions qu’est devenu le pays. Il a bâti sa carrière et s’est fait du blé rien qu’en suivant scrupuleusement les Articles que Leterme passe au rouleau compresseur. C’est dire comme il en a après le cow-boy qui veut scalper la Constitution.
Passer de l’Etat unitaire décentralisé à un Etat à structure composée pour finalement devenir après Letermélimination un Etat décomposé est au-dessus des perceptions de Delpérée. Que va-t-il bien pouvoir raconter à ses étudiants, à Joëlle, à ses amis et parents, voire à son facteur ?
Qu’il n’était qu’un farfelu et que son fameux article qu’il a tant peaufiné « Toute chemise n’ayant pas dépassé le trou de balle sera considérée comme camisole. » son chef-d’œuvre enfin, ridiculisé par un Ménapien !
En plus, il sait que François Perrin, le Voltaire de la rue Chevaufosse, depuis qu’il est en roue libre chez les bleus, joue les pythonisses. Quand une cata surgit, François s’en empare, la triture et lui trouve une forte analogie avec ce qu’il avait prédit en … 1952 ! Ce n’est pas difficile, ce grand institutionnaliste a écrit tout et son contraire ; ce serait bien le diable qu’il ne se trompât point à un moment ou à un autre.
Bart Somers du CD&V est d’accord avec Jo Vandeurzen, mevrouw Nee Milquet n’a pas à se farcir la Constitution de Delpérée. Ce ne sera plus la bonne dans quelques temps.
Le grand Jo de cette semaine a fait de ce mercredi une répète avec sa formation et accessoirement un bœuf avec les autres « Vanaf woensdag schrijft Leterme aan zijn formatienota, die als basis moet dienen voor de regeringsonderhandelingen. De nota moet tegen het weekend klaar zijn. De partijen zouden dan nog even de tijd krijgen om de nota onder de loep te nemen, zodat de toekomstige meerderheidspartijen vanaf midden of eind volgende week de degens kunnen kruisen. Het steekspel vindt ook op Hertoginnedal plaats. »

Voilà, on aura tout compris, pas comme les Néerlandais qui se demandent quand ils entendent ça, si ce n’est pas du norvégien ?
Yves Leterme a retrouvé la liste d'une trentaine de points litigieux, dont celui relatif à l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, qu’il avait oublié dans la boîte à gant à Gand.
On ne sait pas quand reprendront les réjouissances sous chapiteau.
Ni l’emplacement où il sera dressé.
Les clowns à paillettes sont en place. Monsieur Loyal est à Mons, mais on peut croire qu’il acceptera une opposition constructive.
Le roi attend en grand uniforme à la loge royale.
Le spectacle continue…

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22 août 2007

Au gnouf, la bleusaille…

On ne se lasse pas de revoir le film de Kubrick « Full Metal jacket ».
La première demie heure de ce film est tout à fait époustouflante. Les pèquenauds qui ne se sont jamais demandé comment en Amérique et ailleurs on formait des Marines, ont peut-être cru à l’enflure propre à presque toutes les histoires filmées, l’exagération bien connue du cinoche... Et cependant ces séquences sont réalistes et authentiques de vérité.
R. Lee Ermey campe de façon magistrale le sergent Hartman dans le film Full Metal Jacket et pour cause, Ermey est un ancien instructeur du Corps de marine des Etats-Unis, devenu par la suite acteur spécialisé dans des rôles militaires.
Les dialogues du film sont percutants :
Drill Instructor: God was here before the Marine Corps. So you can give your heart to Jesus, but your ass belongs to The Corps. Do you ladies understand?
Rekrutter: Sir! Yes sir!
Drill Instructor: I cant hear you!
Rekrutter: Sir! Yes sir!

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C’est tout à fait la ganache militaire poursuivant une politique préméditée des états-majors afin de rendre à la fois souples et imbéciles les futurs chairs à canon.
En Belgique, les bourgeois patriotes aiment les casernes, les militaires ; et pour cause dans la plupart des cas, ils n’y ont que très peu vécus. Sauf qu’aujourd’hui, à l’ère de la bombe atomique, la troupe n’a plus le prétexte d’être le rempart de la patrie menacée par un voisin européen. Alors, les patriotes inventent une autre forme de service : le civisme armé. C’est la cas de l’Armée belge au service des causes humanitaires, fourrée dans les missions de l’ONU, première à la rédemption des peuples d’Afrique...
Les Amerloques n’en parlons pas. Eux, ils ont la mission de sauver le monde. C’est dire l’ampleur de la tâche !
Le civil avait tendance à se moquer du militaire chez nous où la conscription était obligatoire. C’était un des nombreux paradoxes de l’aventure, puisqu’on était tour à tour, civil et militaire !
Sous nos climats et à l’exception de nos deux plus récentes guerres, ce qui ressortait le plus était le sentiment de perdre un an de vie au minimum, tenaillé par un ennui profond noyé dans la bière.
La fin du service militaire a été une bonne chose. Bien supérieure à ce bienfait serait la suppression complète d’une armée dont la Belgique n’a que faire. Le budget qu’on dégagerait de cette économie suffirait à renflouer l’Enseignement et la recherche.
Reste quelques chefs-d’œuvre des années belliqueuses qui ont surnagé.
D’abord les plaisanteries sur la bêtise du tourlourou, « le train de 8 h 47 » de Courteline, les premières prestations de Fernandel en soldat de 2me classe. Le soldat était une sorte d’ahuri, une bécassine homme, mais qui finissait par montrer sa roublardise sous la couenne de l’idiot du village appelé sous les drapeaux..
Le plus étonnant du genre est sans conteste « casse-pipe » de Louis-ferdinand Céline qui conte les premiers pas du cavalier Destouches, l’auteur lui-même, dans la caserne d’un régiment de cuirassiers.
C’est un petit bijou qui en devient énorme dès la première nuit du soldat Destouches échoué dans un corps de garde avec les hommes de piquet.
Dans l’extrait qui suit, le brigadier Le Meheu procède à la relève des sentinelles ; mais il a oublié le mot de passe.
-T’iras relever l’homme ! T’as compris ? Qui va là ? Tu le connais le mot ?
Juste Kerdoncuf ne le connaissait pas.
-Comment ? Comment ? tu le connais pas ?
Ça alors c’était un monde… il en suffoquait, Le Meheu. Il en trouvait plus ses insultes… Il avait beau lui agiter la lanterne en pleine figure pour lui faire revenir le mot… Ça l ‘a pas fait retrouver quand même… il ruminait farouchement, il grognassait, Kerdoncuf, dans les profondeurs de son col, mais il retrouvait rien du tout.
-Tu te rappelles plus alors, manche ?... Tu sais t’y comment que tu t’appelles au moins ? toi, malheur de la vie ? … C’est infestant pire qu’un bleu un ancien pareil ! Je vais te le dire, moi, le mot !
On s’est alors tous rapprochés, moi-même derrière tous les autres, pour entendre le mot. Amalgamés, ratatinés autour du falot, on grelottait dans le creux de la nuit.
-Ah ! Alors cette poisse ! Je le savais ! Deux mots que c’était même. En partant que j’ai dit à Coëffe : « Tiens voilà, Coëffe, le mot… » Merde ! Ça y était, je le tenais bon. Ah ! dis donc, moi, ça alors ?
Le Meheu rengueulait Kerdoncuf, ça servait pas à grand chose. Il se connaissait plus de colère. Il a eu beau enlever son casque pour que la flotte lui trempe la tête, il bouillait de rage… il en rejetait des vapeurs avec des tonnerres de jurons.
Le mot venait pas quand même, y avait rien à faire.
(extrait de casse pipe page 44 et 45)
Ceux qui ont 20 ans aujourd’hui ne savent pas ce qu’ils ont perdu en coupant au Service. Une fois pour toute, je vais le leur dire : pas grand chose.

21 août 2007

A propos d’un poème…

Mais quelle est donc la force d’attraction que Verlaine exerce sur moi ?
Menteur, tricheur, pleutre, débauché, inverti, ivrogne, cet homme est ce qu’on pourrait appeler un voyou plutôt qu’un marginal social. Dans ses crises de boisson, il tente plusieurs fois de tuer sa mère, sa femme Mathilde qu’il aime tant et dont le souvenir après son divorce le poursuivra toute sa vie, il tire sur Rimbaud son mauvais ange – mais pouvait-il y en avoir un bon ? - et encore, après le départ d’Arthur, il s’éprend de Lucien Létinois. Lorsque le jeune homme devenu artilleur « fait son temps » à Reims, Verlaine le suit et prend un poste d’enseignant dans la région. Et ainsi de suite, jusqu’à la fin des plus misérables, 39 rue Descartes, dans les bras d’Eugénie Krantz, une lorette.
La vie de cet homme peu recommandable n’est éclairée par rien, hormis sa poésie, même pas par un souffle révolutionnaire lui qui pourtant dans les graves évènements qui secouent Paris en Mai 1871, ne quittera pas son poste à la Mairie, ce qui lui vaudra sa révocation de l’Administration par Thiers.
Et pourtant dans cet effondrement général, jusqu’au collapsus final, parmi les abjections, il y a le sensible des sentiments délicats, les beautés métaphysiques du mystère de l’âme, les élans d’amour et de tendresse, la sublimation du mystique, tout enfin qui fait d’un misérable un être d’exception.
Mallarmé a su en un mot résumer dans son éloge funèbre la gêne ressentie devant un tel dérèglement, parce qu’on aime le poète, et qu’il faut encaisser l’homme.
Sauf exception, aujourd’hui encore on associe l’Art à la vertu. Les milieux officiels dispensateurs du nécessaire mécénat y sont pour beaucoup.
La pitoyable vie de Verlaine n’est un exemple pour personne ; mais elle n’a que faire d’un verdict. Un psy pourrait y trouver son miel par l’évidente faiblesse de volonté du poète et le refus de tout engagement et action, dans le droit fil du premier Parnasse, un courant dont il ne reste que quelques recueils dont ceux du Prince des Poètes qui nous interpellent et nous émeuvent encore profondément.
Ce faible a une nature féminine déterminante, avec de brusques regains de cruauté. Sous l’effet de l’alcool, il est traversé de rages qui le poussent à tuer. Il a besoin de faire souffrir. C’est par chance qu’il n’a tué personne au cours de son existence chaotique. Cet homme, en un mot est dangereux. Les dernières années de sa vie sont parsemées de séjours à l’hôpital, tant pour soigner le corps que l’esprit.
Comme Rimbaud Verlaine est un homme du Nord, Wallon d’origine, terres d’Ardenne et de Gaume, pays de Charleroi, il a tout arpenté. Il vint même faire une conférence à Liège. Mais, je n’en ai retrouvé nul écho.
Erudit, il n’a pas l’afféterie de Baudelaire, le ton précieux. Il sacrifie cependant au temps, avec l’usage de mots savants, des noms de lieux copiés des atlas de géographie dans la tradition des grands voyageurs, lui qui ne connut que quelques pays d’Europe.
Sartre dans « Les mots (p.128) » écrit, par un étrange détour en mettant en scène son grand-père, ce que d’aucuns pensent généralement : « Mon grand-père appréciait Verlaine dont il possédait un choix de poème. Mais, il croyait l’avoir vu en 1894 entrer « saoul comme un cochon » dans un mastroquet de la rue Saint-Jacques : cette rencontre l’avait ancré dans le mépris des écrivains professionnels., thaumaturges dérisoires qui demandent un louis d’or pour faire voir la lune et finissent, pour cent sous, par montrer leur derrière. »
Dans les poèmes Saturniens, le deuxième sonnet de Mélancholia fait partie de mes relectures. Avec plusieurs dizaines d’autres, je pourrais le citer de mémoire. Je l’ai découvert assez jeune, vers les seize ans. Nevermore est un titre emprunté au poème d’Edgar Poe « Le corbeau ». Les rimes du poème sont irrégulières dans les quatrains. Les vers 11 et 13 donnent du sens à l’ensemble. L’obsession du souvenir nous traverse souvent l’esprit, d’autant aiguë que nous connaissons tous l’impossible rétroversion des êtres et des choses. Des grammairiens se sont penchés sur ce sonnet. Certains ont été jusqu’à dire que « Atone » était ici un néologisme et que les verbes étaient parfois mal conjugués.
Reste l’essentiel, ce que l’âme sensible cherche et découvre : un cœur qui bat avec comme l’illusion qu’il n’est fait que pour l’autre.

Souvenir, souvenir, que me veux-tu , L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détonne.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent,
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d’or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

-Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !

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Parfois, je me dis « Suis-je bête » d’aimer ça !... Et je crains de tomber dans la sensiblerie, comme certaine pécore qui n’adore rien tant que célébrer « Pierrot sous la lune ».
Oh ! Alice qui fit le choix de ne rien voir de la perversité de Lewis Carroll. Ah !... ne verser que des larmes de bonheur, comme si le monde n’était pas désenchanté !

20 août 2007

Tous des cons !

