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Apparition de seconde main à Malonne.

On peut remercier Béatrice Delvaux de s’être entremise entre l’opinion et les parents de Melissa, pour donner la parole à ces derniers, eux qui ne la demandaient plus par dignité et par désillusion de la justice de ce pays.
L’excès d’annonces des journaux sur la libération proche, puis effective de Michelle Martin, sans prendre garde qu’un lyrisme vengeur allait avoir des conséquences sur une frange de la population, montre le rôle malheureux de la presse en cette occasion.
J’ai tant de fois brocardé Béatrice Delvaux sur ce blogue, que je peux sans rougir lui tirer mon chapeau pour cette interview.
La position de Charles Michel, dans cette affaire, est plus cohérente que celle de Laurette Onkelinx. Carine Russo a raison quand elle dit que les socialistes « ont évolué avec le vent ».
Le TAP (Tribunal d’Application des Peines) avaient déjà plié l’affaire de la libération de Martin, avant la réaction du public (dixit le couple). C’est vraisemblable et cela concorde bien avec la prétention affichée d’indépendance de la justice, aussi bien répétée clairement par les hommes en toges, que par les ministres, sauf que cette unanimité est suspecte et qu’il s’est trouvé suffisamment de jugement curieux par le passé. La mansuétude pour les affaires de pots-de-vin et de concussions pour lesquelles aucun justiciable de haut niveau se s’est jamais retrouvé en taule, alors que pour un vol à la roulotte on peut tomber pour six mois ou davantage, depuis vingt ans et plus, il y en eut des éminences la main dans le sac !
Contrairement aux parents de Melissa, je ne crois pas à la provocation, mais au détachement de la magistrature, dans une forme d’insolence et de mépris pour le petit peuple. C’est une sottise, cet état d’esprit, évidemment. Être jugé par des sots n’est pas rassurant.
Ou Carine a raison, cette affaire arrange la coalition gouvernementale. Ce qui permet à l’onctueux Di Rupo de concocter une nouvelle politique plus répressive et plus dure avec la complicité amicale d’Annemie Turtelboom (Open VLD), Ministre de la Justice, selon les vœux d’Alexandre le Petit, fils De Croo.
Cela ne dissuadera nullement les pédophiles et les assassins les plus ignobles à récidiver.
Cette loi servira lors d’événements futurs, du genre émeute de rue, si l’accroissement de la pauvreté devenait insupportable.
Gino et Carine croient qu’il est mauvais de faire des lois à chaud, depuis des cas exceptionnels, comme l’affaire Dutroux.

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C’est la spécialité de nos gouvernements d’attendre l’opinion favorable, pour nous asséner une loi répressive. Les lois fourmillent de doublons. Certaines ne sont pas appliquées… parce que les tribunaux les ont tout simplement oubliées.
C’est un aveu de faiblesse de moudre des lois à longueur de législation dont certaines ne seront jamais publiées au Moniteur. Les lois répressives n’ont jamais pacifié un pays, ni rendu plus heureux ses habitants.
La montée de la délinquance et des crimes ne diminuera pas, même si on rétablissait la peine de mort, ce que certains de droite et même de gauche revendiquent. La société est malade du système capitaliste et de la social-démocratie qui l’accompagne. Il est plus urgent de réformer les relations qui existent entre le capital et le travail, que le code.
Quant à leur demander de pardonner à Dutroux et Martin, c’était une question dont aurait pu se passer Béatrice Delvaux.
On ne pardonne qu’à des êtres qui se repentent et qui jurent bien qu’on ne les y reprendra plus. On ne saurait pardonner à des pervers, ancrés dans leurs vices et dans leurs crimes, leur seule raison d’être. Ce n’est pas prudent de pardonner à des gens qu’on ne pourrait rencontrer sans risque au coin d’un bois.
Ces assassins-là sont comme les fauves d’un cirque. Approchez-les, parlez leur, ils vous répondront, exécuteront sous la contrainte du fouet les tours que vous leur demanderez : mais, ne leur tournez jamais le dos !
Alors, la liberté pour ces récidivistes ? Certainement pas. Mais comment faire pour ne pas condamner au pire, tous les citoyens passibles des tribunaux?
C’est là la question.

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