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Entre colère et mépris.

La colère, à cause de la formidable carte que le PS aurait pu jouer dans l’effondrement du système libéral plombé par la spéculation la plus éhontée et la plus égoïste à laquelle l’économie se confond désormais.
Le mépris, parce que l’ensemble des « leaders » de ce parti (En France on dit les éléphants) est condamné à vendre son exécrable marchandise jusqu’au bout, emporté dans l’opprobre général mais luttant, comme parfois résistent pour la pension complète, certains vieux travailleurs malades de fatigue.
Ce parti n’ayant plus d’avenir et destiné à se fondre parmi les conservateurs, peut-il encore se transformer, retourner aux sources et s’inspirer du peuple ?
Dans une société où l’on voit poindre une crise engendrée de celle de 2008, faisant régresser l’ensemble du pays de palier en palier, l’idée ancienne d’un socialisme révolutionnaire doit renaître.
On assiste aux derniers efforts du PS à nous faire croire qu’une émancipation collective est pire que tout. Comme si la situation dans laquelle nous sommes est préférable à ce que cette société aurait pu être sous un autre régime, sans évidemment en avoir fait l’expérience, mais décriée en se référant au système soviétique dans lequel, selon Di Rupo et ses pareils, nous aurions été entraînés. !
Qu’en savent-ils ?
Alors que la question est « s’ils avaient su dans les années grasses dans quoi nous allions sombrer, auraient-ils couru comme ils l’ont fait se jeter pieds et poings liés dans le système libéral ? »

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Ne faudrait-il pas reconsidérer la compatibilité de la justice sociale avec l’autonomie individuelle et faire la part du mensonge et de la vérité dans ce que l’on nous assène de leur incompatibilité ?
Malheureusement les socialistes et les libéraux associés au gouvernement déshabillent l’autonomie individuelle de son contenu essentiel : la liberté et l’usage que l’on en fait, avec les lois de sécurité initiées par Laurette Onkelinx, quand elle était ministre de la justice et poursuivies par le ministre actuel de l’Intérieur.
Si bien que le PS va se retrouver impliqué dans une situation où la liberté individuelle se bornera à la seule initiative d’entreprendre, le tout noyé dans des écoutes téléphoniques, des radars, des agents de sécurité, des espions télévisuels et des forces de l’ordre renforcées et suréquipées.
Le résultat ne se fera pas attendre, il est déjà en promotion et on le sent poindre dans les discours, nous n’aurons toujours pas l’amorce d’une quelconque justice sociale et nous aurons perdu l’autonomie individuelle.
Nous sommes entrés dans ce que le sociologue Zygmunt Bauman décrit comme des sociétés liquides : les classes, les institutions, les structures sociales qui donnaient un sens à l’Etat de droit, structures floues mais réelles qui protégeaient les individus, se sont dissoutes.
Les individus ainsi « libérés » les uns des autres sont à la merci d’une vulnérabilité nouvelle.
Chance ou malchance ? C’est à l’appréciation de la manière dont un renouveau du socialisme pourrait disposer des atouts ancien pour en finir avec ce qu’il y avait de rigide et de méprisant dans le socialisme primitif pour l’individu au nom de la collectivité, afin de faire évoluer les esprits vers les possibilités réelles de vie de chacun.
Ce n’est pas impossible.
Trouver la charnière entre la justice sociale et le sentiment individuel de la réussite est le sens de demain pour un socialisme retrouvé.
Le PS en est à mille lieues.
Tout reste à faire.
En attendant que la gauche assure les droits nouveaux, place à l’initiative privée : celle de Pierre Legros, ancien bâtonnier (1), est assez exemplaire. Il voudrait socialiser la justice et la rendre accessible aux plus démunis exactement comme la santé et l’éducation. Il suffirait que les citoyens paient une contribution annuelle minime.
L’idée est à explorer. Il y en a d’autres qui partent dans toutes les directions.
Il suffirait de ne pas toujours céder aux volontés du pouvoir économique sous prétexte qu’il faut retenir les décideurs à tout prix. Eh bien ! non, pas à tout prix.
Tant que le PS restera sur la ligne politique qu’il défend, il sera incapable d’évoluer dans une véritable reprise en main de l’Etat au service de la population et non des industriels.
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1. Ainsi on ne dira pas que je passe mon temps à descendre la profession d’avocat.

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