Pour en savoir avec une certaine compétence des faits et des hommes bien au-dessus de nous et qui gèrent nos destinées, il convient de ne pas avoir la bosse de l’admiration. Je sais bien que cette admiration souvent inconditionnelle sert à beaucoup de passeport pour la condition supérieure de domestique de la famille, mais n’aimant pas servir sous la contrainte, j’ai examiné d’abord ceux que je servais, avant de faire acte de citoyen.
Je suis au regret de dire que ceux qui gèrent nos destinées ne méritent pas cet honneur. Mieux, ils nous trahissent régulièrement. Oh ! pas de cette basse trahison qui consiste à dire le contraire de ce qu’on fait afin de mieux abuser le monde, non, mais de cette trahison sincère de ceux qui sont dans l’erreur, ce qui a pour conséquence qu’ils se conduisent comme des imbéciles, tandis qu’à nous revient l’honneur de l’être.
J’en veux pour preuve l’unanimité avec laquelle cette troupe de niais supérieurs clament les bienfaits du système dans lequel bientôt un homme vaudra bientôt cent autres, si ce n’est déjà fait.
Puisqu’il faut bien employer des termes appropriés pour se faire comprendre, notre civilisation occidentale marque un changement radical de la place occupée par l’homme dans la société.
Les réalisations de ce qu’induisent nos facultés créatrices, cherchent moins la construction d’un système humain, appelons-le métaphysique, qu’une prise en compte rationnelle, mais spéculative, de l’économie de marché.
Si bien que nos augures se trompent, non pas par excès de confiance, mais par excès de bêtise.
Ils n’ont pas compris et ils ne comprendront jamais que l’objectif majeur est d’atteindre au bonheur et qu’entre le bonheur et nous, il y a tout cet espace que l’on appelle liberté. Si cette notion de liberté est ce qu’ils comprennent le mieux pour eux, ils sont franchement en-dessous de tout quant à l’interprétation qu’ils en donnent pour nous.
La confiance sans limite en la valeur de la science qui résoudrait à la longue tous nos problèmes, les rend comme infirme de la pensée dès qu’il s’agit des problèmes métaphysiques. Les dédales du vaste labyrinthe dont le but est le bonheur les égarent. Ils ont la frousse du Minotaure. Ils ne savent pas qu’il s’est glissé dans leur peau et que ce sont eux qui font peur !
L’idée selon laquelle le progrès de la civilisation passe par le libre échange et la liberté d’entreprendre n’importe comment pour faire n’importe quoi est probablement une des plus grandes stupidités à l’ère de la mondialisation du commerce, c’est-à-dire l’acceptation généralisée de ce concept profondément ignare et criminel.
A juste titre, il faut placer parmi les plus grands imbéciles du royaume tous ces chefs de parti qui se disputent sur des parcelles d’autorité et de pouvoir sur des parcelles de terre et qui ne sont d’accord sur rien, sauf sur le système économique et la manière de forcer les masses à l’adopter, ce qu’elles font sans réfléchir par l’admiration qu’elles portent à ces imbéciles.
Il ne faut pas nier que leur erreur a été nourrie par le progrès sensible de sorte que la vie devint moins rude dès l’aube du XXme siècle à nos jours. Ce qu’ils n’ont pas vu et qu’ils auraient dû voir, c’est qu’au sommet de ce progrès que l’on peut situer à la fin des Trente glorieuses, le système ne pouvait que descendre plus bas d’où il était parti. Nous devons nous attendre à recevoir bientôt ce qu’il a de pire.
Que fait-on dans une société où des imbéciles s’expriment comme ils en ont le droit de la même manière, sinon plus, que chacun d’entre nous ?
On rit avec eux quand ils sont drôles. On les ignorent quand ils échafaudent des hypothèses d’où s’échappe malgré eux la débilité de leur esprit. Enfin, on les méprise pour leur incomparable fatuité et la sotte vanité qui s’est emparée d’eux parce qu’on s’empresse à leur conférence de presse et qu’on se suspend à leurs lèvres dès qu’ils ouvrent la bouche pour émettre le moindre son !
Or, ces personnages sont les plus importants du royaume. Ils sont diplômés, brillants par certains côtés de leur raisonnement.
Je comprends que cela soit bouleversant pour ceux qui sont accoutumés à s’aider des paramètres de l’école, des statuts, de la position sociale pour juger les niveaux d’intelligence et de compétence, de savoir que malgré tous les critères favorables, ceux qu’ils révèrent sont des imbéciles ! L’homme de la rue peine à comprendre qu’avec tous ces atouts l’homme public soit finalement plus bête que lui !

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C’est difficile d’admettre au plus petit niveau que ces docteurs, ces juristes, ces économistes sont des cons de la plus belle espèce. Cela signifie qu’il peut en rencontrer partout, dans les hôpitaux où il se déculotte, à la barre des tribunaux avec devant lui une belle collection de « Je sais tout », et plus bas dans la hiérarchie, des officiers de police rédhibitoirement analphabètes quoique sachant lire et écrire, mais de cette façon bêtement technique qui fait douter de l’intelligence ; des psychologues dépêchés par les dites autorités afin de comprendre et soulager l’humanité souffrante et faisant le contraire de leur mission en toute bonne foi d’incompétence ; partout enfin, quand un gramme d’autorité conduit l’officiel à la suffisance et à la décision arbitraire, jusqu’au bonimenteur de la bonne nouvelle dans les églises et à la télé pendant le concert des perroquets savants de la distribution des nouvelles du jour, pour un public pathétiquement convaincu qu’on lui sert la vérité.
Tous des cons finalement, y compris votre serviteur. Mon seul mérite, c’est que pour ce qui me concerne, JE LE SAIS !

19 août 2007

Le tiers et demi de 100 +1

Depuis que nous naviguons à vue dans le 6/4 (6 millions de Flamands contre 4 millions de Francophones), ce n’est qu’en 2007 lors des dernières élections que le 6 s’est aperçu que du seul point de vue du nombre, il était plus important que le 4. D’où l’attitude indignée du 6 qui ne comprend pas que le 4 résiste, par exemple à Bruxelles où la représentation du 6 est surévaluée localement alors que le 6 y navigue à 1 contre 10.
Par contre dans le pot-bouille de Bruxelles Halle Vilvoorde, le 6 veut mettre en tutelle le 4 qui vit dans l’arrondissement à proportion de 3 sur 10 à Halle et 1 sur 10 à Vilvoorde.
Autrement dit une majorité générale qui se retrouve dans certains cas minoritaire souhaiterait que fût seulement valable le 6 contre 4 national, sans tenir compte de ses minorités locales.
Aussi la demande des Francophones de mettre le sénat à parité plutôt que le laisser dans le système 6/4 a-t-elle été conspuée par le 6 alors que le 4 la saluait comme une mesure de bon sens.
Le 6 ayant délégué Yves Leterme, le roi l’a suspendu. Les 7 dixièmes du 4 chargés de la négociations avec les 7 dixièmes du 6 ont décidé de proposer aux 3 dixièmes formant l’opposition du 4 de réfléchir tous les partis francophones confondus, afin de préparer une riposte commune à des exigences flamandes du 6 jugées inacceptables.
Et ce n’est pas tout, puisque la liste des demandes du 6 est impressionnante.
On va certainement vers la fin de la mathématique au pays du 6/4, sinon la fin de la démocratie tout court, ou alors, afin de sauver ce qui reste d’arithmétique, de mettre en route deux systèmes différents, d’un côté la Wallonie et Bruxelles et de l’autre la Flandre.
Les fractions à la belge n’empêchent pas le monde de tourner.
Pendant que ce pays s’apprête comme jadis l’Université catho de Louvain de scier les bibliothèques et les musées en deux, l’actu nous échappe.
Shimon Pérès remonte un plan de cohabitation, lui aussi, pour faire cohabiter son 6/4, entre Juifs et Palestiniens, à la seule différence qu’il y a déjà eu beaucoup de morts dans leur contentieux, chez nous pas encore… cependant, il y est question aussi de droit du sol contre droit des gens.
Peu intéressé par notre 6/4 Bush est par contre enquiquiné de la suite de son équipée victorieuse irakienne qui est devenue un fiasco à tous les points de vue. On a même appris la semaine dernière que des milliers d’armes de poing et de fusils offertes par les Etats-Unis pour réorganiser l’armée irakienne s’étaient volatilisées du côté de la démocratie et étaient réapparues dans les rangs intégristes !
Une information du New York Times affirme que Bush rapatrierait une partie de ses chairs à canon avant même le 1er mars 2008, date butoir de la majorité démocrate au Congrès. Le reste des troupes poursuivrait sa mission dans le souci de protéger les intérêts « vitaux » des Etats-Unis.
En France, ce qui fait problème n’est pas dans l’ordre du 6/4, mais de la moitié de Sarkozy.
L’angine blanche pour ne pas s’emmerder chez les Bush de Cécilia a produit son petit effet.
Le président français a tout à dire et l’époux rien.

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La suite est délectable. Les français ont appris en saucissonnant sur les aires de repos de leurs coûteuses autoroutes, la nature du financement des vacances présidentielles. C’est fou ce que ce nouveau Président a des amis hauts placés… L'ancien porte-parole de Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, n’en est pas revenu du nombre de millionnaires qui n’ont rien à refuser au président. Il a eu beau jeu de rappeler que "le président doit se situer au-delà des intérêts privés".
Un certain Dosière, député apparenté socialiste, auteur d'un rapport sur le budget de l'Elysée, n’a pas hésité de proposer la vente de Brégançon, ce fort converti en centre de vacances à l’usage de la présidence de la République : "Il n'y a pas besoin d'un lieu de villégiature si le président va ailleurs!"
Enfin à Kaboul, il ne fait pas bon enseigner les maths aux petits Kaboulais. Quand les Talibans n’enlèvent pas, ce sont des chefs de guerre qui se font de l’argent de poche. Les derniers en date seraient une bande de jeunes gens qui ont des frais et qu’une forte rançon arrangerait.
Enfin, Youssouf Ahmadi a précisé que "le haut conseil des talibans" doit prendre une décision sur le sort des Sud-Coréens pris en otages.
Quant au Mollah Omar, toujours introuvable, il fait savoir qu'il a toujours le cyclomoteur qui lui avait permis de battre de vitesse les engins tous terrains américains.
Vexé, le gouvernement américain offre une récompense de dix millions de dollars à qui permettra de capturer le mollah Omar, introuvable depuis 2001 !
Enfin, un nouveau triomphe de la démocratie a fait quinze morts à Kandahar : une attaque-suicide au lourd bilan : 11 civils et quatre gardes de sécurité afghans, et 26 blessés samedi matin dans le sud de l'Afghanistan.
Bref, ceux qui ne sont ni Flamands, ni Wallons, n’ont pas chômé dans le monde, tandis que nous révisions nos fractions à Val Duchesse.
En principe nos six millions de Flamands ne sont importants que parce que la population Wallonne n’est pas de 35 millions comme Tokyo et ses environs. Je l’ai toujours pensé, la Wallonie devrait accueillir au moins deux millions et quelques d’immigrants d’ici le mois de septembre, afin de préparer le futur gouvernement. C’est difficile, mais c’est notre seule chance.

18 août 2007

Un formateur réformé ?

-Monsieur Leterme, serait-il vrai, n’est-ce pas peut être, qu’on m’a dit, enfin il se pourrait, que vous ayez rencontré le roi de façon… hein ! Vous comprenez ?
-Bien, ce qui devait dans la suite logique des choses est effectivement, on se demande pourquoi, arrivé. C’est la nouvelle méthode. Discrétion souplesse et aisance, comme les caleçons à jambes Kirkenfood. C’est un ami d’Anvers qui lance une nouvelle collection de caleçon à jambes qui m’a demandé, de citer son nom de temps en temps histoire d’imprégner la mémoire collective.
-Que quiere decir eso ?
-Demonios ! rabia ! infiermo de mi alma !

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-Albin, qu’est-ce que tu fous ? Tu n’es pas en cabine ? Qui est-ce qui traduit en off sur la voix de Leterme ? T’as entendu les conneries ?
-C’est Trillet.
-Trillet ! l’humoriste maison… les frères Taloche à lui tout seul !... On va se faire virer…
-Que je t’explique. Depuis que Leterme a des réunions secrètes, on doit déménager le matériel à tout bout de champ. Comme on l’a débusqué et qu’il a décidé de répondre aux journalistes, c’est Trillet qui meuble, le temps que j’arrive.
-C’est dingue, on aurait cru entendre Di Rupo.
-Oui, il fait souvent Gros QI. aux raccrocs du montage.
-Enfin, l’essentiel c’est que le public ne sache pas que Leterme ne parle pas un mot de français.
-Oui. On a assumé. Attends, voilà le formateur qui revient avec un papier qu’il va lire. Merde, je n’ai pas la copie. Qu’est-ce que je fais ?
-Tu improvises. De toute façon, il est dans l’impasse et voilà quinze jours qu’on dit la même chose.
-Les présidents du CDH et du MR d'abord, du VLD et du CD&V – N.VA ensuite sont entrés par l'entrée des fournisseurs à l'hôtel Conrad de l’avenue Louise pour me rejoindre. J’avais demandé aux francophones de transiter par le ministère des Finances, dont le bureau de M. Reynders est relié par un souterrain au bistrot « chez Suzanne » rue de l’Asticot qui donne sur la Grand’place.. Ce mini déménagement a eu pour effet de raviver l'intérêt médiatique. Il a suscité des sarcasmes. Mais Verhofstadt avait aussi utilisé cette technique pour mener les discussions sur Bruxelles-Hal-Vilvorde.
-C’est bon. Il est reparti. Je te signale que c’est le papier de la semaine passée que tu viens de lire !
-J’en ai marre, je retourne chez moi.
-Tu vas laisser Trillet en cabine ? Et si Leterme rapplique ?
-Pas question. On a l’impression qu’il va passer la main.
-Comment tu sais ça ?
-C’est Trillet qui a imité Di Rupo pour qu’il confirme.
-Tu sais qu’il va nous faire avoir des ennuis ?
-Presque 70 jours sans congé, c’est dingue. Faut se mettre à sa place.
-Je suis sur les rotules. La première note a 89 pages, la deuxième 177, je vais craquer à la troisième et pour quel résultat ? Aucun. Le roi va le décharger… Les partis francophones n'ont pas varié, malgré Reynders alors qu’il est prêt à signer n’importe quoi pour partir en vacances.
-La méthode Leterme était claire. Il voulait avoir les francophones à l’usure.
-J’ai des nouvelles de Paris. C’est niet… Antenne 2 ne nous prendra pas quand l’Etat belge aura disparu.
-Il va falloir se reconvertir.
-On ne sait rien faire d’autre !
-Nous ne sommes pas les seuls.
-Nous n’aurons plus jamais des salaires comparables.
-J’ai encore 7 ans de traites sur la maison.
-Ma voiture n’est pas payée.
-Leterme a tout foutu en l’air.
-A moins que les francophones ne capitulent.
-Avec un Maingain au cul et Di Rupo dans l’opposition ! Ce serait la fin du CDh.
-Reynders remplacé par les Michel…
-Bruxelles aux Flamands, le roi en fuite à Varennes-sur-Meuse.
-Rose va croire que je le fais exprès, que la fin de la Belgique est de ma faute.
-La mienne m’a dit si je perdais mon emploi à la RTBf, qu’elle me quitterait. Alors que nous n’aurons jamais tant fait pour que cela continue !
-Une seule chose pourrait nous sauver.
-Laquelle ?
-La montée des eaux en Flandre.
-…avec à nouveau Leterme qui aurait un rendez-vous secret au Signal de Botranges ! Comme au bon vieux temps…

17 août 2007

Un dernier espoir.

