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DSK pour un octobre rose ?

A propos de l’élection à la présidence de la République française dans un an, on a vu Dominique Strauss-Kahn et sa chouchoute s’extirper d’une Porsche, l’autre jour à Paris. Banalité qui n’aurait ému personne aux USA et qui n’aurait pas fait glousser plus que ça en France, si ce n’avait été un « camarade cafteur » de Dominique de la rue de Solferino pour que ça devienne un scandale.
Le Je-sais-tout de la finance est riche à rabattre toutes les poules de Pigalle au Fouquet’s, même que sa « mignonne », Anne Sinclair, plus riche que lui, en fait une fixette, et alors ? De toute manière, même les pauvres deviennent riches au schmilblick financier de la politique, des places et des planques ! C’est à partir de Mélenchon que ça devient plus sérieux à gauche, pour devenir vraiment scrupuleusement honnête avec Nathalie Arthaud et Olivier Besancenot, à l’extrême gauche. On sait bien que le PS en tombant dans la social-démocratie en croque comme la droite, quand il est au pouvoir.
On n’ignore plus que le sphinx du FMI risque fort de se présenter aux primaires du PS et que pour tous les autres candidats potentiels comme Hollande et Montebourg, « cher Dominique » devient un homme à surveiller. Tout y est pour activer la machine à perdre ! L’augure de la finance a une revanche à prendre sur Ségolène qui l’avait battu au choix des militants en 2007. On se souvient d’un DSK déjà en rondeur et manière d’en imposer, en prenant les autres pour des imbéciles. Ce qui fait penser que les sondés des Offices de Statistiques aiment bien les mirliflores exilés, comme certains dirigeants du PS qui le trouvent irrésistible.
Il n’est pas dit que les chances de Sarko pour rempiler soient si incertaines que cela. On se rappelle en 2007 que ce qui a fait perdre Ségolène Royal, ce sont les Fabius, Lang, Delanoë et Aubry, plus que l’UMP.
Si le phénomène perdure, le PS pourra attendre encore 5 ans !
En réalité, la cote de popularité de Dominique Strauss-Kahn est surfaite. Sa position au FMI, ses manières de grand bourgeois et le fait qu’Anne Sinclair soit parmi les femmes les plus fortunées de France ne plaident pas pour un socialisme de réforme à la Montebourg, ni même pour un socialisme de consensus du genre de celui de François Hollande.
Mais il plaît au Centre et même à une certaine droite qui n’adhère plus à Sarko et réprouve le Front National. La gauche « consentante » le définit comme « malin » voire « roublard », les placés du PS pensent avoir une belle carrière devant eux en lui cirant les pompes.
On voit en lui un aigrefin de qualité supérieure qui va « les » avoir… « Les » étant un mot-valise englobant tous les ennemis de la révolution tranquille qui plaide pour une politique qui fasse semblant que ça change, tout en ne touchant à rien. DSK est l’homme de théâtre qu’il faut pour des réjouissances d’artifice… Jusqu’à présent, le renard dans le poulailler ne s’est encore intéressé qu’aux poules. A l’Elysée, c’est tout un zoo qui sera à portée. Les supporters se rassurent, DSK a plus de soixante ans. On reste sanguin jusqu’à quel âge chez les Strauss-Kahn ?
On verrait alors si DSK venait à l’emporter, une sorte de nouveau Mitterrand qui tout en n’adhérant pas au socialisme, s’en sert comme marche-pied.
Le paradoxe, il représente la seule chance, que la gauche dans son état actuel a de l’emporter !
Il faut croire que le satisfecit de François Mitterrand le 21 mai 1981 au soir de son élection «La majorité politique des Français démocratiquement exprimée vient de s’identifier à sa majorité sociale.» ne saurait s’accomplir dans un parti uni derrière un candidat « vraiment » socialiste.
Pourtant, toutes les catégories sociales confondues dans une seule, la salariale, représentent près de 92% de la population active dans ce pays dont la moitié gagne moins de 1.500 euros par mois. A peu de choses près, ce devrait être la même proportion en Belgique.
A cette seule et irréfutable donnée, la France comme la Belgique est un pays dont le sort du plus grand nombre correspond à la servitude aux ordres d’une minorité.

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Pourquoi la droite a-t-elle une si grande importance alors qu’elle défend les intérêts d’une minorité, au détriment du reste du pays ?
La réponse est simple. En France, la droite instrumentalise des discours pseudos-sociaux, trompe des milliers de salariés par des slogans comme «travailler plus pour gagner plus», détourne la colère populaire vers l’abstention et le vote FN et feint de combattre les effets de la crise capitaliste par des déclarations d’une remise en ordre qui ne sont jamais suivies d’effets. C’est à peu près les recettes du MR en Belgique.
Et ça marche !
Bien qu’en France, cela soit plus visible depuis le démarrage au Fouquet’s du quinquennat, du démantèlement des 35 heures et de la Sécu, de la fin de la retraite à 60 ans, le tout pour servir les intérêts du CAC 40 et permettre aux plus riches, comme Ingrid Bettencourt, de payer moins d’impôt proportionnellement qu’un salarié moyen.
Quels propos Sarko va-t-il tenir lors de sa campagne présidentielle pour retourner sa cote de popularité au plus bas dans les sondages ?
Sur sa lancée, le PS pourrait l’aider par deux types de proposition, la première proposition serait celle modérée de DSK, faisant en sorte que la gauche du PS vote Mélenchon et la seconde verrait la droite du PS fuir Montebourg pour grossir les rangs des centristes comme Borloo, Bayrou, Morin, etc…
Ce qui dérange, c’est que Martine Aubry n’est pas « chaude » pour sa candidature et on la soupçonne d’avoir fait un deal avec DSK pour court-circuiter les élections au PS et couper l’herbe sous les pieds aux autres candidats.
Une des inconnues dans ce paramètre électoral interne au PS est Ségolène Royal. Depuis son éviction du secrétariat par la tricherie des aubrystes et son ratage à la présidentielle de 2007, on ne sait plus si elle est dans le camp de ceux qui postulent en affirmant qu’ils ne vont pas pouvoir faire grand-chose compte tenu de la dette énorme de la France, c’est la tendance DSK et Hollande, ou si elle a opté pour une politique vraiment socialiste comme celle préconisée par Montebourg ?
Les candidats à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2012 devront se déclarer entre le 28 juin et le 13 juillet, et le vote, ouvert à tous les sympathisants de gauche, aura lieu les 9 et 16 octobre. Espérons que le dépouillement ne précédera pas le vote, comme pour la nomination de Martine Aubry au secrétariat de la rue de Solferino.
Quel que soit le déroulement final à savoir en 2012 l’élection du président de la République, le candidat qui se présentera aura face à lui Marine Le Pen, statistiquement certaine d’être au second tour. Par sursaut national, il sera élu contre l’égérie du FN. Ce sera un peu le remake de Chirac et Jean-Marie Le Pen. Le tout est de savoir lequel sera au rendez-vous du tête à tête?

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