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L’honneur perdu de Masataka !

L’AFP nous dit que des ouvriers ont pénétré dans le bâtiment du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima pour la première fois depuis l’explosion survenue au lendemain du tsunami du 11 mars.
Cela aurait eu plus de gueule si le premier à y pénétrer avait été Masataka Shimizu, président de Tokyo Electric Power Company (Tepco), propriétaire et opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima.
Au moins aurait-il justifié pour une fois son énorme salaire, en montrant l’exemple.
C’était une légitime interrogation de ma part, tout en sachant la réponse d’avance.
Ces patrons sont des lâches et des jouisseurs qui ne sont pas à la hauteur des devoirs qu’on pourrait légitimement attendre de ceux qui font des discours. Hélas ! il existe peu de cas où celui qui exhorte à la vertu et au sacrifice se porte au devant de tous. En général, ils laissent le soin aux autres de faire le geste, tandis qu’ils se réservent la parole.
Il est loin le temps de la charge historique de Reichshoffen quand les gradés, à la tête de la troupe, menaient les autres à la boucherie. Ce n’était pas malin. Au moins, ça avait de la gueule ! Depuis 14-18, changement de décor, les généraux meurent dans leur lit. Ce n’est pas pour rien qu’on a inventé les PC d’état-major, loin du front, sous prétexte d’avoir une vue d’ensemble ! Ce sont des ploucs qui ont dessoudé Ben Laden, leur grand chef supervisait avec ses invités dans les caves de la maison Blanche.
Sous l’avalanche des principes et de la hauteur morale, ceux qui pensent pour les autres ont cet avantage que la torture de l’esprit n’a jamais tué le penseur.
Les politiciens se mettent à l’abri du besoin en clamant leur volonté de donner à tous de quoi bouffer. Les patrons des entreprises courent les tribunes pour appeler leurs travailleurs au courage, au grand sacrifice pour un sauvetage une fois tous les deux ans de l’entreprise, puis s’en vont finir la soirée aux putes ou au club, dans une suite logique d’une vie qui n’a rien d’héroïque.
On aimerait au moins dans la catégorie des politiques que des responsables montrent l’exemple ! Qu’un Di Rupo, au lieu du discours sur son humilité, partage le salaire et la vie d’un ouvrier d’Arselor-Mital pendant un mois ou deux, Milquet en caissière à mi-temps et Reynders en lampiste à la SNCB, puisque c’est là que Jean Gol l’a poussé, pour la carrière toute en langue fourrée et glissements feutrés sur moquette qui est la sienne, et pas comme accrocheur de wagons, du reste l’artiste ne sait pas jouer du bugle.
Voilà l’école de vie qui leur manque, leur talon d’Achille, si bien que lorsqu’ils nous tétanisent par leurs propos moraux, leur rigueur morale, nous aimerions qu’ils aient fait au moins une fois l’expérience de la gamelle et de l’horloge pointeuse, des trois poses et du chômedu.
Cette société est faite de 10 % de donneurs de leçons, d’éducateurs des foules et de l’autre, 90 % de multitudes besogneuses, pauvres et obéissantes. (Voir la raison sociale de l’entête)
Et aux noms de quels principes, s’il-vous-plaît, ce sont ceux qui sont toute la journée au charbon, qui auraient à recevoir des leçons de ceux qui ne foutent rien de leurs petits bras « musclés » ?
Nos mouflets apprennent à défendre la société par l’apprentissage de la morale bourgeoise à l’école. Au nom de quel principe sacré, feraient-ils le sacrifice d’un apprentissage autrement plus utile : celui consacré à l’étude du parasitisme de haut vol et qu’on leur cache cependant, comme un exercice honteux ?
Je n’en ai rien à foutre de la protection des élites, et nos enfants, non plus.

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C’est toujours sous couvert du même principe que tout le monde tombe dans le traquenard : l’argent est roi, donc ses détenteurs le sont aussi. Alors, tous les autres qui approchent le pouvoir, les politiques, les journalistes, les savants et les artistes, sont à de rares exceptions près, des chiens couchants, gardant la maison, l’écuelle pleine devant leur niche.
Le flic qui me colle un PV parce que ma bagnole stationne là où elle ne devrait pas, n’est que le bâton merdeux qui ne s’écrase que sur les sales tronches des gens de la rue, en évitant avec grand soin d’enquiquiner les grossiums qui l’emmerdent plus que moi, mais contre lesquels il fait coucouche panier par ordre supérieur.
C’est ainsi qu’elle tourne cette petite société, pas très propre, pas très digne, du moment que les gens d’en bas bouffent à peu près les merdes qu’on leur laisse…
Rassurons-les, les dirigeants japonais de TEPCO et des autres bidules cotés en Bourse n’ont pas été victimes du tsunami, ni de l’atome dévergondé de Fukushima. Si ça se trouve, en cas de besoin, ils ont quelque part à leur disposition des casemates molletonnée à l’intérieur, sous d’épaisse couches de béton, entourées de fossés et de barbelés, alors les vagues, l’air radioactif, la faim, le froid, ils s’en foutent complètement.
C’est normal. Nos actuels négociateurs, pour un futur gouvernement du peuple, sont exactement dans le cas.
Alors, vous pensez, comme nos viandes les intéressent !

Commentaires

Voilà une excellente réflexion, très pessimiste naturellement lorsque RICHARD écrit des (SES) vérités, mais alors que faire, sinon la révolution comme en afrique du nord??
C'est un" copier coller" de la chronique du jour avant!!
Postée le: reiter | mai 5, 2011 09:48 AM

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