De nos jours, la mauvaise conscience se fait rare. C’est le moins qu’elle le soit, puisque son absence est essentielle pour que nous nous supportions. Il n’y a que Raskolnikov qui en a une, dont la terrible exigence le fait se dénoncer à la police pour le crime de sa logeuse.
Personne ne se reconnaît de torts. Passe encore celui qui par inadvertance commet un acte préjudiciable à autrui qui n’entraîne pas des conséquences dramatiques… péchés véniels au quotidien de l’égoïsme devenu une seconde nature dans une société dont les plus indignes sont les maîtres ; mais, les fautes les plus lourdes, qui s’en soucient parmi ceux qui les commettent journellement ? Détrousseurs de vieilles dames, assassins éventuels des coins de rue, banquiers et escrocs, les deux allant souvent de pair, politiciens parasites, etc. n’ont même pas une demi-conscience.
Les plus chargés de noirceurs ont une agilité d’esprit qui leur permet d’avoir une conscience qui ne coïncide jamais avec les actes critiquables qu’ils commettent.
Notre époque particulièrement riche en à-peu-près n’est guère propice à une vraie conscience.
Notre superficialité submerge notre sens critique, même et surtout pour les petites choses ; cependant rien n’est plus profond qu’une évidence superficielle.
L’abandon de ce qu’on appelait, avant, dans les études « faire ses humanités » en dit long sur la volonté informelle de conduire la génération qui monte à l’intelligence pratique qui construit, mais qui ne réfléchit pas à l’utilité de ses constructions, ni à la valeur exemplative de celles-ci.
Nous formons des ingénieurs en toute chose ! Nous ne formons plus des humanistes, par la peur – sans doute – outre l’efficacité économique tempérée d’une relativité philosophique, d’être jugés pour ce que nous sommes, c’est à dire, pas grand chose.
Nous ne vivons plus que dans l’attente d’un plaisir espéré, en dehors, bien entendu, de notre travail, qui dans la plupart des cas, n’a ce nom que par défaut d’un autre plus approprié.
Ainsi s’organise en compensation de la douleur d’être au travail un « art du bonheur » que nous traduisons par vacances, désoeuvrement, coucheries, dont l’économie s’est emparée aussi, de sorte que nous n’en avons plus pour longtemps à en apprécier le hors normes.
On couche à présent comme on veut depuis les messageries du NET comme on commande un voyage à Djerba, une pizza chez Salvatore, ou une Harley d’occasion à un internaute.
La technique du bonheur n’est autre chose que les conditions extérieures dans lesquelles nous réaliserons la plus grande quantité de plaisir. En l’occurrence, il n’y a plus place pour la morale. L’éthique est devenue une foutaise qu’on entend comme l’Internationale, elle fait partie du folklore.
On a oublié que dans tout plaisir partagé, il y a l’autre.

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L’amour de l’autre n’est pas une figure de style identique à l’amour de soi. L’amour de l’autre est d’un caractère bien différent, qui relève de l’immatérialité et des plaisir les plus subtils.
Hélas ! nous n’avons plus d’odorat de ce point de vue.
Il nous semble que si nous partageons notre bien être avec l’autre, cet autre éprouve la même satisfaction que la nôtre.
Nous raisonnons d’une manière assez frustre, ne sachant plus en alignant nos pauvres raisons, que plus il y en a, plus elles sont fausses.
Aux antipodes, quelques âmes consciencieuses luttent pour « évangéliser » notre barbarie. Elles ne font guère mieux que s’encombrer de problèmes qui ne sont plus les nôtres et qui ne font que multiplier leurs propres tourments.
Ces « dilueurs » de joie sont aussi fautifs que notre mauvaise conscience. Leur point commun avec nous, c’est qu’ils ne s’en rendent pas compte ! Il leur semble que l’amour de leur dieu sublime tout. Ils veulent ressusciter les temps de Pascal et de Mahomet.
La marque de toutes ces églises, de tous ces dogmes qui veulent réformer le monde en inculquant l’amour divin par la force, est aussi haïssable que l’assassin égorgeant sa victime, car la marque de la douleur est l’impuissance. Que tous les ayatollahs de Téhéran et d’ailleurs se le tiennent pour dit.
Ils font de leurs ouailles leurs premières victimes et libèrent ces malheureux de toute espèce de conscience. Ils font autant de dégâts que notre système économique.
Souffrir, dit Valéry, c’est donner à quelque chose une attention suprême.
N’y a-t-il pas pire attention que celle accordée à dieu dans certaines conditions d’oppression religieuse ?
Il n’y a pas de conscience parfaitement libre, et la mauvaise conscience encore moins, surtout dès que nos possibilités de jouissance entrent en jeu.
La douleur est en dernier ressort l’élément restant qui nous donne conscience de nos sentiments.
C’est en cela l’ultime barrière que l’homme dispose devant le travail forcé et la religion obligatoire. Cette mauvaise conscience dans ce monde matérialiste, est notre dernier espoir.

16 août 2007

L’ipséité liégeoise.

Quand on parle de déficit, pas trente six solutions, mais deux : forcer l’ardoise sur les taxes et faire des économies sur les dépenses. Rayon économie, on ne mentionne jamais les coûts des députés et sénateurs, ainsi que le fonctionnement du gouvernement, des ministères et des personnels hauts placés des différents cabinets, ni les dépenses de prestige, représentations dont celui de la monarchie, voyages à l’étranger, etc.
Le rapport entre le salaire de base d’un ouvrier qualifié ou d’un employé de première catégorie avec un conseiller ou un chef de cabinet est sidérant. Dans cette démocratie de fiction, un homme placé dans certaines conditions vaut de dix à vingt fois un de ses semblables, placé dans une condition inférieure. Que dire des administrateurs d’entreprises publiques comme la poste ou les chemins de fer ! Idem des pensions dont certaines sont dans le même rapport avec les pensions de base et ce pour des personnages, justice, armée, grands corps de l’Etat qui ont bénéficié pendant leur vie professionnelle d’une véritable rente mensuelle prélevée sur le travail de tous.
Mine de rien, le chiffre de 2,250 milliards d’euros de déficit, serait réduit de moitié, si nos multiples gouvernements étaient un peu moins prodigues de notre argent.
Alors, quand on vient nous seriner que ce déficit ne tient pas compte d'une éventuelle nouvelle réforme fiscale ou d'une augmentation des allocations sociales et des petites pensions, j’ai le poil qui se hérisse. Et je me dis, oui, la Belgique est devenue un objet de luxe que nous ne sommes plus capables de financer.
Il y a trop de gouvernements, trop de fins becs à nourrir. Et en être réduits à consommer le haché de chez Aldi afin de pourvoir en filet pur de Bleu-blanc belge, les castes supérieures, je dis stop.
Il est temps qu’on se sépare. Les Flamands chez eux et les Wallons où ils peuvent. Quitte à bouffer de l’avoine, que ce soit au moins dans mon auge…
Ce ne sera pas facile.
Les contentieux sont nombreux, passe encore les Fourons, les Hollandais qui s’y installent ont résolu le problème an faveur de Hub Broers, mais Bruxelles et environs ! Je serais tenté de dire que les Bruxellois se débrouillent. Ils sont mieux embarqués que nous avec l’Europe qui y a ses pantoufles.
Question de prestige, avec nos lopettes à la Région, on est mal embarqués.
Une occasion se présente. Mons au pouvoir à Namur se fout complètement des Liégeois. Pourquoi ne pas renouer avec le passé et faire de Liège une Principauté… sans prince évidemment et surtout sans évêque. Prince-Président ? rappelle fâcheusement Napoléon III. Si de manière folklorique, les Liégeois tiennent à ce mot « principauté » en souvenir de leur ancienne autonomie, on pourrait convenir d’un prince éligible tous les 5 ans, comme chez nos voisins français
Avons-nous des hommes d’envergure ? Depuis que les cabarets ont remplacé les Maisons du peuple, l’intempérance dirigeante n’a pas changé. A peine crédible pour la République d’Outremeuse en session extraordinaire un seul jour de l’an, le 15 août, comment géreraient-ils la communauté de la principauté ? On n’ose trop y penser.
Il est vrai que les bagarres électorales seraient plus vives, plus proches des gens et que des personnalités pourraient se manifester bien mieux qu’il n’est possible de le faire dans une démocratie sur un trop vaste plan et qui, finalement, échappe aux citoyens.
Nous avons des moyens de nous faire entendre.

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La Meuse passe à Liège avant de passer en Hollande. L’eau est un élément qui deviendra de plus en plus essentiel. Les gens de Hasselt comme de Bruxelles ont besoin de l’eau que nous bradons à des prix dérisoires depuis Modave, le Néblon et les sites thermaux.
L’esprit inventif des Liégeois a fait merveille par les temps anciens. Nous avons des techniciens et des projets. Les industries du fer, des machines outils et de l’armement ne sont pas encore oubliées dans le bassin. Puisque les Flamands nous lâchent, nous pourrions nous tourner vers les ports français et laisser tomber Anvers.
C’est ce qui manque le plus chez les négociateurs francophones de Val Duchesse : une perspective autre que celle d’une Belgique frileuse à laquelle nos pleutres se raccrochent parce qu’ils n’ont pas d’idée et pas de fierté.
Quand diront-ils aux Flamands : « Messieurs, vous voulez votre autonomie ? D’accord. Discutons-en l’application. » ?
Mais non. Il y aura des accords qui seront signés. Au nom de leur majorité simple, les Flamands continueront de faire ce qu’ils veulent et les « patriotes » de l’Ancienne Belgique croiront qu’ils viennent une fois de plus de sauver le pays. Le comble, c’est qu’une bonne partie de l’opinion qui applaudira au désastre croira avoir fait une bonne affaire et sera soulagée !

15 août 2007

Ah ! ce qu’on est drôle !

Cette génération de Wallons est tombée dans le piège Belgique. Elle est devenue, encouragée par ses dirigeants, un ramassis d’incorrigibles trouillards.
L’avenir de la Belgique sera flamand ou ne sera pas.
Sur le temps qu’Adamo chante « qu’elles étaient chouettes les filles du bord de mer », les maris et les pères multiplient les bras d’honneur. Ils affichent un souverain mépris pour les francophones qui vivent dans un pays fixant la langue par décret, leur décret !…
Pendant ce temps, le bourgmestre de Liège se réjouit à la perspective d’appeler la gare des Guillemins : Liège-Limbourg ! On pourrait jumeler Jupille avec Zandhoven, près d’Anvers, le bourgmestre De Bie s’appelle Willy aussi…
Tandis que les écoliers flamands suivent des cours d’anglais en deuxième langue, Di Rupo et ses palotins promeuvent les classes mixtes et les immersions en flamand de nos enfants de primaire et de maternelle.
Cette démission des pleutres, loin de satisfaire leurs ambitions, pousse au contraire les Flamands à inventer de nouvelles contraintes.
Tout a commencé à l’affaire des Fourons. C’est le modeste début de l’habitude flamande de nous mettre la botte sur la gorge. Après quelques années d’une majorité francophones de ces petites communes des environs de Visé, échangées contre une paix « éternelle » entre les communautés, les brimades limbourgeoises commencèrent. Le journal La Meuse par la plume d’un de ses sycophantes s’était félicité que les Hollandais bâtissent dans les Fourons, de sorte que ces nouveaux habitants « francophiles » renforcent la majorité francophone ! On a vu ce qu’il en a coûté aux habitants d’expression française, à présent minoritaires, les Hollandais ayant voté comme un seul homme pour cette ganache flamingante de Hub Boers.
La commune de Warsage est maintenant en première ligne. Bientôt les Flamands revendiqueront un élargissement de leur zone d’influence.
Et pendant ces petits étranglements, les Wallons assistent écoeurés à ce ridicule de nos responsables s’aplatissant, peur de perdre une Belgique qui n’existe déjà plus.

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Version 2007 des Fourons : BHV.
Les négociateurs de Val Duchesse s’apprêtent sous l’avalanche des revendications flamandes à descendre leur froc pour que Leterme leur botte encore mieux les fesses !
Tout le monde n’éructe pas flamand à Tongres ou à Hasselt quand on ose demander son chemin en français ; mais, bien des Wallons sentent une sourde hostilité lorsqu’ils passent cette frontière linguistique. Alors, qu’à Liège ou ailleurs, j’ai vu plus d’un autochtone baragouiner dans cette langue si contraire à la finesse latine, de la meilleure façon qu’ils pouvaient afin d’indiquer le chemin à un Hollandais ou à un Flamand égaré.
On nous dit incultes parce que nous n’apprenons pas tous cette langue.
Mais, quand on a la chance de posséder le français ou l’allemand, il ne faut pas demander à des habitants d’ici de patauger dans une langue sans grâce et sans intérêt.
Les Flamands sont en train de perdre une culture qu’ils avaient avant et qui les rapprochait de nous, en supprimant systématiquement chez eux l’usage de notre langue, contrairement à notre hospitalité vis-à-vis d’eux dans nos musées et les endroits publics.
Ils ont choisi une voie qui n’est pas la nôtre : un enseignement, des habitudes de travail et de respect des autorités, débouchant sur une pensée nationaliste de droite qui n’a aucun rapport avec le caractère wallon et la façon de vivre chez nous.
Nos politiciens s’en étaient rendu compte bien avant que les attitudes serviles vis-à-vis du capitalisme triomphant n’entrent dans nos mœurs.
L’Affaire royale en 50,51, les grandes grèves de 60-61, la Loi unique, le mouvement de 68, ce passé de combat nous différencie.
Et voilà que nos dirigeants, en majorité socialistes, nos syndicalistes au lieu de s’insurger contre les respectueux du système se mettent à trembler de l’audace de leurs membres, pour se coucher devant les ukases flamands !
Val Duchesse est le dernier acte d’une démission générale de nos mandants. Ceux qui négocient sont d’accord avec l’opposition qui ne négocie pas : il faut préserver l’unité du pays.
N’importe quelle formule, pourvu que le radeau de la Méduse ne coule pas, que le capitaine arrive à bon port, même s’il doit dévorer la moitié de ses enfants.

