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Barak chez les nuls.

Condom est ce mot français inventé en Grande-Bretagne qui désigne une protection connue de la galanterie internationale et officiellement ignoré des séducteurs anglais. Leur préférence va à « contraceptive sheath ».
Cette pruderie britannique à faire porter la responsabilité des mots honteux sur les voisins, est en train de changer à propos de Barak Obama.
Autant, le sénateur avait montré de l’allant et un vrai sens de la politique dans sa campagne, autant le président a oublié qu’il avait été un grand communicant.
« Wretched » (piètre), « stupid » sont les mots les moins durs employés par la presse anglaise pour expliquer sa politique.
A la suite des révélations de WIKILEAKS sur les leaders français décausant leurs petits camarades politiques, la démarche anglaise est plus franche et donc moins détestable, que celle de Sarkozy à propos de Chirac et Rocard, sans oublier une déclaration tout à fait étonnante du président français sur la façon dont l’Etat français s’est approprié la culture des Bretons, des Basques et des… Flamands, tout ça à l’oreille de l’ambassadeur US à Paris !
Est-ce le changement de gouvernement ? Les Anglais sont en train de brûler ce qu’ils ont adoré, en Barak Obama.
Il a déçu sur la manière légère avec laquelle il a traité les classes moyennes, en première ligne depuis 2008 et la crise. Clinton était autrement plus adroit à manier la middle-class. Ce n’est pas que le président Obama manque de conseillers, il a même repêché d’anciens fonctionnaires de Clinton, c’est qu’il manque tout simplement de compétence.
Traditionnellement, le leader de l’un des deux partis traditionnels au pouvoir se montre aussitôt attentif aux désidératas de l’autre, en acceptant de rencontrer le candidat évincé et en dialoguant avec les parlementaires en exercice.
Ce que Obama n’a pas fait sur près de deux ans de mandat. C’est d’autant plus maladroit, qu’à la mi-mandat le parlement bascule assez souvent dans l’autre camp. C’est le cas en 2010.
On pense même que Clinton à la place de Barak aurait pu éviter les Tea-Party Movement, ces petites formations d’extrême droite qui sont autant d’aiguillons à la droite classique, ainsi plus ardente que jamais pour la revanche dans deux ans.
En se focalisant sur la réforme du système de santé, Obama n’a pas répondu à l’attente des électeurs qui l’avaient plébiscité en grande partie pour qu’il s’occupe du chômage et de la dégradation de l’économie américaine, stagnante depuis l’an dernier avec des minimas de reprises à l’image d’une Europe que d’habitude les USA battent largement en pourcentage.
Di Rupo n’en reviendrait pas, mais on dit aux States que Barak Obama est trop à gauche et si les Américains votent « démocrate », il leur déplait qu’on affuble leur président du terme de « socialiste », la presse anglaise approuve l’électeur américain : les équipes du président camoufleraient sous l’étiquette démocrate un activisme de gauche « damned ! », l’URSS serait proprement réincarnée à Washington.
La politique étrangère US subit un revers sensible sur la diplomatie en Israël. Avec le refus de Netanyahou de geler les colonies et l’abandon de madame Clinton de ce préalable, la paix au Moyen-Orient vient de prendre un coup, en même temps que la politique américaine. Comment un si petit pays peut-il « résister » au grands pays à qui il doit tout ?
A moins que Hillary Clinton soit décidément aussi nulle que le président ? Ou encore, que les Lobbies juifs font la loi depuis NY jusqu’à Washington ?

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En gros, le reproche de la presse anglaise le plus marquant c’est le « socialisme » d’Obama. Et avec lui c’est toute l’incompréhension de la mentalité anglo-saxonne qui se rebiffe à « trop d’Etat » et qui remonte jusqu’au Sénat. Comme eux, les Américains ne voient pas d’un bon œil l’Etat s’occuper de l’économie, organiser des « Welfare » dans l’esprit du « care » d’une Martine Aubry, qui n’en finit plus à faire oublier le mot rue de Solférino.
Ils ne sont pas loin d’imaginer que « socialisme » est l’autre mot de « communisme ». Le PS belge, social-démocrate, incapable de faire du mal à une mouche dès qu’elle provient d’une banque, serait quasiment – pour les Républicains tout au moins – assimilé à une officine stalinienne !
L’élection bi-polaire aux USA, tout en empêchant des systèmes à la Belge avec nos sept partis en pourparlers depuis six mois et demi, ne convient pas aux présidents trop ancrés dans leur parti. Clinton avait bien vu qu’il devait tenir compte des Républicains et faire une politique d’alliance relative entre les deux partis.
La presse anglaise ne le dit pas, en vertu de ce que j’avais écrit sur le condom : sans avoir prononcé le nom de Tony Blair, comme celui de l’ex-chef du Labour, le nom du président des Etats-Unis est en passe de devenir un gros mot.

Commentaires

Ceci aussi est très bien. C'est la Belgique qui n'inspire pas. Il ne faut plus en parler.

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