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L’ambitieux se repaît de la soumission.

De projets austères en pochades désinvoltes, les chroniques jetées au vent n’ont que le mérite d’avoir été écrites en liberté, « pour le plaisir » comme dirait le chanteur.
J’ai étrillé le parti socialiste plus qu’à son tour. Si bien qu’un nouveau lecteur croirait ouvrir le site d’un enragé polémiste de droite. Le même acharnement a poursuivi le MR, quoiqu’entrepris par le même homme.
S’il y a cependant une chose que j’eusse aimé exprimer, c’est le regret de voir l’évolution de cette société à cent lieues de ce qu’elle aurait dû être.
L’idée démocratique est dénaturée, bafouée, trompée dans la société actuelle. La plupart des gens vivent dans la croyance d’idées fausses.
Nous avons fait un choix le 13 juin, guidés par cette fausseté au bout de notre crayon électronique, sans aucune possibilité d’élire un représentant qui nous représentât mieux que ceux qui s’offraient à nos suffrages.
Est-ce ainsi que va la démocratie ?
La démocratie, selon les auteurs de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, est une des formes simples de gouvernement, dans lequel le peuple en corps à la souveraineté.
Cette formule est très fortement contestée aujourd’hui et pour cause, car cette vision de l’art de vivre ensemble suppose une simplicité à l’antique des mœurs et des relations sociales. Or, notre modernité conjointement au progrès des techniques et donc des besoins, nous écarte chaque jour davantage de la rusticité de la définition encyclopédique. Il faudrait trouver un autre mot que « démocratie » pour définir dans quel régime nous sommes.

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Les « élites » se sont faites à l’idée que le « progrès » engendré par les techniques, s’il a grandement favorisé l’existence du plus grand nombre a, en même temps, étouffé les sentiments de fraternité et d’interdépendance des hommes. Si bien que l’exigence de la raison, chère à nos économistes et politiques, induit une méfiance évidente à l’égard des autres.
La probité, le sérieux et l’altruisme de nos élites sont en cause.
Comme il fallait bien soutenir que le peuple soit incapable de se diriger avec sagesse, on n’a laissé à celui-ci que la capacité de choisir ses représentants.
En réalité les gens que nous élisons ne font pas la politique qu’ils sont censés faire. Cela se traduit dans tous les programmes de gouvernement, comme la construction de l’Europe qui n’a rien à voir avec ce qu’aurait voulu les Européens.
Les élections servent à légitimer un pouvoir qui n’a plus rien à voir avec une volonté populaire quelconque.
Nous votons pour des privilégiés, dont nous ne sommes pas sûrs qu’ils ne fassent pas le contraire de ce que nous attendons d’eux.
Nous vivons dans un état de frustration complète. L’incapacité dans laquelle nous sommes de pouvoir traduire notre frustration par un acte politique nous fait baisser les bras.
Cela s’appelle la démocratie confisquée. On en arrive à toutes les confusions et tous les amalgames.
Toute décision est relativisée par le sentiment d’un abus de pouvoir, l’illégitimité parfois, l’inadéquation à la volonté populaire, le sentiment qu’elle est dictée par des pouvoirs occultes économiques et la spéculation des élites. Le seul exemple se vérifie en Grèce où le peuple paie la facture d’une gabegie et d’un laxisme dans lesquels il n’est pour rien, alors qu’il sort à peine d’une saignée « pour sauver les banques », industrie autrement coupable et qui s’est empressée aussitôt que redressée à spéculer contre son sauveur.
Enfin, la situation générale de délabrement et cette pauvreté renaissante en Europe ne sont que l’œuvre de ses dirigeants. Comment se fait-il que produisant de plus en plus, nous en soyons arrivés là ? Et qu’au lieu de progresser, nous régressions au point qu’un travail honnête ne puisse plus nourrir décemment une famille ?
Et ce sont ceux qui ont failli, qui se sont trompés, qui nous conduisent à la ruine, à l’inflation, au désastre final, qui se présentent devant nous avec leurs bilans trafiqués et qui vont faire un gouvernement !
Quelle étrange chose que le goût du pouvoir, pour le pouvoir. Et comme dans les démarches du nouveau duo Di Rupo – Bart De Wever, on peut lire cette ambition qui se fait humble, afin de mieux nous en cacher la monstruosité.

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