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Tyrannie en Iran.

Mais comment diable peut-on être Persan ?... rapporte Montesquieu dans ses lettres persanes.
Quant à la presse, à propos de l’Iran, ce serait plutôt le service minimum, avec la réplique de Géronte à Scapin dans les Fourberies « Que diable allait-il faire dans cette galère . ? »
C’est qu’on voit bien la révolte contre Ahmadinejad, le bourrage des urnes, les milices matraquantes en mobylettes, mais on n’a rien contre les mollahs, bref, on assimile le peuple iranien à un agglomérat de chiites dévoué à l’Islam, tendance Ali.
Alors, qu’irions-nous faire en cette galère ? Rien.
C’est fou comme la presse est devenue respectueuse ! Dès qu’un « homme de dieu » éructe à un micro les pires conneries qui sentent l’origine humaine comme on sent des pieds, il lui suffit de dire que « c’est dieu qui l’a dit », c’est fait, c’est sacré, c’est incontestable ! A croire que les oraisons sont interchangeables et que les versets du coran remplacent aussi aisément les missels que le Nouveau Testament a balayé la Torah.
La pièce se joue comme dans « La putain respectueuse » de Sartre. La presse accepte tout par lassitude, comme Lizzie, et les pouvoirs déistes lui tapotant les joues s’écrient comme Fred dans la pièce « Allons, tout est rentré dans l'ordre ! ».
Pourtant chaque jour amène son lot de nouvelles, celles que produisent les peuples des Villes d’Iran, à commencer par Téhéran qu’insupporte désormais le régime.
La presse est vieux jeu. Elle en est toujours à suivre les intellectuels de gauche qui poussèrent des hurrahs à la chute du Shah et ne prirent pas garde au régime des ayatollahs qui prenait la succession.
Pas question de remettre en cause un régime qui mêle comme jamais, politique et religion, se disent nos stratèges.
La caution de dieu concerne aussi les dictateurs !
Suffit-il de s’amener quelque part en accoutrement d’église pour avoir droit à tous les soins et toutes les déférences ?
C’est apparemment ce qui se passe d’étrange dans ce début de siècle voué aux mystiques, comme a prophétisé Malraux (le XXIme s. sera religieux ou ne sera pas)
Et pendant qu’on s’occupe de dieu, les riches s’occupent de nous ! C’est fou le temps qu’on perd en salamalecs d’église, tandis qu’on nous fait les poches !
La dernière perle d’Orient vient de tomber des bouches d’oracles du Parlement iranien : une loi renforcée contre les délits d’Internet !
Des experts ont dressé une liste d’interdits contraires à la morale et aux valeurs religieuses. Désormais sera passible d’emprisonnement tout utilisateur de sites exhibant des scènes de pornographie, montrant des prostituées et des déviants sexuels. Il paraît que voir une gamine de cinquante ans qui s’amuse à la double pénétration attente aussi à la sécurité de l’Etat et à la paix sociale !

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Des stations de brouillage comme du temps « d’Ici Londres » empêcheront de voir « l’innommable ». Ceux qui se sont dotés en prévision de la censure d’appareils de contre-censure devront s’attendre à tout !
Evidemment, les Iraniens ne supportant plus les gueules d’empeigne au pouvoir et qui se défoulaient sur la Toile ou qui faisaient la propagande de sectes hostiles à l'islam, traitant l'ayatollah Ali Khamenei de vieux con, seront poursuivis et embastillés.
Que faut-il de plus pour que la presse d’ici sorte des églises et des mosquées où elle a l’habitude de faire ses dévotions, pour enfin faire son boulot et dénoncer le régime iranien actuel, avec autant de vigueur qu’elle dénonça jadis celui du shah ?
A moins, qu’on ne trouve en l’Haut-lieu de nos démocraties suprêmes, que Khamenei dans sa grande sagesse n’a pas tort de mettre le holà à la branlette libertaire qui secoue l’Iran ?
Dans la perspective du chômage et de la grogne grandissants, nos dirigeants socialo-libéraux pourraient demander des conseils à Ahmadinejad sur la confection d’une bonne et ferme loi contre nos trublions électroniques ?
Tant qu’à faire, plutôt que louer un Airbus en panne permanente pour notre armée, il vaudrait mieux acheter tout de suite quelques milliers de mobylettes pour que nos sbires maniant de gros bâtons, sillonnent les rues, en toute démocratie, bien entendu.
On n’aurait plus qu’à faire comme la Chine, devenue sans fausse pudeur l’amie du Régime iranien, fusiller un rebelle, de temps en temps.

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