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La faute à Louis XIV !

Pas de bol ! Aussitôt rentré de vacances, aussitôt plongé dans les abysses politiques avec au bout la perspective d’une domination par le nombre à la flamande ou d’un séparatisme difficile avec des enjeux et des intérêts dont on ne peut faire deux ou trois parts égales !
Comme le Christ, Leterme tombe pour la troisième fois et personne pour le relever… et surtout pas les gens de son parti !
C’est bien ce que j’en avais écrit hier soir : il ne s’est rien passé le 15 juillet. Une démission n’est qu’un acte personnel. Pourquoi ne s’est-il rien passé ? Parce qu’il est impossible de faire droit aux exigences flamandes sans élargir la Région bruxelloise. Comme les pointus hurlent à la mort dès qu’on propose un plan dans lequel ils devraient céder un pouce du territoire sacré de la Flandre, tout reviendrait à dépouiller la francophonie en son centre. Celle-ci ne pourrait que s’étioler, stagner dans des perspectives d’avenir bouchées, voire disparaître à la longue.
Tout ça c’est la faute à… Louis XIV !
Du 9 au 12 mars 1678, Louis assiège Gand. La ville capitule et le gouverneur rend les clés de la ville au roi. Déjà en 1677, le frère du roi avait défait les Espagnols et les Hollandais au mont Cassel (point culminant de la Flandre) et annexé des territoires que les grandes gueules flamingantes n’ont pas encore le culot en 2008 de réclamer à la France.
Mais voilà, Louis a son petit harem qui s’impatiente : la vieille (la reine), la Montespan sur le déclin, la Fontange (une Junon) et la Maintenon (plus très jeune mais qui fait des pipes comme personne, selon Saint-Simon). Il bâcle un Traité qu’il aurait pu rendre meilleur puisqu’il tenait toutes les cartes et retourne dare-dare à ses parties de jambes en l’air. (C’est comme ça qu’ils sont les rois)
Moralité : Leterme démissionne et les élites flamandes n’en peuvent plus de s’être fourrées dans des impasses avec des dates butoirs et les masses flamandes sont persuadées aujourd’hui que la Flandre est la victime d’une francisation lente de son sol !
Interrogé, le plus humble des citoyens belges vous le dira, un accord était impossible le 15 juillet. Du reste, aucun accord n’est possible le 15 de 2008 ou le 15 de 2020 !
Les partis flamands sont pris à leur propre piège.
Ils avaient cru que des menaces allaient épouvanter les francophones. C’est fait les francophones sont épouvantés. Mais en même temps, ils ne peuvent pas rendre les clés de leur appartement à ceux qui se prétendent les propriétaires, parce qu’ils n’ont que lui pour se loger. Alors, tant qu’à faire, finir à la rue ou résister ? Poussé à bout, le lâche devient parfois téméraire.
Le moyen de faire autrement ?

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On pourrait croire que « la raison » finira par calmer les esprits. Mais où est la raison ? On ne peut pas demander à un politicien flamand qui gesticule, fait le matamore depuis les élections de l’année passée, de se muer en fin négociateur, être compréhensif, devenir intelligent !
Certes, pour convaincre les excités d’attendre encore un peu, nous avons madame Houard et ses drapeaux côté francophone ; mais, jusqu’à la découverte d’une homologue flamande, il n’y a rien de tel du côté adverse.
Le roi ? Après Leterme, c’est le deuxième à être mal parti. Tout le monde est d’accord : c’est le petit parti N-VA qui fait la pluie et le beau temps, et son chef est républicain. Que peut-il faire pour sauver son royaume ? Le trône est coincé entre deux plaques tectoniques qui s’écartent !
Quelle idée aussi de confier le pouvoir à un gaffeur même si ce type était à la tête de 800.000 voix de préférence ! Encore que la faute initiale, Leterme ne l’a pas commise au gouvernement, mais bien avant. N’a-t-il pas été le négociateur au CD&V de l’alliance avec le N-VA ?
Voilà, on peut tirer le rideau.
Le compte est bon.
Sauf que la politique n’est pas un jeu. La crise mondiale de l’économie prend une méchante tournure. D’ores et déjà la Belgique est la championne de l’inflation. Le minable petit plan concocté pour apaiser les faims trop criantes d’une population qui s’appauvrit ne sera peut-être même pas appliqué.
Les leaders wallons ont compris la leçon. Ils récitent par cœur les avantages que le menu peuple va perdre, les augmentations, les taxes diminuées, tout enfin à l’eau à cause « des autres » ! Ils pensent ainsi se dédouaner du pataquès, comme les partis flamands qui accusent les Francophones de saboter leurs revendication justes et naturelles.
Un séparatisme raisonné aurait pu limiter les dégâts. Une crise de régime amorcée de cette manière, c’est aborder les difficultés par le pire des moyens : l’empirisme, dont chacun fait état à présent.
Sacré Louis, grand baiseur, roi de France et tête de linotte !
S’il savait dans quelle merde noire il nous a mis, rien que pour une histoire de fesses !

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