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Rendormez-vous, c’est du belge !

Heureusement qu’il y a les autres… la France, l’Allemagne, nos deux grands voisins où cela semble bouger davantage en politique que chez la lilliputienne Belgique.
Car, au vu des sondages, nous sommes bel et bien condamnés à voter « couillon » en jouant au yoyo avec les quatre partis du centre, puisqu’il faut adjoindre dorénavant aux MR, PS et CDh, les Ecolos.
Deux choses restent pour moi totalement incompréhensibles.
La première : l’électeur semble, d’après les sondages, ne pas imputer du tout la responsabilité de la crise gravissime aux promoteurs du capitalisme tout azimut que sont les libéraux dans le monde et auxquels les nôtres ont ajouté leur petite pierre. A tel point que le discours de Louis Michel est devenu complètement délirant « encore plus de libéralisme, etc. »
Ou bien nous sommes collectivement des débiles mentaux, voire des pervers, ou bien nous sommes convaincus que l’argent tient lieu de tout dans la conduite du pays et que le vice a été soudain baptisé vertu par les libéraux et que nous les croyons !
N’allions-nous pas vers une mondialisation globale de l’économie ? N’avons-nous pas assez entendu glorifier le système bancaire et le prêt sur hypothèque le plus débridé qui ont conduit à la pire catastrophe avec Lehmann, le « truc » Madoff, les titrisations et les folies acquisitives des banques ?
Qui a été le plus chaud partisan de cette catastrophe avant qu’elle n’éclate à la figure de tout le monde ? Mais le MR !
Heureusement que le gouvernement socialo-libéral n’avait pas encore détricoté le système social, sans quoi dans quel état seraient les Belges aujourd’hui ? A-t-on déjà oublié les slogans de Reynders et C° : faisons notre pension nous-mêmes, privatisons les Services publics, etc.
Et un mois avant l’urne, c’est à n’y rien comprendre, juchés sur les ruines de l’économie belge, Reynders, Laruelle, Michel et tous les autres poursuivent leur songe creux… et ça marche ! Le public en redemande. C’est un peu comme si détroussé au coin d’un bois par un voleur à qui jadis on a fait confiance, on reprenait le même chemin, dans l’espoir de se faire voler une deuxième fois !

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Enfin, la seconde chose tout aussi bizarroïde, c’est l’attitude du parti socialiste. C’était l’occasion pour ce soi-disant défenseur des petites gens de se démarquer de la pensée unique, de ce Centre qui en apparence regroupe tout le monde, mais qui, en définitive, referme ses bras sur du vide. C’était le moment de montrer la perversité du système et la mise en coupe réglée de l’économie au seul profit des détenteurs des capitaux.
Etaient-ils au courant de la sombre imbécillité générale ? De l’amour du cocu systématique pour sa prostituée ? Les socialistes n’ont rien fait qui les ait démarqués de la soupe commune dans laquelle ils bouillonnent avec les autres. S’ils perdent les élections du 7 juin, j’espère que les principaux responsables seront dégommés par la base. Encore que rien n’est moins sûr, tant ce parti s’est capolarisé au point que la base est complètement atone. Di Rupo aurait-il vu juste sur l’avachissement de son électorat ?
On en est aujourd’hui à présenter quatre partis pour la conduite des affaires qui, à très peu de choses, ont le même programme !
Et on voudrait que l’électeur soit enthousiaste !
Que va-t-il faire ?
Les plus consciencieux vont éplucher les programmes (tiens, vous en avez déjà vus ?) et se détermineront sur des petits riens. Un poil de remord des libéraux sur leur tout à l’égout mondial avec la promesse de resserrer les boulons, un « chtouïa » de différence rosâtre des socialistes au postulat centriste, une once de fronde des CDh pendant l’heure où Joëlle conduit sa fille au cours de danse, enfin, un projet écolo de Javaux qui fût moins farfelu et plus réaliste que le précédent, en résumé pas grand chose.
C’est dire si le résultat au soir du 7 ne tiendra qu’à une humeur de dernière minute pour que changeassent les majorités.
On en est à compter le nombre d’affaires, le poids des batteries de cuisine qui pendent aux culs de nos prétendants, pour évaluer les chances ou les malchances.
Il faut dire au nombre de casseroles que c’est le PS qui a le pompon. Est-ce à dire qu’il est le plus malhonnête ? C’est à discuter. Personnellement, je trouve le MR supérieur globalement dans son parcours malhonnête, rien que par son entêtement à glorifier la merde du système.
Au nombre de victimes, c’est lui qui tient la corde.
Est-ce que cela se traduira par une défaite de Reynders ?
Au vu de la passivité et du désintérêt général, rien n’est moins sûr.
Si les élections du 7 nous réservent des surprises, la plus édifiante sera celle qui n’en sera pas une, à savoir le profond mépris d’une majorité pour une classe politique en regroupement au centre, sans originalité, sans programme, donc sans différence.
L’avenir ? Une seule perspective : la mèche allumée au cul des francophones par les Flamands depuis dix ans. Elle a fait long feu à cause de la crise (on comprend pourquoi les libéraux disent que cette crise est une chance !) mais qui nous mettra un jour les boyaux à l’air. Ce qui sera un terme vaudevillesque à la comédie, bien dans notre nature.

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