14 août 2007

Kant ou l’herméneutique.

Kant est pour moi un monument glacé que l’on ne visite comme tous les monuments, que par ouï dire par l’intérêt qu’il suscite chez les autres…
Sa vie est un mystère par sa simplicité apparente. Il ne s’y passe rien de connu des hagiographes.
Voilà un homme qui disserte de tout, qui semble avoir tout connu et qui pourtant n’a presque jamais mis le bout du nez hors de Königsberg, sa ville natale. On ne lui connaît aucune liaison. Il semble bien qu’il soit mort sans s’apercevoir qu’il avait un sexe !
On place souvent dans les cours de philosophie l’anecdote selon laquelle sa promenade quotidienne ne fut, durant toute sa vie, troublée que deux fois : la première lorsqu’il découvrit « Du contrat social de Jean-Jacques Rousseau » ; la seconde, lorsqu’il alla au-devant du courrier portant des nouvelles de la Révolution française.
Avait-il perçu l’inanité des rapports humains avant même de les avoir pratiqués ? Possédait-il la science infuse ? N’empêche qu’il était attentif aux mouvements du monde et du poids de l’homme dans la grande horloge du temps, comme en témoignent ses nombreuses publications qui traitent de sujets variés et contemporains de son époque. Il recevait très souvent de nombreux amis à dîner, peut-être ces contacts pourvoyaient-ils à tout ?
Aborde-t-il la morale ? Il le fait de la manière la plus tranchée et marque les limites du bien et du mal de la façon la plus catégorique ; mais, je donnerais tout son texte s’y rapportant contre le traité de philosophie morale de Jankélévitch.
Kant n’est pas un extra terrestre. C’est un mortel doué d’une grande perspicacité et d’une profonde intelligence. On le sent impassible et glacé et c’est en cela qu’il m’inquiète.
On devrait avant l’incipit de la somme de son œuvre, inciter le lecteur à méditer la réflexion de Cioran « J’ai toujours pensé que Diogène avait subi dans sa jeunesse quelque déconvenue amoureuse ; on ne s’engage pas dans la voie du ricanement sans le concours d’une maladie vénérienne ou d’une boniche intraitable. »
De même, on ne devrait se lancer sérieusement dans l’étude du pur esprit kantien, sans une réflexion sur son ascèse.
L’intellection de Kant ne s’explique pas sans le hasard de l’instinct.
L’œuvre que le philosophe propose, provoque une invincible cénesthésie…un malaise qui aboutit au mal être.
C’est une évidence, comme un pogonophore n’est rien d’autre qu’un barbu…
La morale selon Jankélévitch ne cesse de se reformer dans l’espace constant qui s’est établi entre l’idéal et le réel. Le juste est de la sorte plus près d’un aboutissement que le méchant, par l’effet de notre sensibilité sans cesse en éveil pour la moindre peccadille. Il n’y a pas de sainteté définitive, puisque la faute est elle aussi dans l’état d’inachèvement. Il n’y a rien d’irrémédiable dans le démérite, pas plus que l’exercice des vertus ne nous confère des droits d’une usucapion éternelle.
Le concept de Kant du devoir et du péché s’il transcende l’humain n’aboutit pas à donner une image juste de l’homme.
Rien n’est jamais joué, rien n’est définitif. La faute n’est irrémédiable que chez les intégristes qui à ce compte devraient finir en enfer avec le reste des hommes, croyants et mécréants étant bien trop indignes des Lois divines que Kant semble être le seul à percevoir.
Rien n’est impossible à une volonté qui évolue.
Même la cuisinière de Kant à la maison de Königsberg savait cela en servant aux commensaux du philosophe des plats qui pouvaient avec les mêmes ingrédients être excellents un jour, et médiocres le lendemain, sans qu’elle sût dire pourquoi.
Que Kant ait renoncé à l’expérience personnelle n’a pas été la bonne méthode.
Eût-il vécu davantage en-dehors des études, des publications et des cours à l’université, qu’il se fût dispersé, son œuvre eût été moins importante, certes, mais elle eût gagné en humanité ce qu’elle aurait perdu en métrage de rayons de bibliothèque.

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Du blog Anaximandrake découvert par hasard peu après que cet article fût terminé, j’extrais le texte ci-dessous qui me conforte dans la démarche critique du maître : « Kant est exemplairement l'auteur avec lequel je ne parviens pas à avoir de familiarité. Tout en lui m'indispose, et d'abord le juridisme – toujours demander Quid juris ? Ou ''N'avez-vous pas franchi la limite ?'' [...] La machinerie critique qu'il a montée a durablement empoisonné la philosophie, tout en faisant le délice des Académies, lesquelles n'aiment rien tant que rabattre le caquet des ambitieux, ce pour quoi l'injonction ''Vous n'avez pas le droit !'' est d'un constant secours. Kant est l'inventeur désastreux de notre ''finitude''. [...] Rendre impraticable les lumineuses promesses de Platon, voilà à quoi s'emploie l'obsessionnel de Königsberg, notre premier professeur."

13 août 2007

Fudge and clitorize

A peine a-t-on un peu de notoriété qu’Internet vous inonde de lettres d’admiratrices !
A part des amis que je paie grassement pour réagir sur le blog Richard III, je croyais que tout ceci n’était qu’une farce sans importance et que l’écriture était un art de solitaire.
Des femmes subliminales ont percé mon identité. Mon courriel privé devient un tout à l’égout d’où surnagent les godes chargés de tréponèmes, les préservatifs poreux et les monceaux de mots d’amour en rouleaux voués aux étrons.
Je succombe sous le poids des désirs internationaux inavouables dans les confessionnaux.
De Chine, des USA, d’Afrique, ce n’est qu’un soupir unanime : Richard, on t’aime… Tu as trop de talent ! A ta lecture bandante, on clique de l’index sur ta rubrique, tandis que l’auriculaire in the baba fouette cocher ... (Le clavier à ras du slip ?)
Des Moluques, des Comores, d’Australie, des îles Féroé, monte un cri d’amour : Richard on te veut… cela en devient gênant pour ma tranquillité.
Il est vrai que les admiratrices de Belgique et de France sont rarissimes. Elles doivent me trouver vulgaire, surtout les artistes en poterie et toile peinte. Sans cet élan poétique du Pierrot lunaire recopiant les Fêtes galantes de Verlaine sur du papier à vergetures, mon blog à l’opacité de l’eau de tinette qu’on vide en fin de journée après les passes... Je soupçonne la plus déterminée d’entre ces mutines d’être à l’affût de mes fautes d’orthographes, jubilant à l’amphigourisme de phrases trop longues. Je la sens ricanant sur l’oreiller dans les bras d’un rastaquouère illettré « Quel con ce Richard ! Franchement, je me demande comment j’ai pu coucher avec ça !... ». Ah oui ! Marie-Thérèse, c’est de toi si fine, si profondément artiste que j’ai pris cette manie à chaque fois que j’entends ton nom, d’ajouter à la stupeur générale « qui rit quand on la baise… ».
Je ne saurais répondre à toutes les hallucinées des Glory Hole du monde entier. Encore moins les rencontrer sur le tarmac entre deux avions à Singapour ou à Lima et satisfaire leurs besoins sexuels énormes sur le bitume même de l’aéroport, ou plus tard, après une course folle en taxi poursuivi par des fans dépoitraillées jusque dans une favela où une Lolita en feu me supplie de ne pas quitter le San Salvador sans avoir baisé toute la famille, en commençant par la grand’mère.
Oui, je le promets à ces dames en furie, j’enverrai personnellement un mot adapté aux trémoussements de chacune.
Que se rassurent les Lola, Joujou, N’Bolo bolo, Christiane qui signe petite Française de Singapour, Antonia de Madère, Judith de Tel-Aviv, Surina d’Iran, comme CM qui se dit suceuse de Black dans le Bronx, Cajou d’Estrémadure, etc... Elles auront leur tour. J’imprime des tickets pour les files d’attente.
Ce soir, cinq gagnantes sur dix mille que j’ai tirées au hasard d’un carton de Durex rempli de leurs désirs.

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1. Te reconnais-tu ma petite Durda Buri, si je te dis « China China » ? Qu’est-ce que tu me vends deux ou trois fois par semaine, en-dehors de ton corps que je devine charmant ? Tu es si éloignée de moi que mon désir famili Jewels ne pourrait atteindre ton quimmy qu’après 24 heures de vol ! Tu veux qu’on fasse un deal. Je t’avance mille dollars pour dégager ta fortune et outre ton corps de rêve, tu m’offriras 500.000 dollars et une vie de pacha dans la Cité interdite… Je rassemble mes affaires, mon cœur. J’arrive avec l’enveloppe…
2. Chère Lindsey Swanson. Tu me parles anglais et sans désemparer ton désir éclate en français et tu me dis « Aimes-tu Rocco ? ». Pourquoi l’aimerais-je ? C’est ton mac ? Ton frère ? Tu n’es pas claire, ma chérie. Tu viens d’Outre-atlantique. Là où tu habites, les femmes ont un boo-boo superbe qu’elles balancent en marchant. Un beau cul ? Tu ne peux être que Noire, ma louloute. Le temps de prendre mon déjeuner et je cours à Zaventem, enfin quand tu me donneras ton adresse précise.
3. Valeria Hedrick, au moins avec toi ça ne traîne pas : le business avant l’amour soit. Que me vends-tu ? Have you ever wished for a cosly watch ? J’en ai plusieurs dear. Je veux juste savoir l’heure à la tienne, puis nous découvrirons ton nid d’amour. We have the ansver for you ! Tu retardes. Nous n’en étions plus là, ma colombe. Mets le réveil sur 5 plombes et ne me réveille plus jamais avant midi, tu entends ?…
4. Preston Burgers ? C’est un prénom masculin Preston. Tu en es mon fils ? C’est comme tu la sens. Tu veux être hijacked en Belgique ? Tu en trouveras tout plein, bijou. Tu as le farting-clapper rouge de désir pour moi ? Non ? Sory, j’ai mal lu. Tu vends du Viagra. Je recopie ton adresse, ma couille. Pour les finkydiddles en toute sécurité, envoie des échantillons. On ne se perd pas de vue (surtout moi).
5. Danielle Mardirossian, tu cherches un sponsor. On en est tous là, ma choute. Ce n’est pas pour toi, mais pour les œuvres ? On en est tous là aussi. Tu es en pleine D.A. (domestic afflictions). Tu as peint ton daddy en rouge dans ton dernier rapport incestueux, avant de partir remplacer les Coréennes en Afghanistan ? Bref tu m’aimes et tu ne veux pas quitter ce bas monde sans me brouter le Jéhovah. Combien ? Non. Toi. Tu me les rachètes combien ? Ce n’est pas cela que tu voulais dire ? Ce n’est rien. Tu fais un crochet par Liège. J’ai un ami qui prend feu quand elles s’habillent en religieuse. Tu n’est pas religieuse non plus. Enfin, tu m’aimes, c’est l’essentiel. Je t’envoie ma carte Visa. Tu n’as pas confiance ? Tu as raison, tous des voleurs. Alors, je t’envoie du liquide, d’accord. Mais comment ? J’écris à Mère Térésa de Tel-aviv… Si tu veux. Shalom…

Comment remercier ces jeunes femmes de l’amour qu’elles me portent ? Je vais en parler à des sommités médicales, qu’ils m’expliquent la manière d’envoyer du sperme par Internet ? Bill Gates expérimente une machine. On assiège déjà le mail de David Beckham. Le mien est encore assez calme…

12 août 2007

Gibier wallon : les chiens sont lâchés.

Herman De Croo : « Il faut que l'essentiel des revendications flamandes soient rencontrées. Sinon, nous irons dans l'opposition. » Même Herman s’en mêle. Lui d’habitude si affable, si patriote, avec ça s’exprimant en un français acceptable (on aurait dit « l’essentiel des revendications flamandes soit rencontré », mais bon…), voilà qu’il aspire à rentrer sous la table des négociations, comme Orgon sous les jupes d’Elvire. Mais qui est Tartuffe dans cette farce ? Leterme répond « il pleut toujours » quand on lui demande ce qui a changé. Reynders, malgré son désir d’en être, redoute un clash en 2009 face à l’électeur. Milquet, à qui on file un savon, pour un coup vite fait sur la côte d’Azur entre deux négociations, était en droit de penser qu’un gentleman aurait fait le silence sur des devoirs conjugaux nécessaires !
Les Belgicains sont en alerte. Gros QI est mal barré. Le pilier du temple pourrait louper une promo dans la noblesse, si les Flamands mettaient la clé sous le paillasson. Monsieur Elio de Mons, cela fait un peu habitué des Folies bergères, mais comment mieux couronner une si brillante carrière pour notre lavette nationale ?
Les Rattachistes astiquent les baudriers et les drapeaux de la République aux cris de Valmy ! Jemappes ! Monsieur Gendebien aurait finalement raison, après tant de rebuffades de la cuistrerie officielle ! Le cheveu argenté, le beau profil de l’âge de la sagesse, il ferait un magnifique président de la Wallonie, sur une photo en pied dans son grand cadre doré.
Les socialistes enfin, si négligents vis-à-vis des électeurs, les socialistes sans plan ni propositions pour une Wallonie autonome, en sont toujours aux ricanements dans le secret espoir d’en être au cas où l’orange bleue serait blette.
Tous sont à se demander quelle mouche a piqué les négociateurs flamands ? Des promesses aux électeurs, faire un programme gouvernemental, ce n’était jamais arrivé ! On reproche à Leterme de tenir ses engagements !... Un comble ! Où va-t-on si le compromis n’est plus possible ?
Avant, tout aboutissait à pas grand chose, mais les belgicains étaient contents. Ils évitaient une nouvelle bataille des Eperons d’or. On demandait beaucoup pour avoir peu ou rien du tout ; mais on se rassurait aux discours du 21 juillet et de la nouvelle année. Albert était bien là, un peu plus tassé par le poids des ans, mais à la barre du rafiot et nous dans la cale à pomper l’eau...
A l’autopsie, le programme de Leterme n’est pas applicable dans une Belgique fédérale. Il entre à peine dans le cadre d’une confédération.
Il conviendrait à une Flandre indépendante, si Bruxelles n’existait pas.
La scission de BHV n’irait pas dans le sens souhaité des Flamands : les fransquillons buiten et la Flandre à Tyl tout seul. Cette séparation ferait de la Belgique une nouvelle Yougoslavie avec des minorités importantes sans droit, au nez et à la barbe de l’Europe.

