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Poppée et… Desiderius !

Je me suis toujours défendu d’attaquer les personnes sur leur physique, dont la politique ne me plaît pas ! S’il m’est arrivé de déraper, c’était par inadvertance. Dans la perspective de faire « un bon mot », je confondais sans doute « bon mot » avec « mot facile ». Souvent qui s’en prend au physique d’un adversaire reçoit tôt ou tard la monnaie de sa pièce, par une sorte de boomerang qui met en évidence un manque d’arguments sérieux.
Avec François Hollande qui sera bientôt le président effectif, on voit bien comment ceux qui ont daubé sur la petite taille de Nicolas Sarkozy vont devoir faire des pirouettes et jouer les aveugles, pour ne pas faire le constat que Hollande est à deux centimètres près, de la même taille que son adversaire malheureux !
Toute cette intro pour en arriver au « mot d’esprit » de Didier Reynders, interpellé par le socialiste Philippe Moureaux, sur son voyage en Afghanistan « J’aurais mieux fait d’aller à Molenbeek, c’est plus près mais c’est aussi l’étranger ».
Je n’aime pas la politique de Reynders. C’est un libéral pur sucre qui a fait la belle aisance des siens sur les rentes d’une vie politique nourrie par ceux qu’ils méprisent le plus : les gens du peuple. Mais quand il profère à demi-mots et en montant à la tribune ce que j’ai mis entre guillemets ci-dessus, il est toujours sous le coup des propos à l’emporte-pièce et guère aimables de Moureaux.
Et puis, c’est très drôle, cet esprit de l’escalier.
Et si c’est un mot de « vengeance » par rapport à Philippe Moureaux, il y a lieu d’en atténuer la portée. Mais, il ne faut pas en mésestimer la pertinence sous l’impertinence. Tout qui a mis les pieds un jour à Molenbeek, sans racisme ni parti pris, peut faire la même observation.
Certes, le mot « étranger » dans la réplique de Reynders me choque, comme il a choqué les journalistes. A Molenbeek, il n’est pas de mise. La plupart des gens que l’on croise sur les marchés, sur les trottoirs, dans les « Maisons de Commune » de cette partie du Grand Bruxelles, sont évidemment des Belges à part entière.
Philippe Moureaux a fait beaucoup pour qu’il en soit ainsi. Que la population d’origine maghrébine lui en soit reconnaissante, il va de soi que c’est tout à fait naturel. Qu’il s’y sente bien intégré à son tour pour des raisons familiales, ne lui donne cependant pas le jugement impartial, dès que cette population est mise en cause.
Ce qui interpelle Reynders et qui nous interpelle tous, c’est que les Belges que l’on y rencontre ne sont pas, pour la plupart, intégrés à la Belgique, à l’Europe, à l’Occident. Qu’ils veuillent garder la spécificité de leur racine, c’est on ne peut plus légitime, mais que la plupart d’entre eux persistent à refuser la manière de vivre et les principes de laïcité du pays d’accueil, est inqualifiable et proprement inacceptable.
Ne pas voir cela ou dire que ce sont des propos racistes, est aussi grave que celui qui, au nom de la tolérance, est en passe de vider de son contenu la nature de la laïcité qui fait la cohésion du peuple, au profit des mœurs et d’une religion qui empiètent sur la liberté des croyants, avant d’empiéter sur les libertés de tout le monde.
Je remarque d’autre part, que ceux qui se sont gendarmés le plus sur le trait d’esprit de Reynders sont ceux qui sont en partie ou tout à fait liés à ses Belges non-intégrables ou difficilement intégrables.

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En tête de gondole ou plutôt derrière son moucharabieh, Laurette Onkelinx, évidemment.
Si la pom-pom girl d’Elio est écœurée, par les propos repris ci-dessus, je le suis aussi par les siens. Il y a différentes manières de rabaisser le débat politique, la sienne a trait justement à ses convictions proclamées poing levé et qui, sitôt le meeting achevé, sans même attendre que la rose écarlate ait fini sa vie de fleur coupée dans la décharge publique, gère ses dossiers en femme d’affaire essentiellement libérale et contredise par sa conduite officielle toute sa carrière de passionaria socialiste.
Qu’est-ce Laurette Onkelinx sinon une gestionnaire socialiste qui au lieu de mettre de l’eau dans son vin, met du vin dans son eau, ce qui n’est pas la même chose.
S’est-elle au moins demandé une seule fois, pourquoi dans un gouvernement de coalition, c’est toujours la gauche qui finit par faire la politique de la droite et non l’inverse ?
Que ne dit-elle autant de mal de sa collègue flamande du SP qui met en marche les mesures contre les chômeurs, qu’elle n’en dit de Reynders !
Voilà pourquoi elle m’écœure et c’est, tout de même, pour des raisons plus fortes que son écœurement pour quelqu’un dont je le répète, je n’ai nulle estime.
Néron fit exécuter un de ses invités parce que ce dernier n’avait pu s’empêcher de faire un bon mot à propos du « talent » de l’empereur, dans une de ses nombreuses œuvrettes.
Reynders a de la chance de ne pas être né il y a deux mille ans et que Laurette Onkelinx ne soit pas Poppée.

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