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Colloque singulier.

Oh ! chère madame, vous ne connaissez pas la nouvelle ? Le roi est nu ! Non pas que sa nudité ait une connotation sexuelle, et qu’il nous soit apparu sortant de la douche en pestant contre la femme d’ouvrage qui a oublié les serviettes ! Vous pensez bien que nous autres, mères de famille et parfois nombreuse, nous en avons vu d’autres, et autrement membrés… Mon Arturo, si vous l’aviez vu à vingt ans, à peine sorti de sa Lombardie natale. La vigueur que c’était, quand il me prenait debout contre le mur de la gare, avant de reprendre le train de Mons, non, ce n’est pas celui que vous croyez… Lui, ne s’appelle pas Arturo.
Il s’agit bien de choses plus graves. Un infâme malotru a trahi le secret du colloque singulier en le livrant aux gazettes! Si le colloque est singulier, c’est qu’il ne s’adresse pas à tout le monde. Il requiert une discrétion absolue, des fois que s’il était divulgué, les gens s’apercevraient que le roi est un homme comme les autres.
Eh bien ! vous le croirez si vous voulez, le roi est un homme comme les autres.
C’est bouleversant, tragique ! Nous entretenons quelqu’un, d’une manière telle qu’il n’est plus comme un autre, la question qui dérange : qui surdimensionne un homme comme un autre, pour qu’il ne le soit plus ?
Enfin, vous suivez mon raisonnement ?
Avec de pareils raisonnements, on en arrive au pire : Bart De Wever au programme de la VRT pour une série… Di Rupo obligé de sauver le roi en le cachant quelque part, comme les services secrets pakistanais, Ben Laden… la menace d’étudiants flamands venus d’Anvers en hélicoptère pour se le farcir… Delpérée converti en constitutionnaliste républicain pour faciliter l’accès de Rudy Demotte à la présidence à vie de la Wallonie… le complot de Reynders attendant Rudy dans un couloir et le découvrant, comme le duc de Guise, encore plus petit, mort, que vivant !
C’est toute la dynastie, le pays, le drapeau, qui vacillent, et les poilus, nos héros qui sont sous terre depuis presque cent ans qui se retournent dans leur tombe, enfin, s’ils le peuvent encore, des fois qu’ils n’auraient plus la consistance pour opérer une manœuvre aussi délicate.
Vous m’en voyez toute retournée moi-même. Et en effet, quand on y pense, pourquoi serait-il fait autrement ? Parce qu’il est né le cul dans le beurre ? Paul Frère se l’est mis tout seul dans le beurre, et vous voyez comme le milliardaire ne se gêne pas avec nous, ses restructurations constantes, les souffrances des personnels déstabilisés, à deux doigts de perdre un emploi qui les rattache encore à la vie. Vous me direz, le cul dans le beurre, ça favorise la pénétration, vous voyez la pensée sacrilège ? L’énormité de la comparaison ? Du coup des malintentionnés titreraient « Le roi serait-il gay ? ».

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Les gazettes qui sont les premières à donner en lecture les bonnes feuilles de l’ouvrage qui dévoilent le roi, ce sont elles qui se sont effarouchées en premier et avec le plus d’ardeur, d’un lever indiscret du voile quasiment islamique des chuchotements royaux !
D’après les bruits qui circulent, on parle, on chante, on pleure, on ricane, on s’engueule dans ces colloques. C’est un peu comme dans les sacristies, avant Vangheluwe… Parfois, quand la personne royale a mal digéré des haricots, elle lâche une caisse sur la soie de la bergère Louis XVI. Vous jugez de l’effet, si le public était au courant des divagations intestinales au palais ! Les remugles à l’ordre du jour ! C’est fou comme il faut prendre sur soi quand on en sort afin de paraître serein devant les journalistes, après une pareille épreuve.
-Que vous a-t-il dit ?
Comme s’ils allaient répondre « Il a de l’eczéma dès qu’il voit De Wever. Je lui ai proposé qu’il essaie la pommade du docteur Brol. ».
Ils répondent « Le roi m’a reçu à 17 h 47. Vous comprenez qu’il m’est impossible de nier qu’il m’a vu, pour le reste, il a prolongé mon mandat d’informateur pour le formateur qu’il nommera sans doute prochainement ».
Et encore, vu comme ça, il y a trahison du colloque puisqu’il annonce que le roi nommera un formateur prochainement, comme si le public ne devait pas savoir que c’est quand même le moment ou jamais de nommer quelqu’un pour faire quelque chose.
Mais je cause… Voilà Arturo qui revient du marché. Oui, il a beaucoup changé. Il n’a plus le port royal des débuts. La calvitie ne l’avantage pas. Et puis, question de nos rapports intimes, c’est le parfait colloque singulier. C’est tellement confidentiel et singulier dans la monotonie, qu’il vaut mieux ne pas en toucher un mot. De toute manière, même en exagérant, ça passerait inaperçu.

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