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Pour que la Flandre cohabite en paix avec les francophones, elle doit se délester du problème de Bruxelles et déménager son gouvernement à Gand ou Louvain. Et cela, elle ne le fera pas.
La menace d’une intervention de la France et l’Allemagne, afin d’exiger qu’elle respecte la minorité francophone et qu’elle lui concède un statut, comme le Canada anglophone l’a fait pour le Québec francophone, arrêterait son intention de passer en force. Elle ne mettra de l’eau dans son vin que les pieds dans le ventre, et désignée pour ce qu’elle est : nationaliste et raciste. Les Wallons passeraient pour de pauvres diables menacés par plus forts qu’eux. Nous serions en quelque sorte leurs Albanais !
Ce qui est tout à fait navrant, c’est le programme sous forme de boutade du grand Bruxelles de Di Rupo à la réplique de le scission. C’est navrant, parce que cela n’aurait pas dû être présenté en contre du projet flamand, mais comme un vrai projet des francophones. Sûrs de leur force, résolus de ne pas s’en laisser conter, les Flamands ont souri et Di Rupo a remisé son projet dans la boîte aux idées du parti.
Quand dans un pays, le plus grand nombre des habitants parle la même langue et vit en dans la partie la plus prospère, il ne faut pas s’étonner de l’égoïsme de cette majorité.
Elle pourrait réclamer la majorité simple pour voter les réformes institutionnelles qu’elle imposerait à la minorité. Nous deviendrions des bons sauvages, nous serions dans des réserves où nous vivrions de l’industrie hôtelière pour l’accueillir par beau temps.
Et qui pourrait empêcher cela ? Delpérée, avec son petit fascicule établissant une majorité des 2/3 dans certains cas ? Ce type, on le voit bien quand il descend de voiture, marche les fesses serrées. Il roule des yeux comme un garenne effrayé par les phares des gros 4/4 flamands à la chasse en forêt. C’est un gardien de la Constitution comme le champêtre de Ville-du-Bois.
L’aveuglement des Wallons est tragique.
Di Rupo et les autres chefs des partis francophones et wallons auront bel et bien conduit la Wallonie dans un traquenard où elle va tomber.
Comme dirait Pierre Dac, le Wallon a son avenir devant lui, mais il l'aura dans le dos chaque fois qu'il fera demi-tour. Et des demi-tours on en a fait depuis l’histoire des Fourons.

11 août 2007

Le blog de Percy

La belle était assise
Près du ruisseau coulant
Elle était sans chemise
Un voisin la sautant

C’est dingue comme les femmes « honnêtes » ne sont sollicitées par personne et donc n’ont aucun mérite à conserver leur vertu, alors que celles réputées faciles ont tant de sollicitations qu’elles cèdent à l’une ou à l’autre, sans qu’on ne les crédite du mérite d’avoir résisté quelquefois.
Ah ! Percy… Elle avait de la tendresse pour l’humanité perdue, une affection particulière pour les hommes venus de nulle part et y retournant. Si bien que lorsqu’elle était plaquée, elle se réfugiait dans les bras du suivant, plutôt que courir derrière le lâcheur avec sa valise en carton… et pour cause, puisqu’elle ne savait jamais quelle direction prendre.
C’est ainsi que je la rencontrai aux Guillemins, avant qu’on ne rebaptise la gare d’un autre nom.
Comme un animal perdu que l’on a abandonné pour les vacances, elle faisait fête à tout le monde espérant qu’on la recueillît. Ce fut moi qui obtint ce périlleux privilège. Elle eut la délicatesse de ne pas me dire depuis combien de temps elle faisait les cent pas dans la gare et combien de passants compatissants l’avaient flattée et qu’elle avait suivis, avant d’emboîter mon pas, et me conduire là où elle avait ses habitudes.
Elle me crut aussi l’âme vagabonde, l’esprit chimérique et la constance en berne. C’est donc complètement bouleversée qu’elle me vit prendre avec elle le café du matin et lui demander ses intentions pour la journée.
Nous nous installâmes quelque part sous les toits, elle ne gagnant plus un sou et moi dispersant le dernier argent d’une famille de gens âpres au gain et durs avec eux-mêmes, dont il me restait de quoi faire illusion la belle saison.
Percy était une femme honnête après coup. Pendant les quelques mois que nous vécûmes ensemble, elle me fit part de toutes ses aventures n’en omettant que les plus scabreuses, qu’elle attribua à Meye, un personnage qu’elle avait inventé afin justement de tout me dire, et soulager sa conscience, tout en y diluant sa responsabilité..
Ainsi, certaines personnes allègent leur mémoire et une fois débarrassées du poids de la honte, repartent la conscience tranquille vers des aventures encore plus honteuses.
Aussi me trompa-t-elle tout de suite dans l’attente de ma trahison et avec la satisfaction de l’avoir précédée, ce qui lui donnait le plaisir d’une vengeance anticipée.
Dans les moments d’abandon, elle mentait tellement mal qu’elle finissait par reconnaître qu’elle m’abusait et qu’il fallait mettre cela sur le compte de son bon caractère avec les hommes.
D’ordinaire, je passais l’éponge à la pensée qu’elle avait été surprise par la mauvaise foi de certains partenaires qui ont l’art de saisir le moment où la femme est vulnérable !

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Quelques faiblesses émergeaient davantage, comme cette aventure à Millau avec un vendeur de pizza et cette autre avec un Rigoletto retraité d’une scène lyrique ; mais enfin, elle en ressortait fort contrite et jurait, toujours un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus. Ce qui ne l’empêchait pas la semaine suivante de s’enflammer pour un mal rasé, un claudicant ou un introverti repentant.
Mon indulgence l’incitait à la confidence. Je ne coupais pas à ses scènes de désespoir auxquelles je participais de mon mieux en forçant sur mon courroux, afin de faire ressortir la douleur du pardon que je lui accordais toujours, d’abord de mauvaise grâce par jeu, puis dans le complet abandon d’une passion d’autant piquante par ses écarts.
Nous en serions restés à ce va-et-vient de la conscience et des sens, quand elle fut touchée par le souffle d’une passion qui l’emporta. Elle ne put plus me sentir. Mes mains sur ses hanches lui devinrent un calvaire, l’expression même de mon désir l’insupportait. Nous fîmes chambre à part. Elle descendit ses affaires dans le réduit où elle occupait ses loisirs à quelques coloriages d’objets enfantins.
La passion est un sentiment passager, mais quand il est neuf, il emporte tout sur son passage. Ce qu’elle fit me laissant peu de linge usagé dont ne voulut pas Mathieu Bellepaume, ancien légionnaire, et objet de sa passion.
Quelques années passèrent.
C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert son blog. Elle y expose ses convictions religieuses, y prêche l’abstinence et la chasteté, tout en laissant à la fin un numéro de téléphone avec la mention « les voies du seigneur y sont ainsi plus facilement pénétrables ». Depuis, je me perds en conjectures… J’ai laissé un mot resté sans réponse. Je ne suis plus solvable…
Sur ce blog, elle y parle de ses œuvres, commet quelques vers maladroits, ne nous cèle rien de ses rhumes, de ses lumbagos, de ses emmerdes...
Je crois de plus en plus que la littérature n’est que l’illusion d’une onde pure de ce qui n’est qu’une eau de boudin.

10 août 2007

La loi, les formes et les règles

Il faut bien des règles, une loi, des façons de se tenir dans la rue, d’ouvrir un compte à la poste ou de conduire une voiture… qu’il y ait des conventions, des usages, des codes, des élections, ce qui justifie une attention vis-à-vis des autres, une commune manière de se protéger des dangers… c’est entendu ! Mais, c’est là que les difficultés commencent.
Les Lois ne sont applicables que lorsque les gens s’y plient. La dernière connerie d’Onkelinx sur les armes est un fiasco. Elle ne pourra pas mettre en tôle un million de personnes. La Loi sera d’application au coup par coup et à la tête du client, donc profondément injuste. Du reste, elle vient d’être amendée, pas Laurette (elle est inamendable), mais sa dernière connerie.
La vie est difficile pour tous avec les assassins qui courent les rues, l’Etat qui envoie des circulaires et la Justice des huissiers, chacun fuyant des responsabilités évidentes, les Assurances et les banques qui ne font rien sans usure et les commerçants, des bénéfices inappropriés… c’est voyous et compagnie, alors une loi de plus !.
L’équilibre entre les injustices et les vols, les banques et les voleurs, est délicat et aléatoire. La paix civile n’est jamais qu’un rapport de force, une lutte permanente du corps social dans son ensemble qui accepte ou rejette les contraintes d’un Etat qui survit par la répression et l’arbitraire.
En Europe, le rapport de force le plus visible est entre le riche et le pauvre.
C’est une erreur d’imaginer que le pauvre a toutes les vertus et le riche tous les défauts, dans une confrontation de longue date, parce que la Justice a choisi son camp.
Qui a les moyens peu tout. Qui se préoccupe prioritairement de se nourrir n’a les moyens de rien !
Parfois le rapport de force s’infléchit quand on ne contrôle plus l’opinion publique. Alors, la peau d’un riche ne vaut pas cher. Sa tête peut tomber dans la sciure. En changeant de camp, la justice, par retour du balancier, est tout aussi injuste. Décidément, elle n’est bonne à rien !
Les lendemains d’émeute, la Justice réprime, tant les juges ont eu la frousse… comme il faut des exemples pour faire croire que le travail mène à la fortune.
L’ancien pauvre devenu riche reste vulnérable. Il n’a pas encore bien intégré tous les pouvoirs que lui confère l’argent. Il est maladroit, petit en tout, mesquin par atavisme. Sa fortune récente est ostentatoire. La justice préférera l’offrir en holocauste, plutôt qu’un vrai et ancien riche...

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Il vaut mieux être en paix avec le pouvoir en place, ainsi on passe inaperçu. Certes en démocratie, on ne tue ni ne torture plus, quand on n’est pas d‘accord avec le système, encore que parfois…
Les mauvais esprits ne peuvent pas arguer de leur état psychologique pour passer un test d’embauche sans mentir. Ils ne peuvent pas dénoncer les absurdités du chômage, s’ils sont chômeurs et dans la possibilité d’une radiation.
La situation la plus terrible est celle du sans-papier. Pourquoi le traque-t-on ? N’est-il pas une main-d’œuvre bon marché, sans prétention, sans protection sociale ? Ne doit-il pas se faire oublier des Autorités ? Le pied pour ce système qui rêve de rogner sur la condition des petites gens et qui adule les statuts des classes supérieures.
Ceux qui vivent d’expédients n’entrent dans aucune catégorie sociale. On les rencontre parmi les peuples en transhumance ou dans la frange marginale des populations laborieuses qui ne supporte pas l’assujettissement obligatoire aux tâches subalternes.
Une certaine jeunesse aussi retourne à l’état de nature, sans état d’âme, l’esprit brouillé traversé de songes creux, fatiguée de tout.
D’ailleurs ou d’ici, elle est rejetée par tous. Les gens de la rue la craignent et lui sont hostiles. Entre les riches et eux, c’est toute la sophistication des défenses, des polices, des caméras de surveillance, des gardes privés. Les riches malgré tout s’effraient que la jeunesse désoeuvrée ne s’accroisse. Elle est en concurrence directe avec les rapines légales des banques, du commerce et de l’industrie, des hauts statuts et des parasites d’Etat.
Ces marginaux ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux qui se barricadent derrière leurs portes blindées. Ils procèdent du même appétit.
Ces violents ne s’attachent à personne. Ils font ce que font les riches, sauf qu’ils courent plus de risques que les voyous habilités et à raison sociale. Ils ne travaillent pas et ils volent ce qu’ils peuvent dans une société dont l’abondance exposée les éblouit. Ils côtoient ou ils ont connu quand même une état que les riches ignorent : l’extrême misère. Ces marginaux n’ont pas compris que pour faire ce qu’ils font en toute l’égalité, il n’y a que l’épaisseur des règles, les justifications industrielles, les usages d’une morale de circonstance, les parti-pris, les conventions et les grimaces mondaines. La légalité des statuts et les Lois faites au moule les dépassent.
Ils n’ont qu’une ambition, réussir un jour à faire du blé. Ce ne sont pas des Robin des Bois. Ce sont des riches qui n’ont pas réussi.

9 août 2007

Guerre des écoles.

-Vincent t’es prêt ?
-Nathalie, ton fils ne veut pas venir…
-Tu sais bien pourquoi !
-Nom de dieu, mais c’est la meilleure école.
-Non, je ne veux pas m’inscrire à Saint-Bar !
-Pourquoi tu ne veux pas t’inscrire à Saint-Bar ?
-Parce que mes copains vont à l’athénée de Montegnée.
-Tu l’entends Nathalie, ce petit con qui ne veut pas s’inscrire à Saint-Bar !
-Je te signale que c’est ton fils aussi.
-Mais enfin, bougre de crétin, c’est autre chose quand même Saint-Bar que toutes les autres. C’est la meilleure. Celle de l’élite, des fils à papa… la crème… Tu sais ce que ça va nous coûter de t’envoyer à Saint-Bar, hein, petite andouille ? Tu mesures pas bien les sacrifices ! T’as envie de faire ouvrier comme nos voisins ? T’as pas d’ambition ?
-Mon frère qui en est sorti est apprenti charcutier chez Schumacher et son camarade Kevin est à la poissonnerie chez Makro.
-Premièrement Kevin attend d’entrer à la marine, deuxièmement ton frère n’est que ton demi frère, toi tu n’es pas le fils d’un ouvrier.
-Non. T’es chômeur.
-En attendant de rentrer à la Ville, Môssieu !
-Je ne veux pas aller à Saint-Bar !
-Et moi je te dis que tu iras à Saint-Bar !
-N’insiste pas Alphonse, tu vois bien que c’est inutile.
-Mais enfin, tu ne vas pas te mettre avec lui ?
-J’ai entendu dire maman qui parlait à la femme d’en face qu’elle n’allait plus chez son gynécologue parce que c’était un boucher.
-Et alors, où est le rapport avec ton obstination de ne pas aller à Saint-Bar ?
-Hier, tu gueulais pareil et tu as cité ceux qu’ont réussi de Saint-Bar et le gynéco de maman était dedans. Tu gueulais que dans un pays de cons, ce qui compte c’est le diplôme… déjà rien que pour le fric que ça rapporte, même en foutant la merde partout…
-Je te signale qu’il est médecin, même s’il est mauvais. Tu te rends compte du statut, petit malheureux ? L’école t’ouvre des perspectives, à toi d’en profiter. Et puis, ce n’est pas Saint-Bar qu’il faut accuser. C’est l’université de Liège.
-Quoi, ils sont mauvais à l’Université de Liège ?
-C’est comme ça. Ils sont mauvais. Toi tu iras à Leuven.
-Chez les Flamands ! J’ai fait 3 sur 10 à l’examen de langue.
-Normal, mademoiselle van Der Pijp ne sait pas le parler.
-Pourtant avec un nom pareil.
-Tais-toi, Nathalie, j’ai déjà assez difficile de raisonner cette bourrique.

