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A la chaleur de l’été…

Ce que l’on n’a pas encore compris en Belgique, malgré les affaires parfois très anciennes desquelles surgissent des noms comme Mathot, Coëme, Van der Biest, Cools, Ducarme, Fournaux ou des administrations communales comme Charleroi ou Huy, c’est l’extrême convergence d’intérêt des organisations politiques de pouvoir avec l’argent… l’argent sale, l’argent des riches, l’argent des donateurs, l’argent public et l’argent privé.
Au vu de l’effondrement de la cote de popularité de Sarkozy, suite à l’affaire Woerth-Bettencourt, les Français l’ont compris
Indépendamment des suites des enquêtes en cours et des différentes personnes qui seront blanchies ou impliquées, cette affaire a révélé deux choses fondamentales dans le pourrissement de la démocratie qui sont également valables pour l’ensemble des pays de l’Union Européenne.
1. La justice ne se rend pas de façon égale pour tous.
Elle va au domicile de madame Bettencourt. Elle va également dans les bureaux du ministre pour son audition. Mais elle met en garde-à-vue un maître d’hôtel et convoque sept à huit fois de suite une comptable pour la faire revenir par harcèlement et intimidation, sur certaines de ses déclarations gênant le président de la République.
La garde des sceaux Alliot-Marie laisse le procureur Courroye de Nanterre mener des investigations, sachant qu’il est l’ami du pouvoir UMP, en plus, il est connu et cité dans les conversations chez les Bettencourt avant que l’affaire éclate, comme un ami sûr et compréhensif; enfin, sous la dépendance directe de la chancellerie, Courroye devra la suite de sa carrière à la garde-des-sceaux. Alors qu’un juge d’instruction est tout à fait indépendant et offre de meilleures garanties d’équité.
Voilà pour la justice.
2. Pour le reste, c’est la première fois que la vie de l’héritière d’une des plus grandes fortunes de France est étalée sur la voie publique. Ce n’est pas triste ! On la voit en villégiature à l’hôtel sur la côte faire donner à ses chiens des soles à cent euros pièce, sortir des sommes astronomiques de ses comptes pour… permettre à la droite de battre Ségolène Royal, opération maquillée en achat d’une bague, d’après son homme d’affaires de Maistre.
On voit les « amis » de la vieille dame, comme Banier, le photographe, faire le siège à l’argent qu’elle possède et qu’elle a la faiblesse de lâcher par paquet de cent briques et l’indignation des domestiques, nombreux à Passy, environ une vingtaine, assister rageurs et impuissants à ce pillage organisé !
Et on se dit qu’à défaut de preuve que Woerth ait été ou non compromis, ce n’est pas dans ces milieux qu’un homme politique doit chercher des exemples pour le peuple et que s’y montrer et s’y complaire est un signe qui ne trompe pas.
Cette affaire Woerth-Bettencourt n’est pas sans rappeler les affaires qui ont secoué le monde politique belge et le secouent encore. La rouerie de certains hommes d’Etat dont on voit les noms qui traînent aux alentours d’affaires louches, et qui passent à travers en niant effrontément des évidences, nous revient à la mémoire..
Car tout se passe en maquignonnage dans ces milieux. Jamais d’écrits, rien que des engagements sur parole et des « top-là », dans la main. C’est tout à fait comme dans l’ancienne aristocratie de la pègre, la parole donnée ne laisse pas de trace et est basée sur la confiance et l’honneur entre voyous : une affaire d’homme…
Des « julots » en politique, il en pleut.
Revenons à l’exemple français : le 18 janvier 2007, la comptable de Madame Bettencourt sort 50.000 € de la banque. Elle les remet à sa patronne à 12 h 30, laquelle aussitôt les dépose dans les mains de son homme d’affaires Patrice de Maistre. On a de lui une note expliquant à sa cliente qu’il faut financer l’UMP et NS (Nicolas Sarkozy). Le lendemain, de Maistre rencontre Eric Woerth, à 8 h 30 du matin dans un café. Eric Woerth est déjà à cette époque le trésorier de l’UMP.
Tout est prouvé, sauf dans quelle poche sont passés les 50.000 € ?
Vous le savez… tout le monde le sait, sauf le pouvoir et l’intéressé.

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Woerth nie. Il n’y a aucune preuve, il n’a signé aucun accusé de réception, et pour cause…
Sur ces simples présomptions, un citoyen ordinaire dans le cadre d’une instruction sur l’utilisation de fonds à destination illégale, serait inculpé et partirait en préventive.
Mais il n’y a pas de juge d’instruction, le procureur Courroye n’a pas « le pouvoir » du juge d’instruction. Et même s'il l'avait !... que Woerth craquerait, dans un ultime sursaut d’honnêteté, oui, il a failli, non il n’est pas l’honnête homme qu’il se dit, oui, les fonds recueillis ont servi à battre Ségolène Royal pour que la droite s’impose, etc… c’est Sarkozy qui saute et avec lui, on assiste au plus gros scandale de ces 50 dernières années et la déroute certaine de la droite, après que la Haute Cour ait condamné et déchu de ses fonctions le président de la République.
Alors, dans tout cela, l’honnêteté de Woerth est incontournable… affaire d’Etat !...
Le temps passe. On arrive aux vacances, ouf… Ils se croient sauvés.
D’autant que l’opinion de droite se scandalise de l’insistance « fasciste » des journaux et des partis de gauche.
C’est le monde à l’envers. Mais, il en a été toujours ainsi. Accabler l’adversaire de ses propres vices et mensonges, c’est troubler l’opinion.
Mais voilà, l’opinion en France n’est pas si bornée qu’on ne le croit.
Qu’on se méfie en Belgique, le citoyen pourrait, lui aussi, sortir de sa torpeur estivale. Nous avons aussi nos julots.

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