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Une belge attitude !

-Dynaste de la Force à quoi attribuez-vous vos 18 médailles d’or ?
-A ma seule passion : la Belgique !
-C’est-à-dire ?
-L’élan patriotique uniquement, le sursaut vous comprenez ?
-Pas très bien.
-Quand j’ai gagné la médaille d’or chez les plus de 100 kilos en judo, alors que j’en pèse 57, j’ai pensé à Bart !
-Bart ?
-De Wever, l’homme qui aime la Flandre et qui n’abandonne jamais. J’étais plaqué au sol au bord d’un arm-lock …
-…un étranglement.
-Je me suis souvenu de Bart et de ma mère flamande. J’ai poussé un cri, la seconde après j’avais un koka.
-Light ?
-Oui. Mais suffisant.
-Et votre finale kayak en couple ?
-Jean-Charles était épuisé. « Ecoute, dit-il, finis sans moi ». Vous savez comme il est boudeur ! Il n’avait pas eu ses bonbons De Beukelaer qu’il prend le matin. Je lui ai dit : « enlève au moins ta pagaie, tu freines le bateau ». En effet, nous étions dépassés par les autres équipages. Alors j’ai pensé à Elio.
-Elio ?
-Di Rupo, si dévoué à la cause wallonne, si persévérant dans son travail, Belge avant tout. Alors j’ai pagayé comme un fou, débordant mes adversaires. Jean-Charles à l’avant criait « hou hou » chaque fois que je dépassais des concurrents. Mon père wallon de Charleroi et ma petite cousine de Mons me regardaient à la télé à Frameries, depuis la maison du peuple.
-Mais les plus belles médailles sont celles de la natation et de l’athlétisme. Pouvez-vous en dire quelques mots ?
-Nous nous étions arrangés au départ avec Michael Phelps. C’était 7 médailles chacun. Il m’a roulé dans le 4 fois 4 nages. La Belgique a de grands athlètes pour un si petit et magnifique pays, mais nous n’étions que 3 au départ. J’ai donc naturellement pris les deux derniers relais. Mais Phelps était plus frais. J’ai eu beau me concentrer sur la grande figure d’Yves Leterme qui doit finir la semaine à Pékin, je me suis dit : « Fais ça pour lui !», j’ai échoué d’un centième de seconde. Je n’ai eu que la médaille d’argent.
-Vous étiez déçu ?
-Oui, c’est certain. Vous pensez devant notre Premier, une médaille d’or ! Mais ce sera pour les jeux de Londres, dans 4 ans. Alors, je serai marié à Frida, une Belge d’Eupen. Cela me motivera davantage. La Belgique dans sa diversité me montre le chemin.

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-Et le dopage, vous êtes toujours accroc au pot belge ?
-Plus que jamais.
-Et les contrôles ?
-Sur les marchés de Pékin on trouve de bons produits masquant.
-Et en athlétisme, racontez-nous votre saut en hauteur ?
-Toute ma vie j’ai été un sauteur. Les Flamandes et les Wallonnes vous le diront. Mais il me fallait une motivation supplémentaire, j’ai associé mon bond à l’images des frères Van Rompuy. Oui, ils ne sautent même plus, ils rebondissent. J’ai pris mon élan, j’ai crié « vive le roi » et je me suis enroulé autour de la barre que j’avais fait placer à 3 mètres 10 !
-C’est un nouveau record du monde !
-Oui, mais si j’avais pensé à José Happart je sautais plus haut encore.
-Ça, c’est du Belge ! Pourtant, vous avez échoué au triple saut !
-C’est vrai. Mes sauts n’ont pas été homologués. En réalité, au troisième j’étais hors du stade. Parlons plutôt de ma plus belle médaille, celle du jumping.
-Là, la presse mondiale vous a couvert d’éloges.
-Je montais Gamin, un Ardennais de près de 500 kilos. L’entraîneur m’avait dit qu’au départ je devais dire à l’oreille de mon cheval quelques mots en flamand. Oui, Pomponnette, sa jument, est née à Weezembeek-Opem. Vous me connaissez, parfait trilingue comme tous les bons Belges, je lui ai dit : « Achtung ! Je moet niet te veel denken over wat zal komen, nom di diou ! “ J’avais oublié qu’on lui avait retiré Pomponnette pour une saillie avec “Ardent” son rival de “Ville-du-Bois”, un hameau de Vielsalm. Est-ce qu’il l’a mal pris ? ou est-ce la rage de vaincre à la Belge ? Nous avons fait un parcours rageur sans faute. Mon concurrent immédiat a été relégué à 13 secondes.
-C’est fabuleux !
-Toute cette énergie, toutes ces médailles, je compte les déposer à la Colonne du Congrès avant de me rendre chez le roi afin de lui offrir mon vélo, celui de ma victoire sur piste devant trois champions du monde.
-Comptez-vous exploiter vos succès ?
-Je vais faire un disque avec Madame Houard dans nos trois langues nationales. Puis, j’irai me reposer les jours pairs à la mer et impairs dans les Ardennes.
-C’est très fatigant, faire 250 km tous les jours !
-Sans oublier les après-midi à Eupen auprès de ma fiancée.

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