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Guerre des tranchées au MR

Les journaux : On a vu lundi soir au MR une belle empoignade autour du principicule Didier Reynders, dont la double casquette gêne certains gros appétits.
Vice chef de gare et prince des cocus, c’est trop.
On n’en saura pas plus, sinon des bruits de chaise, de verre brisé et des cris qui passent sous la porte rue de Naples, que des curieux entendent du trottoir d’en face.
Il paraît, ce n’est pas la téloche qui en dira un mot, qu’ils en seraient venus aux mains ?
Ce qui se passe au MR est jubilatoire.
Voilà des roués de la politique, plus ou moins fourrés chez des avocats ou l’étant eux-mêmes, qui s’amènent la gueule enfarinée dans nos médias toujours bien disant sur la grandeur d’âme et l’altruisme de parti, laudateurs lyriques du commerce et de l’industrie, les voilà en train de se bourrer de coups à cause des maladresses de leur principicule Reynders coupable de ne pas avoir eu l’adresse de leur donner des os à ronger pour la législature et probablement la suivante !
Ah ! comme il est imprévoyant le Liégeois. Ce ne sont pas les Michel qui auraient poussé la connerie jusqu’à faire des bons mots à faire perdre de l’électeurs en cascade ; et les voilà en bras de chemises à s’insulter comme des communistes à la succession de Staline !
Parce que c’est ça qui les travaille, ces grandioses : ils ont la fringale des mandats qui leur filent sous le nez.
De l’autre côté du rideau de fer de ces commerçants du prêt à porter libéral, la clientèle se désole. Comment est-ce possible d’en arriver là, des gens si bien, si affables d’habitude, si discrets !
A la crèmerie concurrente, Di Rupo, en tablier bleu et crayon à l’oreille, s’inquiète de la querelle, des fois qu’elle ferait baisser la qualité du fromage collectif en faisant surir le lait du parlementarisme.
Reynders cupide, accroché à ses mandats, c’est du bonus pour les petites gens. Peut-être que cela fera réfléchir les connards qui gagnent 1000 euros par mois en bossant dur et qui votent pour ces rats avides.
Voilà les pontes MR séparés en deux camps : les gens de cour, Monfils, Laruelle, de Decker, et les gens de la fronde : Michel, Deprez, Chastel, Defraigne, Frédérique Ries… la rue de Naples transformée en champ clos. Au tournoi, les armures étincelles. Sabine ne sait plus entrer dans la sienne, la colère la gonfle. Son pouls cogne contre le gantelet, on se croirait dans une ferblanterie. Tous ces chaudrons alignés pour la parade, c’est comme si on y était.
La Defraigne ceint, de son petit foulard rose, la lance d’un Gérard attendri.
Monfils ressemble de plus en plus à Richard III, comme le voulait Shakespeare à la bataille de Boswort, alors qu’il se voyait à Hastings au côté de son duc de Normandie.

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Pendant ce temps l’actualité qui s’en fout, défile.
Pasqua Charles condamné en France à trois ans de prison dont un ferme pour des ventes d’armes à l’Angola ne veut pas tomber tout seul. Depuis, en Corrèze, Jacques Chirac a fait remonter le pont-levis de son manoir. Tandis que nous, selon les principes des coléreux du MR, nous assistons la larme à l’œil à l’envoi du prince Philippe, faire de la lèche au nom du commerce défaillant, chez ses confrères, les princes d’Arabie saoudite, un des pays les plus arriérés en matière de droits et de libertés des citoyens, alors que Leterme s’endort au moment de prendre l’avion sur les coussins d’Aladin et que les industriels du voyage tirent leurs calculettes dans le coin VIP du Boeing qui les ramène.
Ah ! ils ne sont pas gênés de mouiller la couronne dans leurs combines maffieuses avec des gens qui n’attendent que l’occasion de trouer nos viandes des mille dards de leurs armements dont certains viendront de la FN, bien entendu.
Faut dire que la cour est un peu dans le cas des appétits contrariés du MR. Les affaires sont les affaires, merde après tout, qui c’est qui se fendrait d’un chèque pour les nécessiteux de Laeken dans cette Belgique où tout fout le camp ?
Tandis que ça bruisse de courbettes, de poignées de mains affectueuses, de mains sur le cœur et de sourire à se fendre la gueule jusqu’aux couilles, sur des tapis plain supportant des tables garnies pour des mille et une nuits de bouffe, que les teigneux de la rue de Naples cherchent les yeux de l’adversaire pour les crever à coups de talon aiguille, les pignoufs de la rue regardent à la TV l’évolution du beau monde dans les salons de Riyad. Dieu et business braillent ces couillons, regrettant de ne pouvoir passer à la caisse, eux aussi, jurant bien que si une telle aventure leur arrivait, ils se feraient un plaisir de mettre leurs mousmés à la burqa et leurs filles au régime du pied au cul.
C’est promis, si le royaume continue à virer anarchiste, si le MR poursuit sur sa lancée de parti infréquentable, je deviens patriote et j’offre au Manneken-pis une tenue de prince royal en visite chez les émirs.
Pendant ce temps, ça cognait toujours dur rue de Naples :
Comme au temps de Ducarme et Duquesne, les duettistes du Libre échange, voici Reynders et Borsus, les duettistes de la mondialisation, deux têtes sur un même tronc ! (C'est tout ce qu'ils ont trouvé !)
Après le ring, le cirque : on leur souhaite bien du plaisir.

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