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-Et puis à Saint-Bar, ils ne sont pas gentils avec les petits.
-Qu’est-ce que tu vas encore sortir ?
-C’est dans le journal. Maman me l’a dit. Un bleu a pas supporté les épreuves des anciens. Il est mort.
-C’est des racontars tout ça. Des bruits des jaloux. Tu vas finir par me dire qu’ils ont des profs pédophiles aussi, hein, espèce de petit voyou ?
-Tu sais le petit Oscar, le fils du grand garage, ils l’ont retiré à cause de ça…
-Non, mais je rêve, voilà deux fois que je te dis que c’est des racontars, Oscar a beau être le fils du seul qu’ait vraiment réussi dans la rue, c’est un cancre. Son père qui a réparé ma Skoda m’a montré son bulletin. Il avait huit échecs à Noël. Et tu sais où il est allé, le fils du garagiste ?
-A Montegnée, puisque je joue avec lui dans la rue.
-Justement à Montegnée, avec tous les zéros du quartier, les cas difficiles, les habitués de la fumette. Alors, t’as compris ? Tu ne veux pas finir comme lui ? Tu veux pas finir voyou, dis, malappris ? On va t’inscrire à Saint-Bar. Point c’est tout. Si t’es d’accord, papa te paie une Playstation.
-D’accord pour la Playstation, j’en serais quitte à attendre Noël pour retrouver mes copains à Montegnée.
-Et pourquoi s’il-te-plaît ?
-Parce qu’Oscar n’a pas eu trop de mal à ficher le camp des péteux de Saint-Bar. Il n’a eu qu’à mal travailler, et comme c’était déjà un cancre au départ… Tu penses, ils ont rien fait pour l’améliorer.

8 août 2007

La muette à la porte d’ici !

-Florence… 58 jours sans gouvernement !
-Et alors ?
-Je n’ai plus envie !
-Tu n’en as plus envie ! Et j’ai mis mes dessous Chantelle…
-Oui. Tu comprends, faire l’amour dans des conditions pareilles…
-Qu’est-ce qu’elles ont, les conditions ? Dis plutôt que tu ne bandes plus…
-Ce n’est pas ça, comme tu peux voir, ce n’est pas physique, ça vient de la tête.
-Tu peux quand même le faire, si ça ne vient que de la tête, depuis le temps, nous les femmes, qu’on le fait sans y penser…
-Vous autres ce n’est pas pareil.
-Ah bon ! On n’a qu’à ouvrir les jambes, c’est ça que tu veux dire…
-Ecoute, tu ne te rends pas compte, c’est la fin de la Belgique !...
-Et alors ?
-Ils ne sont d’accord sur rien.
-Tu crois que même sans accord, quand ils rentrent chez eux, ça ne leur dit que dalle ? Et toi, tu resterais le fusil à la bretelle, pendant qu’ils font l’amour, enfin ceux qui le peuvent encore ?... dans le tas, il doit encore y avoir quelques loustics…
-Qu’en sais-tu ?
-Comment Milquet aurait eu ses enfants, Reynders, Leterme et les autres, s’ils avaient rongé leur frein et déserté la couette à chaque fois qu’ils se tracassent pour l’avenir de leurs mandats, au moindre petit coup dur ?
-Le coup dur est mal approprié…
-Merde ! Tu débandes.
-Oui, rien que penser qu’on pourrait faire un enfant dans une Belgique qui n’en serait plus une…
-Ça va j’ai compris. Il va falloir que je me serve de « Play inspiration » de Durex. Tu ne veux pas te lever et le prendre, il est au-dessus de la garde-robe ?
-On ne peut pas un peu discuter, avant ?
-Comment discuter ? De quoi ? Tu sais bien que chaque fois qu’on discute avant, c’est foutu. Tu te rappelles les affaires de Charleroi ? A chaque rebondissement, c’est nous qui ne rebondissions plus…
-C’est quand même ton pays, la Belgique !
-C’est quoi, un pays ? Je suis née à Rochefort. Je n’y connais plus personne. L’huissier qui a vendu la ferme de mes parents, l’a achetée en stoemeling. Tu crois qu’il est d’accord avec moi, si je retournais m’installer chez lui, dans ma Belgique, celle qu’il m’a escroquée ?
-Tu reviens toujours là-dessus. Ce n’est pas ça la Belgique.
-C’est quoi, alors ?
-C’est chez nous, partout. Ils n’arriveront jamais à s’entendre. Ils s’en foutent eux aussi.
-Tu vois bien.
-Mais, moi, je ne m’en fous pas. Ils patinent sur le volet institutionnel… C’est écrit dans les journaux.
-Sur le temps qu’ils patinent, toi tu fais quoi ? Eh bien, tu patines aussi… Passe-moi « Play inspiration » et rendors-toi.

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-Le voilà. Ne le mets pas sur Trois. Le moteur m’empêche de dormir…
-Au début, je ne le mets pas en marche. Je cherche le point G. Ah !... j’y suis…
-C’est surtout Bart De Wever qui m’inquiète… Il veut se passer des Wallons pour faire aboutir les réformes de l’Etat, à la majorité simple des Flamands !...
-Ah !... oui… ah !...
-On va vers la crise…
-Ah ! oui… je la sens venir…
-Et l’échec des discussions sur la SNCB ? C’est bel et bien la grosse crise…
-Oui, qu’elle soit bien grosse la crise, j’aime ça… Je crois que je pars…
- Les Flamands voudraient pouvoir conclure avec la SNCB des contrats de gestion complémentaire.
-Ah ! c’est bon, dit…
-Tu trouves ? La note Leterme sur les réformes de l'Etat n'a toujours pas été vidée de son contenu.
-Je me vide… Ah ! … Oui… Ah !...
-Je vois bien que tu t’en fous !
-C’est tout… Tu peux mettre le Durex dans l’évier. Je le rincerai demain matin…
-Il y a une chose qui m’interpelle.
-A propos de la Belgique ?
-Non. De nous.
-Quand même…
-Comment se fait-il que tu jouis en deux minutes avec Play sensation et que parfois il te faut un gros quart d’heure avec moi… quand tu y arrives ?
-Que je t’explique…
-Oui.
- Je suis comme les francophones et la SNCB, il y a deux vitesses entre Durex et toi. La rapide, mettons que Durex remplace la Flandre et la lente qui symbolise ta bitte et la Wallonie.
-Qu’est-ce que tu veux me dire au juste ?
-Qu’en l’occurrence, c’est la Flandre qui l’emporte.

7 août 2007

Un forcené à Val Duchesse !

Un forcené s’est retranché à Val Duchesse avec des otages depuis plus de 55 jours ! Les journalistes et la police cernent le parc et filtrent les rares personnes y entrant pour les tractations.
Jusqu’à présent rien n’a été publié des revendications du forcené. On pense qu’il exige une forte rançon des francophones.
L’homme – on croit qu’il est armé malgré la loi Onkelinx – en appellerait à l’opinion publique.
La police qui parlemente a demandé aux journalistes où est cette opinion publique ?
Voici ce qu’a répondu Jason Laplume, journaliste professionnel au Babillard Illustré :
« L’opinion publique, c’est une opinion que nous informons, mais que d’autres forment. Nous ne la maîtrisons pas. Ceux qui la conduisent sentent parfois qu’elle leur échappe. Il convient alors de redresser la barre afin de garder le cap dans le courant majoritaire.
Le courant majoritaire est un ensemble de lieux communs qui a fondé la Belgique. L’opinion publique est très attachée aux lieux communs. Le roi, la loi, la liberté est le trio de tête des lieux communs fondateurs.
« Un autre lieu commun fort connu est : « Pas de démocratie sans liberté d’entreprendre ».
Nous savons , nous journalistes professionnels, les choses qui peuvent être écrites et celle qui ne le peuvent pas des principaux lieux communs qui font l’opinion publique.
« Si par exemple vous écrivez « la propriété, c’est le vol » vous êtes immédiatement viré !
Parfois, l’opinion publique sort du cadre dans lequel ceux qui la forment veulent la voir évoluer.
« C’est un clash, souvent dû à l’extrême pauvreté des populations. Les gens sont furieux, n’écoutent plus les autorités pendant un temps indéterminé. Il est inutile de faire appel à la raison. La raison est souvent évoquée dans ces moments difficiles. C’est un lieu commun que l’on tient en réserve. Ici, la raison recommande d’être raisonnable. C’est-à-dire de rentrer chez soi, d’ouvrir la télé sur un feuilleton et d’aller travailler le lendemain comme si de rien était.
« Quand la raison n’est pas suffisante pour calmer l’opinion publique, les autorités en appellent aux mères et à la souffrance qu’elles endurent de voir leurs fils courir les rues sans travailler à la merci de tous les dangers. Nous mettons l’opinion publique en garde contre les troubles qui font les grands désordres nationaux.
« L’opinion publique s’effraye rapidement de ce dont elle a été capable. Elle devient nostalgique des temps moins agités, même s’ils étaient pénibles. Ainsi, peu à peu, l’opinion publique revient à sont point de départ.
« Les vielles personnes et les braves gens, autres lieux communs, parlent, pendant ce temps là, de patrie avec un thème principal imparable « On n’est quand même pas si mal en Belgique, hein ! »

Pendant que Jason Laplume, journaliste professionnel, discourait ainsi au milieu des policiers à Val Duchesse, un grand brouhaha se fit.
Fort de la présence des otages gardés par des complices à l’intérieur du bâtiment, le forcené s’était avancé vers la foule massée à la grille de Val Duchesse.
Le forcené est un homme de taille moyenne, le nez pointu et la bouche spirituelle. Il a une voix assurée, de l’aisance dans sa démarche. On le sent sûr de lui.
Tous les micros se tendirent. Le forcené a un léger accent étranger sans que nous ne puissions dire l’origine. Il emploie assez curieusement le nous pour le je, sans prononcer une seule fois le lieu commun roi, loi, liberté.
«Nous avons bien travaillé. Nous allons aborder le volet communautaire. Chacun va donner son point de vue. Nous irons en faire part au… »
Nous tendons l’oreille. Personne n’a saisi le mot d’une syllabe qui clôturait la déclaration du forcené, qui aussitôt rebroussa chemin.
Nous ne saurons donc jamais à qui le forcené allait faire son rapport.
C’est clair, le forcené tente de s’emparer du trésor national qu’est l’opinion publique, jalousement gardé par ceux qui la forment.

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Evidemment, c’est une technique. Un lieu commun met entre dix ans et cent ans à produire ses fruits. Il ne peut pas être remplacé par un lieu commun moderne en deux coups de cuillère à pot.
Le forcené dispose de quelques atouts qui pourraient passer pour des évidences. Par exemple qu’il n’y a pas d’autres issues que de s’entendre sur ses propositions pour garder la Belgique fédérale dans sa forme actuelle. Les modifications sont minimes par rapport à l’enjeu qui touche justement aux principes des lieux communs : le roi, la loi, etc…
Jason Laplume, journaliste professionnel, reçoit un coup de fil de son patron, le propriétaire du Babillard Illustré. Il doit impérativement trouver des lieux communs intermédiaires entre les lieux communs de l’opinion publique et les lieux communs du forcené, afin de préparer les lecteurs du Babillard Illustré à un accord au nom de l’unité nationale.
Pour l’opposition socialiste, il a trouvé cet aphorisme du cardinal de Retz : « Il faut savoir changé de parti, quand on ne veut pas changer d’opinion », ceci pour rallier les belgicains du type Di Rupo-Onkelinx.
Sentant toute l’importance de sa mission, Jason Laplume, journaliste professionnel, court à sa rédaction. Dans la soirée on lira dans les colonnes du journal : « Le forcené n’a pas encore trouvé un accord acceptable pour les partis francophones. On ne désespère pas d’y parvenir au début de septembre. Jusqu’à présent les partis n’ont cédé aucun pouce de terrain, mais les compromis sont en vue. Par exemple sur l’épineux problème de la scission de l’Arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde, on créerait trois arrondissements différents : Halle, Vilvoorde, Bruxelles.
Monsieur Maingain se satisferait de mettre l’accent sur Halle, plutôt que sur Bruxelles.
Antoinette Spaak interrogée, nous assure HVB sonne mieux que BHV. Cela change tout. »

6 août 2007

Vive le foot, nom de dieu !

