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C’est parti !

On l’a échappé belle !
Avec la plus large représentation de nos gros bras aux jeux de 2008, on est immunisés pour un temps.
Sans Pékin, on ne sait pas ce qu’il serait advenu de la situation tendue à Bruxelles.
Les supporters des Tibétains ne vont pas nous casser les burnes longtemps. Ils ne savent pas les malheureux que le 8 est le chiffre porte-bonheur exclusivement réservé aux Chinois
L’incapacité à trouver une solution à la crise allait peut-être gâché les vacances de nos Monsieur Hulot du gouvernement. C’est pas le moment des droits de l’homme…
Ouf ! on est le 8 août. Leterme croyait jamais arriver jusque là.
Les ministres pourront se passer les relais châteaux et la carte des vins en se croisant à la barre de la rue de la Loi, pour ces fameux remplacements dont nous avons besoin pour faire croire que nous sommes toujours un pays.
Quand on voit nos stars : Arena, Onkelinx, Milquet qui n’ont plus rien à se mettre, ça va chier dans les boutiques de luxe.
Les gazettes feront le plein des nouvelles sensationnelles qui tiendront sur un timbre poste, mais qui rempliront des pages entières.
Et puis, même si nous ne brillons pas par le nombre de médailles, le Belge moyen pourra quand même s’enthousiasmer aux performances, dopé par la période, le grandiose, les drapeaux, les maillots tendus sur des cuisses d’acier, l’extase du sprint au moment du coup de rein…
Les patriotes ne manqueront pas de souligner l’admirable cohésion, malgré nos deux parlers contradictoires, de la délégation belge.
Ainsi nos lascars, Leterme et les autres, s’enfuiront vers des cieux plus cléments, en faisant semblant de s’intéresser au sport.
C’est très porteur le sport. Je n’ai jamais vu un responsable, même d’une buvette socialiste à Mons, déclarer qu’il s’en fout.
Tous sportifs !

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Des hommes en vue qui ont des biceps d’enfant de dix ans et le poids d’un cheval de trait, les jours de communion sportive, ont intérêt d’arborer le tee-shirt aux couleurs olympiques, de faire un tour de piste, l’essuie éponge autour du cou et – sage précaution – avoir l’indispensable drapeau belge roulé dans une poche de training, des fois qu’une caméra de la RTBf passerait par là ?
D’autant que les 3 semaines de rabiot engendrent des retombées comme des tournées dans des stades à Bruxelles ou ailleurs qui prolongeront ainsi l’anesthésie générale.
Ce qui peut nous amener aux alentours du 20 septembre, si Kim Geevaert est en forme. C’est-à-dire une bonne quinzaine après la rentrée dans les écoles et les usines.
Le drame pourrait être repoussé davantage, si après il y avait un autre événement comme une guerre entre la Suisse et le Lichtenstein ou un grand décès qui précipiterait la Belgique dans une neuvaine de deuil national, si vous voyez ce que je veux dire.
Il y aurait un grand rassemblement avec pleurs de la nation tout entière. On écouterait hoqueter de douleur nos constitutionnalistes. Les parlementaires évoqueraient la grande figure, trop tôt disparue, des trémolos dans la voix. Puis, tout de suite après, la gaieté, la ferveur populaire, pour l’avènement du suivant. Certes, cela n’aurait pas l’ampleur de l’entrée de la flamme olympique à Pékin, mais les peuples sont friands de ces choses-là.
Comme on a mauvais genre à se disputer autour des catafalques ou des Joyeuses entrées, on toucherait à la fin de l’année sans trouble, ce qui nous sauverait de Halle Vilvoorde de justesse. On aboutirait enfin à l’élection d’Obama.
Vraiment vernis, de méchantes et fortes pluies feraient les liaisons entre les cérémonies. Mais, il ne faut pas trop compter sur la nature. C’est la seule à s’en foutre…
Une mini tornade s’abattant sur la forêt de Soignes ferait comme le passage de la mer Rouge. Des milliers d’arbres abattus par la force du vent, Charles Picqué et Rudy Demotte auraient leur avenue francophones déboisée, pour l’entrevue historique.
On peut compter sur l’effort patriotique de nos journalistes pour boucher les trous, si par malheur nous ramassions des casquettes aux olympiades au point que l’après jeu serait amer.
Un dévouement sublime de la haute personnalité ne serait pas à exclure, si la survie du pays était à ce prix !...
Enfin, touchons du bois. La première phase est déclenchée. Nos moteurs de l’information tournent à plein régime, nos journalistes sont à leur poste et on sent tout doucement revenir les temps heureux de la Belgique joyeuse.
Les trois quarts des citoyens exultent et passeront des nuits blanches, l’œil rivé sur les exploits pékinois.
Le quart restant s’emmerdera comme d’habitude. C’est normal. Que voulez-vous qu’on fasse avec des gens qui ne sont pas sportifs et qui n’attendent qu’une occasion d’importuner les autres ?

Commentaires

Enfin, Richard, cela pourrait être pire. "Du pain, des jeux" disaient-ils et ils allaient au Colysée. Soyons positifs......
dorebul

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