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PS – FGTB, même combat ?

Ainsi, le bureau du PS va organiser un congrès afin de changer les statuts pour faire du sur mesure !
Le dernier bureau du PS est révélateur de la mainmise d’un homme sur un parti et en dit plus sur le cas Di Rupo, devenu l’homme indispensable d’un PS qui devrait pourtant ne pas s’égarer dans le culte de la personnalité. On sait, surtout à gauche, ce que parfois l’homme providentiel peut provoquer comme dégâts.
C’est du jamais vu au PS. Spitaels n'aurait pas osé !
Un peu comme Poutine qui avait placé un homme de paille à la tête de la Russie en attendant qu’il devienne rééligible. Voilà que Di Rupo s’est mis dans ce cas de figure.
L’homme n’a confiance qu’en Magnette et Onkelinx, c’est évident. Il veut qu’on lui tienne la place au chaud. Craindrait-il de ne faire qu’un aller et retour au 16 de la rue de la Loi ?
Admettons qu’il n’y reste pas jusqu’à la fin de la législature.
Pour peu que le nouveau président ne soit pas un de ses porte-serviettes, l’homme le plus humble de la terre, risquait de ne plus avoir aucun levier sur le parti. A part un mandat de député, plus quelques autres alimentaires, l’homme allait perdre la pole position.
C’est là que l’on voit la fragilité d’un parti, quand le membre le plus influent peut à sa guise modifier des statuts. Du coup, tous les autres membres du bureau passent pour des hommes et des femmes de paille.
C’est inquiétant pour l’avenir du PS.
Cela en dit long sur le peu d’initiatives qu’un mandataire libre pourrait avoir.
Cette vassalité s’est généralisée depuis longtemps.
C’est tout le jeu en coulisse des coalitions franc-maçonnes dans un parti qui en est une des pépinières les plus actives, en matière de recrutement et de militantisme.
A la dévotion d’un seul, la Loge est devenue celle du concierge.
Depuis que ces clubs secrets ne bouffent plus du curé, il faut bien qu’ils noyautent et complotent contre autre chose.
Pourquoi les deux favoris Onkelinx et Magnette ont-ils été choisis par le Maître ?
Frère Magnette parce qu’il a une belle gueule et qu’il doit son élévation à Di Rupo et Sœur Onkelinx parce qu’elle a l’âge du Montois et que l’organisation du PS est machiste, si bien qu’une femme a peu de chance de s’accrocher à la présidence. Peut-être aussi que la réponse est ailleurs, dans les Loges où l’élément masculin domine, quand elle n’est pas spécifiquement une Loge masculine.
Dans un autre domaine, le PS conserve des liens qui ne sont pas qu’idéologiques avec la FGTB. L’organisation politique y a toujours placé ses pions dans les directions régionale et nationale, des affiliés sûrs et qui, du reste, ne s’en cachent pas.
Cela devient gênant quand le parti s’acoquine avec les libéraux les plus droitiers qu’il se puisse être. C’est le cas d’un Di Rupo qui a lâché beaucoup de lest pour arriver à l’emploi qu’il souhaite ardemment depuis son entrée en politique.
Alors, évidemment, les affiliés du PS et membres dirigeants de la FGTB sont dans leurs petits souliers. Leur mission deviendrait vite impossible entre le parti au pouvoir et la FGTB en conflit ouvert contre celui-ci, si l’opinion se radicalisait contre les mesures que Di Rupo met en place pour arrêter les déficits.
Est-il concevable que Thierry Bodson, secrétaire régional de la FGTB liégeoise, siège encore au bureau du PS, alors que les travailleurs liégeois se sont massivement portés vendredi à Bruxelles afin de protester contre les mesures que socialistes et libéraux prendront dès la mise en place du gouvernement Di Rupo ?
Et puisque l’on sait que le bureau a voté la confiance à Di Rupo à l’unanimité, comment Bodson peut-il expliquer son vote, alors que les travailleurs qu’il est censé représenter s’opposent à cette politique ?
Et Anne Demelenne, socialiste et membre du bureau, elle aussi, secrétaire nationale de la FGTB, en fait toujours partie, même si on ne l’y voit plus ces temps-ci, est-ce raisonnable ?

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Et c’est tout le passé d’un syndicalisme créateur du socialisme et depuis dominé et infiltré par le PS qui s’est, peu à peu, éloigné de ses objectifs initiaux, pour s’affadir dans la social-démocratie.
Aujourd’hui, truffé de francs-maçons et de mandataires communaux noyautant le syndicat, le parti n’est plus qu’une machine à faire des sous et des voix. Ce socialisme-là est devenu un frein à l’émancipation des travailleurs.
Jusqu’à ce que Di Rupo les place dans une situation impossible pour leurs adhérents, parti et permanents syndicaux tenteront de calmer le jeu pour faire avaler la pilule d’une nouvelle et encore plus étroite collaboration entre le socialisme et le libéralisme.
Peut-être sera-ce une occasion à saisir de la FGTB dans la crise grave du capitalisme que nous vivons, de s’émanciper d’un PS qui s’éloigne des travailleurs pour s’intégrer à une autre clientèle. Le plus difficile serait de se défaire des permanents syndicaux qui ont la double casquette, à défaut de leur demander de choisir.

Commentaires

Anne Demelenne est bien et dit toujours des choses très justes avec calme et conviction. Cela n'a pas toujours été le cas à l'FGTB!

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