On est sauvés !
Les commentateurs qui reviennent peu à peu des plages ont eu chaud. Ils n’avaient rien à dire comme d’habitude, comme ils l’ont toujours fait avec beaucoup de compétence. On les soupçonnerait de revenir ce dimanche rien que pour commenter la grande nouvelle, qu’on n’en serait pas surpris.
Il paraît que la moitié des gens se fout de cette grande nouvelle, tandis que l’autre moitié s’emballe. Les commentateurs ont choisi cette dernière parce qu’ils aiment l’enthousiasme en ce qu’ils y ajoutent leur propre enthousiasme, ce qui fait qu’on croirait à l’unanimité.
De toute façon, il n’y a rien d’autre. Les guerres, les famines, la situation sociale, le réchauffement, ne valent pas le plus mauvais des entraîneurs…
Le forcené de Val Duchesse l’a dit « Je ne raterai pour rien au monde Waregem-Standard. » C’est dire si la rentrée du foot est au-dessus de l’avenir du gouvernement.
On va rejouer au football ! Nom de dieu, il était temps !
Les longs et délirants commentaires, ça vous bouleverse le public. Personne n’imagine une journée de la rentrée sans l’un ou l’autre « magicien » du dribble. Une première page sans soulier d’or, c’est une insulte à la jeunesse.
Après tant de coups de pied aux tibias des partis, les mauvaises passes de Charleroi, les adolphins d’Anvers... enfin des athlètes tapent sur le cuir du ballon… même la pute doit attendre la fin du match avant de gagner sa vie à la sueur de son cul !... enfin pas toujours.
Pour ne pas passer pour un con, j’ai essayé de suivre tout un match complet à la télévision, avant de prendre un abonnement à vie au Standard.
Les bras m’en tombent ! Je ne suis pas doué. Un voile me tombe sur les méninges. Je ne comprends rien, pire, cela ne m’intéresse pas. Le vide se fait peu à peu, j’ai des envies de suicide…

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Que faire ? Dissimuler mon incurie pour ne pas passer pour un demeuré ? C’est la meilleure des choses. Dorénavant, je fais celui qui sait : un corner, un hors jeu, un ailier gauche (qui ne veut pas dire maladroit), j’opine, je grogne, j’imite le supporter. Je m’ouvre à la technique du chouchou des foules qui évolue sur une pelouse, le nouveau Zizou acheté pour des millions d’euros qui revient du diable Vauvert où il était en vacances avec une créature de cinéma. Le cheveu brillantiné qui se tient raide comme un ressort, le héros crache entre deux courses sur le green devant son fan club, montre son maillot, serre des mains et signe sur sa photo que lui tendent des milliers d’enfoirés ahuris de le voir en chair et en os. Puis, il arrête de cracher quand il monte dans sa Porsche. Sa fiancée – la sœur d’Adriana - l’attend en string dans la maison que les dirigeants du club mettent à sa disposition !
Quand Ducon me posera une question : qui c’est un mauve et blanc ? Je répondrai le visage extasié « je suis bye ». Il croira que c’est trop facile pour moi.
Vivaldi était un fier con avec ses quatre saisons. Pour un supporter, il n’y a qu’une saison, à la rigueur quatre, mais c’est uniquement pour une pizza prise à la volée devant le stade avec une Jup pour faire enrager les Bruxellois qui boivent de la Stella.
Donc la saison commence. Bonheur incomparable pour la multitude, même les marioles de la politique qui détestent ça, ne peuvent pas faire autrement que d’adorer haut et fort et partout où ils peuvent le proclamer.
Ce « sport », et en général tous les autres, pour qui ne pratique pas, c’est du temps perdu.
Du coup je me coupe les trois quarts des informations d’automne. Je me prive de l’essentiel de l’actualité.
Pour les dinosaures de l’information sérieuse, ça va être dur de parler d’une famine, d’un tsunami ou d’un génocide. Comment placer entre deux délires que la femme du boucher à décapiter ses sept enfants sur le billot du magasin, le jour où Anderlecht marque 7 buts au dernier du classement ? Et qu’on les a vus en survêtement, parce qu’ils n’avaient pas voulu souiller leurs numéros sur une pelouse aussi pouilleuse ? Et qu’on se fout que la meurtrière faisait une dépression nerveuse à la suite de la faillite du commerce du veau !
Goal ! brame un énergumène tapi dans une cabine radio au sommet du stade et ce « Goal » lancé d’une voix rauque couvre la nouvelle que la Chine a envahi l’Inde, que la moule de Zeelande est au prix du filet pur et que Bush s’est remis au rye. Et cette voix s’amplifie et réveille même le roi sous la couette avec la reine, dans une Belgique qui a trouvé ses vraies marques et qui s’en tape pourvu qu’on lui laisse suivre son match !
Le bruit est tel qu’on croirait que dix millions de connards gueulent en même temps. Ils sont si fiers du bruit qu’ils font, que c’est la seule fois qu’ils se sentent Belges bien profonds…

5 août 2007

Une combine qui marche.

On se demande pourquoi Leterme n’y a pas pensé plus tôt, à l’exemple de Sarkozy. Pour déstabiliser le camp des francophones, le meilleur moyen est de proposer des emplois aux partis d’opposition. On verrait Reynders et Milquet galoper ferme sous la bannière flamande.
Ah ! il est loin le temps des résistances idéologiques et des incompatibilités de programme, depuis que tous cherchent à se caser malgré la mauvaise conjoncture actuelle.
Qui est conscient de cela, ne va pas chercher des poux dans la tonsure de Van Cau pour expliquer l’érosion du PS en Belgique. Cela va mal au PS parce que la cure d’opposition qui s’annonce va faire des chômeurs boulevard de l’Empereur.
Pourquoi la gauche ne collaborerait-elle pas, son programme n’est pas si différent de la droite ?
En France les apostats du socialisme s’affichent dans le gouvernement Fillon sans gêne aucune.
Les militants sentent à peine l’indécence à militer pour un parti dont les ténors qu’ils ont applaudis pendant vingt ans trouvent un emploi grâce à la droite.
C’est dans le retournement de veste que l’on voit le mieux les caractères.
Lorsqu’ils donnent les raisons à leur volte face, ils dévoilent une manière de faire de la politique d’habitude complètement occultée : ils font un métier et ils ne font que changer d’employeur.
Quelle belle marionnette ce Bernard Kouchner après l’épisode de Libye et l’affaire des infirmières bulgares. Son regard fuyant, c’était quelque chose… On voit qu’il peine à aimer son nouvel employeur. Il sait qu’après, il n’en trouvera pas d’autre… encore que ?

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Le 3 juillet était assez surréaliste quand les députés socialistes français ont vu leurs anciens collègues installés sur le banc des ministres applaudir au discours de politique générale de François Fillon avec toute l’ardeur qu’ils avaient mise à applaudir Ségolène Royal.
Voilà une idée à creuser que Dehaene a sans doute évoquée quand il a désherbé (mal) la rue de la Loi pour Leterme. Pour sortir de l’impasse, il suffirait d’inventer de nouveaux ministères, caser les plus aigris des socialistes. La droite flamande s’éviterait ainsi des affrontements avec la gauche wallonne.
Après le système français, pourquoi pas le « rendez-vous de septembre » à la belge ?
Di Rupo ferait un très bon et très onctueux ministre des affaires étrangères et Laurette Onkelinx une parfaite ministre de la Santé publique,
« Le problème ce n'est pas le piège que tend Nicolas Sarkozy, le problème c’est ceux qui tombent dedans », s'est agacé Pierre Mauroy (Journal Le Monde). Comme on connaît nos artistes, il n’y a pas de raison pour qu’ils s’agacent comme en France.
Reste l’épineuse question linguistique et la scission de Bruxelles-Hal-Vilvoorde.
Pourquoi ne pas demander à Olivier Maingain de s’en occuper, avec le rang de ministre d’Etat ? Maingain s’enthousiasmerait du projet de la scission de BHL de peur d’un Gendebien mystérieusement pressenti…. Le MR périphérique trouverait la fine combine en moins de deux à faire pleurer la Flandre de bonheur !...
Et pourquoi pas, un pays unilingue flamand avec des facilités pour quelques temps, d’Ostende à Arlon aux francophones ?
Au point où on en est !... Et pour sauver l’emploi des anciens ministres…
Les Wallons auraient six mois pour gagner le commissariat le plus proche et signer une déclaration sur l’honneur de faire un effort pour apprendre le flamand.
François Rebsamen, un PS rosé français estime, à titre personnel, « qu'un élu socialiste qui accepterait une mission devrait être "exclu ou suspendu des organes de direction du PS". Visé, Jack Lang, qui était absent du bureau national, jure n'être "engagé par rien" et ignorer tout de sa participation au chantier de la réforme des institutions. "Je n'ai pas à répondre ni oui ni non", se défend l'ancien ministre tout en soulignant sa passion pour le sujet et souhaiter que le gouvernement "aille le plus loin possible" dans la réforme. "Je ne suis pas un esprit sectaire quand il s'agit de démocratie que je place au-dessus de tout, ajoute M. Lang. Tout est ouvert puisque je ne sais rien." Le lendemain de ces déclarations farouches… il en était !...
Le PS belge a de la matière et l’exemple du parti de François Hollande devrait augmenter la tension dans la course à l’échalote...


4 août 2007

Regrattier

N’est-il pas déraisonnable de penser avec Diderot qu’« On est soi de nature, on est autre d’imitation » ?
S’il faut en croire Gérard de Nerval, l’éventuel imitateur de Diderot aurait en réalité imité sans le savoir Laurence Sterne, romancier et ecclésiastique britannique, lequel avait imité Swift, qui se reconnaissait en Rabelais, qui devait tout à l’Histoire macaronique de Merlin Coccaïe (pseudonyme de Folengio) qui aurait puisé son inspiration dans Pétrone, qui lui aurait bien lu Lucien…
Ce bon Monsieur de La Fontaine a dédicacé ses Fables à Monseigneur le Dauphin (fils unique de Louis XIV et de Marguerite d'Autriche) en avouant que « Tout cela se rencontre aux fables que nous devons à Esope. »
C’est faux de prétendre que « celui qui se complaît dans l’imitation de ne faire que reproduire ce qui existe déjà ». Nous devons nos principaux chefs-d’œuvre à nombre d’écrivains qui ont puisé chez des auteurs anonymes, voire même chez de simples clercs, l’idée principale qui conduit parfois une histoire à l’immortalité de son auteur.
N’en déplaise aux mœurs d’aujourd’hui promptes à protéger le droit d’auteur, qu’il soit de musique ou de belles lettres, s’il est bien un domaine où les Copyright, les interdits de la SABAM et les Sociétés de gens de lettres devraient être modestes, c’est bien dans les formes de plagiat, lorsqu’elles ne sont pas grossières ou purement serviles, et qu’au contraire, elles embellissent ou transforment complètement une œuvre.
En d’autres termes, il dépend toujours de moi, et de moi seul, de choisir telle ou telle attitude compte tenu d’une situation donnée.
L’imitation ne revient pas à s’identifier à autrui. Si je recopie servilement un texte sans y changer une virgule et que je m’en attribue la paternité, il y a là une forfanterie coupable ; mais ce n’est pas de l’imitation d’après X... Il n’y manque plus que reproduire aussi l’écriture pour que l’acte devienne celui d’un faussaire.

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L’imitation est surtout un acte de création. Cela suppose de l’admiration et une bonne connaissance de la pièce imitée. On s’inspire d’une œuvre que l’on aime. On en développe parfois certains traits, on la rend accessible aux générations nouvelles si l’on y met les accents de la modernité quand il s’agit d’imiter de l’ancien. Parfois, on s’écarte tout à fait du sujet initial ou l’on n’en reprend que quelques idées, une trame, une situation, pour en faire autre chose.
La gamme ne se compose que de 6 notes et l’alphabet de 26 lettres.
Par les temps qui courent on entend des auteurs inconnus qui se disent plagiés par les vedettes du star system, et peut-être le sont-ils réellement sur quelques mesures masquées par un autre tempo. R. Kelly est poursuivi en justice par deux auteurs-compositeurs belges, Eddy et Danny Van Passel. En effet, les frères Van Passel attaquent R. Kelly car la chanson qu'il a écrit et arrangé pour Michael Jackson « You Are Not Alone » ressemblerait étrangement à un de leurs morceaux composés en 1993. Et alors ? Qu’est-ce que cela change dans le plaisir de la création et l’amour propre d’un auteur ? Rien. Mais ce qui dérange aujourd’hui c’est l’argent qu’il y a autour de certaines créations, ni plus ni moins bonnes que d’autres, mais consacrées par un public, lui-même influencé par les modes et les moyens de diffusion.
On en est là. La création ne vaut rien en général, sauf pour quelques histrions, mirliflores des podiums et des maisons de disque, gagnants des prix Goncourt et autre Loto en tirages continus parmi les maisons d’édition. Vaste comédie humaine qui consacre rarement le talent, et toujours la réussite. Alors le modeste qui a créé dans sa mansarde trouve mauvais que celui qui s’en est inspiré, roule en Ferrari.
La société ne paie que les services qu’elle voit. Constat permanent. Le propre du créateur étant de rendre des services invisibles ou pire encore des services qui ne seront réellement reconnus que cent années plus tard, il n’est jamais payé.
Voilà le lot des créateurs et des précurseurs. Quand par hasard un réel talent est reconnu pour tel, il sert aussitôt d’alibi pour faire croire à ceux qui resteront dans l’ombre à jamais et qui pourtant avaient autant de savoir faire, sont des médiocres à leur juste place. Ce qui ne veut pas dire que tout qui est dans l’ombre possède un talent méconnu et tout qui est en pleine lumière est un génie créateur.
Restent des imitateurs qui en ont fait un métier. Ils sont ainsi faussement appelés en faisant rire en imitant Jacques Chirac ou Verhofstadt. En moquant les travers, les attitudes et les borborygmes des puissants, ils font montre d’un esprit critique et d’une belle imagination. Ils nous montrent ce qui crève les yeux et qui pourtant échappe au grand public : la ressemblance qu’ils ont avec nous-mêmes.

3 août 2007

Ils sont fous ces Wallons !...

