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Une fille au père !

Sans sombrer dans le people, ont peut quand même se faire une opinion sur ce qu’on lit en long et en large dans les gazettes dites « sérieuses », loin des officines du cancan et du blabla.
L’histoire de Delphine Boël, fille présumée du roi, est triste pour elle et gratinée pour le gotha.
Dans son œuvre d’artiste, on sent la souffrance de cette femme. Même si d’autres raisons prévalaient à sa demande de reconnaissance en paternité, on peut la comprendre.
Celui qui part sur la pointe des pieds sans s’occuper de l’être humain qu’il a conçu est un bien piètre personnage.
D’autant que l’histoire est limpide et racontée aujourd’hui partout.
Le couple Paola et Albert part en quenouille. Elle vit sa vie de femme avec quelques amants connus et inconnus, lui s’établit quasiment en ménage avec Sybille de Selys Longchamps. Ils forment un ménage de la main gauche, comme il y en a tant. Ils ont une fille. L’enfant n’a qu’un papa durant des années, c’est Albert.
Quoi de plus terre à terre et sans extravagance que cela ?
La particule n’enlève pas la banalité à cette histoire. Sauf qu’il s’agira trente ans plus tard d’un épisode de la vie du chef de l’État, dont Béatrice Delvaux elle-même concéderait qu’elle doit être exemplaire.
L’aîné des fils de Léopold déjà poussé à la bigoterie par sa nature, épouse une plus bigote que lui. Dès lors, Baudouin et Fabiola n’auront de cesse de requinquer le ménage branlant du petit frère.
Or, ces calotins ne veulent pas entendre parler du collage d’Albert. Ils connaissent l’existence de Delphine, mais c’est plus fort qu’eux, la charité chrétienne et l’amour des enfants adultérins, passent après l’honneur perdu à reconsidérer.
L’honorabilité bourgeoise et celle à particule, c’est du pipo.
La faute d’Albert, c’est d’avoir cédé à cet instant précis où les efforts des deux calotins sont parvenus à réconcilier le couple.
Il aurait dû vaincre la peur du goupillon, mettre les points sur les « i » et revendiquer sa paternité comme un devoir. La baronne n’était pas encore séduite par l’industriel Boël et tout pouvait se terminer dans l’honneur. Albert de Monaco, autre joyeux fêtard, a bien reconnu son gamin avant de convoler avec sa nageuse australienne.
Mais non, le jésuitisme des aînés a eu raison de son homonyme.
Et aujourd’hui, c’est bel et bien de l’honneur perdu d’un père dont il est question, par l’exposition devant la justice de l’obstination de sa fille à le réclamer comme tel.
A défaut d’un geste qui honorerait la fin du règne d’Albert, sa fille cite à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles Albert II, le prince Philippe, et la princesse Astrid, 51 ans, pour des prélèvements de l’ADN de ces deux derniers.
Là-dessus, l’ineffable Delpérée dont on connaît les moulinets des bras dans des interviews, Christian Behrendt de l’ULB et quelques autres, constitutionnalistes en diable, pointilleux extrêmes et coprolithes distingués du palais ne donnent aucune chance à Delphine pour aboutir à un résultat.

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C’est peut être vrai, que l’article 88 rend le tenancier du trône irresponsable durant son règne et que c’est selon l’image de ces messieurs « une porte blindée », mais l’opinion, mes maîtres, n’a pas besoin de clés spéciales pour vous envoyer le Code à la figure et vous délivrer un permis de cuistrerie.
Oui, vous avez tort, Albert a tort, le monde entier aurait tort de ne pas reconnaître un enfant que l’on a fait et qu’on laisse derrière soi.
Avant que nos pointilleux n’envahissent les scènes publiques de leur Droit constitutionnel, brandit comme le préservatif troué qui aurait malheureusement provoqué la grossesse d’une personne et ainsi innocenté le père, tout le monde s’en fichait d’Albert, de ses prouesses avec la baronne. On se disait même que née Habsbourg ou Boël, Delphine n’avait pas à se faire du tracas pour ses vieux jours.
Voilà que la presse joue la sérénade sous les fenêtres de l’enfant triste, qu’elle est sympa et que ses œuvres sont pleines de caractères et de reproches et, qu’à tout prendre, demi-sœur d’Astrid, elle est tout le portrait craché de leur père à elles deux.
Les bureaucrates du Thémis shop s’emparent du Code civil, s’empiffrent jusqu’à l’ivresse du jargon constitutionnaliste. C’est tout bénéfice pour l’opinion qui a horreur de ces gens-là.
Alors, Constitution ou pas, reconnaissance ou pas, c’est gagné pour Delphine. L’Albert ferait bien de s’en souvenir, envoyer se faire mettre son confesseur et clore le bec à Fabiola, battre sa coulpe et reconnaître sa fille.
Sinon, l’opinion ne le ratera pas. Et en ce moment, elle compte plus que les arguments de Delpérée.

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