« Théâtre à domicile. | Accueil | Théâtre et anaphore. »

À bulles que veux-tu.

On a tort de crier au miracle, les USA ne vont pas si bien que cela du point de vue de l’économie. Leur modèle n’est pas sorti des mauvaises manières du capitalisme anglo-saxon. Nous non plus d’ailleurs, par notre suivisme et notre sainte frousse de faire peur aux grosses pointures des banques, en évoquant la morale. Nos grands alliés ont toujours besoin d’être sous perfusion et nous, à cause de cela, assez curieusement, nous allons même plus mal !
Et plus nous allons mal, plus l’Europe se tourne vers la droite ! Vous me direz, la gauche au parlement de Strasbourg ne vaut guère mieux, mais quand même. Soigner le mal par le mal, c’est en dose homéopathique que ça se guérit, et pas par de l’arsenic au kilo !
La banque centrale US injecte toujours 85 milliards de dollars par mois dans l’économie. C’est facile. Ils n’ont qu’à faire tourner la planche à billets. C’est à se demander comment la parité avec l’euro tourne entre 1,25 et 1,35 $ pour 1 € depuis des années. Malgré l’inflation de la monnaie US, les taux directeurs de la FED sont proches de 0%. L'Etat prête gratuitement aux banques et inonde l'économie avec sa planche à billet. C’est un peu la politique de l’Europe pour les prêts au banque 0,5 %, cadeau incompréhensible puisque celles-ci nous prêtent à des taux supérieurs. Mais pour le reste, nous n’avons pas de planche à billets, si bien que l’inflation ne soulage pas nos dettes.
Cela a joué un grand rôle dans l'essor des indices boursiers de Wall Street. Bien entendu, avec cette politique, la dette US est vertigineuse et croît à une allure folle. Les risques de "bulle" guettent... Les années 2008-2009 n’ont servi à rien. Les mêmes toujours aux postes clés de la finance refont les erreurs passées.
2014 ne sera pas l’année d’une nouvelle crise, mais la continuité de l’ancienne.
Aux USA, les inscriptions au chômage ont connu une hausse de 2,9 % en mai. Les promesses de ventes de logements ont augmenté mois vite. La croissance américaine a été revue en légère baisse pour le premier trimestre, à 2,4% sur un an, contre 2,5% estimé. Ce qui serait un rêve pour nous, ressemble à un fiasco pour eux, puisque cette croissance est soutenue par l’inflation et les promesses d’une exploitation des gaz de schiste, dont on n’a garde de présenter la facture du saccage de l’environnement et des coûts induits, afin de ne pas décourager la spéculation.

3v000.jpg

Une bulle financière, c’est l’excès d’optimisme sur des perspectives médiocres, voire carrément nulle. Cette mienne définition n’est pas celle de Paul Krugman, mais c’est à peu près cela. Toutes les start-up ne deviennent pas Microsoft. Idem pour l’immobilier, les salaires des emprunteurs sont aléatoires, les remboursements ne le sont pas. On sait comment cela finit.
C’est pour cela que le seul moteur du capitalisme, c’est la croissance et que cette croissance continue est techniquement et physiquement impossible. Or, l’admettre, c’est sortir du modèle capitaliste. Ce que les capitalistes ne veulent pas convenir et on les comprend. Ce que l’on comprend moins, ce sont les autres, les populations victimes !
Pour preuve, les prévisionnistes, nouvelle version, prétendent que "les injections de liquidités de la Fed ne sont pas génératrices de crédit pour financer l'économie réelle, mais au contraire stimulent l'endettement et la prise de risque sur les marchés financiers".
Encore une fois, tout est fait pour que le grand public ne soit pas réellement au courant de la situation. Les milieux spécialisés ne laissent filer l’information qu’aux économistes et aux personnes capables de dominer leurs sentiments, c’est-à-dire capables de maîtriser leurs nerfs.
Les seuls organes de presse qui publient les nouvelles de ce type ne font pas partie de la presse nationale de ce pays, ni de la presse people. Ils auraient tort de s’alarmer. Le grand public n’est intéressé par ce genre d’information que pour qu’on lui dise que ça va bien, que son sort est entre les mains d’élus et de banquiers compétents, que la politique est là pour régler les problèmes économiques et que la démocratie triomphe toujours de tout.
Même si le grand public est plus difficile à convaincre, ce n’est pas demain que les partis seront rendus responsables du système économique défaillant.
Voyez ce qui se passe en France : un parti de gauche chasse du pouvoir un parti de droite. Un an plus tard, le constat est fait que c’est la même politique. Croyez-vous que cela gêne les gens ? Pas du tout. En représailles, ils remettront en selle le parti de droite qui chassera du pouvoir le parti de gauche, pour faire la même politique évidemment.
Si la crise US redevient une préoccupation mondiale, elle rejaillira sur l’Europe et cela se traduira par de nouvelles saignées et de nouveaux chômages.
A force de reculer le dos à l’abîme, il sera impossible de faire un pas de plus.
Le scénario est simple. Les riches auront des réserves pour tenir le coup, pour les autres ce sera l’émeute.

Poster un commentaire