-Monsieur Leterme où en est-on, s’il vous plaît ?
-A cinquante et quelques jours. C’est une question de statuts. La Flandre n’en est pas assez pourvue. Où est l’article dans les lois fédérales qui permettrait d’interner Joëlle Milquet, pour obstruction irresponsable ?
-Vous faites allusion à Larissa Arap, une militante qui serait internée contre son gré dans une clinique psychiatrique ?
-Nous en avons d’excellentes en Flandre, vous savez. Avec des médecins BHV…
-BHV ?
-Oui. Belgish Hermetisch Verouderd (Belge hermétiquement obsolète)
-C’est un diplôme nouveau ?
-La capacité de nos médecins BHV est mondialement connue. Leur technique est proche de celle appliquée à l’hôpital de Mourmansk.
-Vous ne craignez pas l’abus que les BHV peuvent faire de leur pouvoir d’interner des gens pour déséquilibre mental mettant en péril leur entourage ?
-L’entourage, cela ne concerne-t-il pas les six millions de Flamands dont j’ai la responsabilité ? Nos médecins flamands ont prêté comme vos internes wallons le serment d’Hippocrate.
-Elena Vassilieva a demandé au médecin chef de l’hôpital pourquoi il avait interné madame Arap. Il ne le savait pas précisément. C’est la méthode que vous auriez employée pour Joëlle Milquet ?
-Absolument. Vous savez nos BHV estiment la dangerosité des déséquilibrés avant qu’ils aient pu commettre l’irréparable. C’est une médecine préventive. Or, notre malade par son obstination dans une voie suicidaire peut à tout moment entraîner la chute d’une société. Nous ne sommes pas séparatistes comme elle et Di Rupo…
-Ils sont séparatistes, eux ?
-Ils sont obstinément contre tout accord avec nous. Ils sont déraisonnables. Reprenons l’exemple russe dont nos BHV s’inspirent. Le 5 juillet dernier, alors que Larissa Arap passait des examens en vue du renouvellement de son permis de conduire, un médecin lui aurait demandé si elle était à l'origine d’un article de presse tout à fait délirant concernant la liberté d’expression « en danger » selon la malade. C'est après sa réponse affirmative que le médecin a justement appelé la police. Une ambulance l'aurait ensuite emmenée de force vers la clinique psychiatrique. Voilà ce que j’appelle une bonne gestion de la santé des compatriotes en difficulté mentale.
-Vous comptez appliquer cette méthode à Val Duchesse si les discussions sur le communautaire tournent court ?
-Dès la semaine prochaine, je vais demander un examen médical obligatoire pour les participants francophones aux discussions. Il n’y a pas que Joëlle Milquet qui me paraît touchée du même syndrome que Larissa Arap.

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-Vous vous en tiendriez à ce nombre restreint de personnes en état de démence au cas où vous formeriez enfin un gouvernement ?
-Selon une récente étude publiée à l’Université de Leuven, il y aurait environ deux millions de personnes en Wallonie qui devraient être internées ou subir des électrochocs en hôpital de jour.
-C’est énorme !
-Oui. C’est énorme. Le dépistage serait néanmoins plus aisé que vous supposez. Nous avons les listes des adhérents aux différents mouvements politiques. Les plus atteints sont les socialistes. L’exemple de leur chef, un schizophrène dangereux par ses déclarations, atteint du syndrome de Munchausen, vagabondage, fabulation souvent dramatique, pathonimie conduisant à des opérations inutiles, amour exagéré d’une personne souvent royale, suivi de délires protéiformes de la recherche d’une patrie mythique… Il y a des cas de contagions types au PS, dits de réplétion par surcharge alcoolique et désir d’imitation du chef… Le Mouvement réformateur est, par contre immunisé contre la forme maniaco-dépressive de ce syndrome. Les MR sont donc sains et parfaitement aptes à suivre nos instructions. Le CDh est entre les deux, si vous voyez ce que je veux dire. Nous avons des sujets sains, comme Monsieur Delpérée et d’autres qui auraient besoin de neuroleptique comme madame Simonet.
-En voulant conserver l’unité du pays, vous avez une mission rendue difficile, Monsieur Leterme, face à des détraqués visiblement séparatistes ?
-Oui, le séparatisme wallon est complexe. Ils ne veulent pas négocier, donc ils veulent se séparer de nous, en même temps ils désirent garder les formes les plus archaïques de l’Etat, comme la royauté et le suffrage universel…
-La démocratie en un mot ?
-Oui. Comme s’ils ne savaient pas que nous sommes six millions et eux quatre et qu’en démocratie, c’est toujours le plus grand nombre qui détermine la politique, n’est-ce pas.
-Oui, vraiment, ils sont fous…
-Vous voyez comme ma mission est délicate ? Sauvez la Belgique, malgré les belgicains !

2 août 2007

Une profonde nature…

- T’as des nouvelles de Simonetta ?
-Jamais revue…
-C’est con quand même…
-Par contre, je fais les vieux. Je leur apporte un réconfort avec mon blabla. « Aux clématites » j’ai revu Legros.
-Vous vous êtes tapés sur la gueule ?
- Il m’a pas reconnu.
-Tu penses, s’il s’était rappelé !...
-Le pauvre, déjà qu’on se demande il y a dix ans, où Simonetta avait la tête, elle si artiste, si pleine de chichis à fignoler ses barbies, empaluchée par Legros…
-Ravagé à ce point ?
-Complètement ramassé dans un coin, ravagé… Une chandelle verte au tarin… Sacré Gonfle-la-bite !... J’y ai coupé le stalactite comme un troquet la mousse d’une trappiste.
-Ce qu’on devient quand même !
-…l’ai aidé à avaler la soupe. Essuyé son plastron… C’est dire si je compatis. Le saint-bernard que je suis…
-Toujours autant d’appétit ?
- Il a voulu finir tout seul. Il s’est étranglé aux dernières cuillères. N’a pas supporté l’ultime haricot… Il a dégueulé.
-Sur ton froc ?
-Non. Par terre, devant les autres vieux qui se sont même pas arrêtés de bouffer, pleine agueusie.... sur le temps qu’au Legros, le fonds de commerce sur le tapis formait une marre de carottes, glaviots et sauce tartare.
-C’était pas que la soupe !
-Un souvenir de la veille… une aigreur qui lui est remontée en duo avec le potage, d’un brun caca.
-C’est pas pour me filer des détails sur la couleur que tu vas aux souvenirs ?
-Tu demandes des nouvelles. Je t’en donne. Et le brun n’est pas sans importance, comme tu vas voir.
-Passons. Et après ?
-Après, il a ramassé son râtelier qu’était parti à la première gerbe, l’a essuyé sur sa manche et la refoutu dans sa tronche.
-C’est dégueulasse.
-Oui, c’est un vieux dégueulasse. Il change pas de ce côté là. C’est pas pour ça que je ravive… Son truc en bouche, le placard au sol, le tapis verdâtre qu’on aurait dit un pré, ça lui a rappelé Simonetta !
-Non ! Simonetta… comprends pas.
-Il en avait des douleurs au bide… a fallu l’asseoir...
-Pourquoi ? Ils dégueulaient ensemble dans la Mercedes ?

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-Legros évoquait… On voyait bien que c’était pas que le potage qui remontait… Le souvenir, c’est quelque chose chez les vieux. Une image, une vision et hop, c’est reparti… Ça ne sait plus le numéro de sa chambre, puis ça se rappelle les 13 et 14 septembre 1515, la bataille de Marignan.... Que je t’explique. La mignonne et lui était en vadrouille sur les Voyages « Cassino ». Legros évoquait devant Douaumont, son dada 14-18. Simonetta se tord soudain de crampes. On croit à des époques douloureuses. « Non. Non ! » qu’elle fait de la tête. Legros fait arrêter « Cassino ». Simonetta fonce dans le pré, s’accroupi au milieu des vaches. Voyant le drame le Gros se précipite, exhorte la clientèle à regarder ailleurs, tandis qu’il ferme les rideaux du bahut, le tout en un éclair. La vamp défèque d’un trait à la feuillée.
-Qu’est-ce que les ramponneaux de Legros ont à voir avec Simonetta à la courette ?
-En un éclair, l’étron géant s’éjecte. La madone revient à la vie. On sait pas comment elle se torche, bref, la revoila gaillarde au marchepied, requinquée, vaillante à subir l’épisode interrompu… Verdun, la tranchée des baïonnettes, l’Histoire.... Pioupiou raconte les pioupious.
Les voyageurs dans la pénombre ouvrent les rideaux, scrutent la prairie, curiosité malsaine des gens qu’un rien amuse parce qu’ils sentent qu’ils vont s’emmerder profond. T’imagines ?
-A peine…
-Rien ! Y avait rien que les belles bouses rondes partout pareilles, dans le pré.
-Et le dégobillé lui rappelait ça, le vieux ?
-Exactement.
-T’es dingue ? Où elle est l’histoire ?
-Justement, ça lui était revenu, Simonetta chiait comme une vache !... Rien de tel qu’un souvenir fort pour courser l’Alzheimer !
-Non, je te crois pas.
-Il en pleurait de bonheur, Legros, au souvenir. J’ai cru, un moment, qu’il allait remettre ça… sortir l’avant-veille, la choucroute garnie... le chou je te dis pas !...
-C’est pas possible une chose pareille ! Je te crois pas !
-J’y ai cru, moi, Legros. On aurait même pu évoquer ensemble. Elle changeait pas de façon quand elle tirait la chasse du 41, ou du troisième gauche au 12.
-Elle devait arranger les cabinets !
-Lui n’a jamais remarqué. L’odeur… y avait le vasistas. Propreté nickel… Plus propre qu’avant ! Croire qu’elle quittait pas les lieux comme ça… C’était simplement qu’un détail fonctionnel. C’est par là qu’on reconnaît les attentifs… les vrais amoureux… les profondes natures. Toujours avoir l’œil sur l’être aimé… se faire à ses défauts, ses petites distractions, ses particularités digestives, tout quoi…


1 août 2007

Solde à l’US army

Voilà dix ans que l’Armée américaine, modifie ses équipements, se transforme peu à peu en ce que Reagan rêvait de la guerre des étoiles, sauf que c’est sur terre que ça se passe. En choc frontal, cette armée est aujourd’hui invincible. Mais dans une guerre « des pauvres », genre guérilla urbaine, c’est toujours un tigre de papier.
L’arme automatique a remplacé le fusil. Les tanks à chenilles sont trop lents pour la guerre au porte à porte. Les véhicules blindés à roues sont mieux adaptées. Les vestes et treillis sont réformés pour des vêtements pare-balles. Les stocks de ces « vieilleries » s’accumulent. Oncle Sam n’a plus ses comptoirs ouverts sur l’Europe et l’Asie. Où voulez-vous que les fabricants d’armes écoulent leurs marchandises ?
Bush a des armements à fourguer aux petites Nations qui veulent se taper sur la gueule.
Les Juifs se sont déjà servis. Priorité aux amis. On suppose puisque nous sommes au temps des soldes qu’ils ont pu choisir le meilleur à 60 % de remise.
Où fourguer le reste, les vieilles pétoires, les tanks gros buveurs de mazout, les treillis de la couleur des cactus ? Mais au Moyen-Orient, pardi ! Là où ces panoplies guerrières font toujours merveilles pour des actions au coup par coup.
Il y a une forte demande ces temps-ci.
Du coup Ben Laden va pouvoir se remonter par procuration via ses intermédiaires, Syrie, Liban, les Emirats, et même en poussant l’article un peu plus loin, l’Afghanistan et le Pakistan. Il était temps, les Talibans étaient à court de munitions.
L’Arabie saoudite sera servie juste après Israël. Elle paiera un peu plus cher, c’est tout. Avec cinq autres pays du Golfe, la facture sera tout de même de 20 milliards de dollars. La camelote sera fournie sur dix ans.
Une partie du Congrès fait la fine bouche, c’est normal, le marché ne fera pas que des heureux. Les lobbies se mesurent. Jusqu’à présent, c’est le Sud avec Bush qui l’emporte. Les stocks du Nord attendront Hillary Clinton, pour les soldes de 2009.
Comme il fallait bien dire quelque chose pour justifier le réarmement des pays du Golfe, Condoleezza Rice a insisté sur l’intention pacifique des nouveaux contrats d'assistance militaire avec Israël, l'Egypte et les Emirats, comme étant un moyen de contrer les influences "négatives" d'Al-Qaida, du Hezbollah, de la Syrie et de l'Iran. C’est mal connaître le sens du commerce des Arabes que de croire que des stocks aussi importants resteront entre « de bonnes mains », quand on sait que le prix d’une arme automatique va du simple au double quand il passe du côté des intégristes.

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Comme Miss belles jambes le dit : « Cette mesure permettra de soutenir les partisans de la modération, ainsi que notre engagement diplomatique continu dans la région.
Les Américains se sont engagés à fond à côté de l’Egypte, en misant sur le raïs déjà vieux, mais dont son apprenti dictateur de fils prendrait éventuellement la relève. Or, s’il y a un pays dans la région à l’intégrisme galopant, c’est l’Egypte. Qui peut prétendre que cette dictature ne va pas céder sous la pression populaire ? Qu’elle résistera au contraire aux ayatollahs qui appellent à la guerre sainte !... Bush s’est trompé pas mal de fois sur sa politique au Moyen-Orient, à sa place, je me méfierais de livrer du matériel de guerre, surtout à ce pays. Question de la moralité, on n’en revient pas qu’étant d’une grande rigueur sur le thème de l’avènement prochain de la démocratie en Irak, il soutienne à fond une dictature qui se fout comme d’une guigne de son -opinion publique.
Dobeliou veut créer un bloc pour contrer l’Iran. Enfin, c’est la raison officielle. Mais, c’est surtout pour faire passer la pilule de l’augmentation spectaculaire de l'aide militaire à Israël (+ 25 % selon le premier ministre, Ehoud Olmert).
Entendons-nous bien, l’aide militaire, ce n’est pas gratuit, sauf pour Israël. Les fameux stocks à brader constituent le fonds de commerce de cette aide. C’est la manière de payer qui sera « originale », par des prêts à intérêt modéré ou sans intérêt assortis d’accords secrets, comme le noyautage des armées du golfe, par le classique apport des instructeurs venus d’Amérique.
Tom Lantos de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants a déjà gâté le morceau en adjoignant à la liste secrète des conditions du Président, les conditions du Sénat : par exemple, rien que pour l’Arabie Saoudite, une contribution à la prise en charge des réfugiés irakiens qui se massent en Jordanie, l'engagement de ne plus tenter de réconcilier le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et le Fatah palestiniens.. Du Qatar, il souhaiterait obtenir une modération du rôle de la télévision Al-Jazira dans la région.
Même en Irak, pourtant en-dehors de ce nouveau plan Marshall de la quincaillerie militaire, les Chiites voient d’un mauvais œil les milices sunnites s’armer US.
Le commerce, c’est le commerce. Le libre échange et la capitalisme musclé ont encore de belles années de guerre devant eux.
On ferait mieux en Wallonie de s’inscrire aussi pour les soldes, des fois que les flamands nous lâcheraient et qu’il entrerait dans les plans de Di Rupo de nous équiper US aussi.