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La lutte finale avec Popol.

Les salles combles pour écouter Magnette sont parmi les événements les plus extraordinaires qui se puissent être. Vous me direz, un remplissage de salle, ce n’est pas une information, ceux qui sont là, c’est pour ne pas perdre leur place aux Fédé, les Mutu, la FGTB ! La politique commence par les guichets, une « bawette » un titulaire… Sans compter les légumes qui palpent gros et qu’on photographie en se poussant du coude. T’as vu Demeyer ?
D’accord, mais tout le monde ne va pas à la soupe.
Il y en a quand même qui suivent Magnette, comme on suit Stromae, qui y croient encore, avec la larme à l’œil et le carnet en règle de cotisation en poche, qu’on s’attend à brandir pour des votes unanimes !
Comment trouvent-ils encore des électeurs enthousiastes au PS ? C’est à la fois un mystère et une consécration qui relèvent de la foi religieuse. Celle d’un parti qui peut tout faire, qui peut avoir trahi, malmené les gens, menti, oublié les motifs d’être socialiste, dénigré l’histoire, roulé les électeurs de gauche dans la farine de droite. Á croire qu’avec la droite française qui dit-on est la plus bête du monde, la gauche wallonne monte ex-æquo sur le podium !
Le PS n’est pas qu’un parti, c’est l’incarnation divine du Sauveur. Pour le moment c’est sauve-qui-peut, mais cela ne se voit pas en bas. Un Wallon sur deux est amoureux de Magnette, idolâtre Élio, se masturbe sur la photo glamour de Laurette, conduirait son épouse chez Marcourt pour assouvir les instincts même pervers, du grand homme.
Á partir du moment où le Bureau du PS a fait l’inventaire des sommets de cette chance extraordinaire, les têtes de gondole peuvent dire n’importe quoi, massacrer le programme de la prochaine législature, reprendre un plan n’importe lequel des années 80 ou 70, ils n’ont pas besoin de faire gaffe à ce qu’ils disent. Ils ont quartier libre.
Prudence quand même pour le bilan, Magnette fait acclamer la chance folle du pays d’avoir été repris par la coqueluche montoise pour une fin de législature, après deux ans de fichus, à cause d’un CD&V qui faisait du surplace comme au vélodrome, avec la N-VA, guidon contre guidon.
Il fallait un coach. Rupo-le-patriote est arrivé. On ne sait pas ce qu’il leur a dit, patrie en danger ou pas, on a trinqué en taxes, préavis, chômage, tout ça pour aider la banque, et repeindre la frontière linguistique. Enfin, le royaume est sauf. Guesclin-Élio peut se jeter au pied du souverain « Les Anglois ont été bouté dehors ».
Comme l’actif est maigre et qu’il concernait surtout Albert et Philippe, alors Magnette s’est surtout attardé à parler du royaume.
Parce que pour le reste, ils ont beau être militants sur trois générations le public des salles, Di Rupo a bradé tout ce qu’il a pu aux Flamands, aux patrons, aux banques, aux petits commerces et aux grands du royaume et repris tout ce qu’il a pu aussi de salaires, d’allocations sociales, d’indemnités de maladie, de pensions des p’tits vieux au point que ces derniers sont les moins bien lotis d’Europe (excepté l’Est). La social-démocratie n’était pas à l’ordre du jour, heureusement.
Popol a marché sur des œufs, tout au long du métinge… Surtout, a dit son coach, « fait pas un meeting sur la social-démocratie, le socialisme libéral, les gens ne comprendraient pas, même nous adorant, on ne peut pas savoir comment ils prendraient ça. »
Dans le détail, c’était complet au premier rang, pas une seule défection, l’unanimité à se faire des gueules extasiées, satisfaites, heureuses ! À 20.000 net le mois, c’est le moins.
La grosse émotion à la prise de parole de Popol ! Les chaises réservées donnaient le la !
Au deuxième rang, Demelenne et Bodson très « Voix de son maître » ne savaient pas s’il fallait rester jusqu’à la fin ou s’éclipser pour limiter les dégâts dans les Régionales FGTB dont les membres commencent à la trouver mauvaise, à la fois chômeurs et applaudir !

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Ah ! le peuple qui répond présent, quel réconfort ! Et malgré toutes les saloperies, les mauvais vents, leurs petits poings levés sur le signal de Bètchette Onkelinx, spécialiste de l’Internationale, première damnée de la terre à avoir pignon sur rue et maison de campagne.
L’Internationale, c’est son triomphe. Reynders incarne Alexis de Tocqueville, elle c’est Rosa Luxembourg, une vraie perfection avec place assurée au Musée Grévin, pour plus tard, bien plus tard, dans deux ou trois législatures, quand le peuple la suppliera de rester et qu’elle prendra sa retraite à la campagne. Ici, pour Magnette, tenue de métinge : robe noire avec veste caca d’oie, ceinture noire, très soft, genre République de Weimar. L’icône !...
C’est un scoop, elle en rêve : dans quelle tenue partir ? Où acheter des vêtements simples et seyants, sans faire débrailler imitation écolo, et surtout éviter le couturier de Mathilde et ses Monet à Giverny, tenues pastel pour revue motorisée.
Rien que des problèmes, on vous dit, le peuple généreux, certes, mais jusqu’à quand, et en attendant insouciant et bon enfant.
Et cette Internationale qui n’en finit pas ! Bras levé, poing fermement tendu, la bride du soutien-gorge qui entre dans les chairs… Mais après, le peuple énamouré, quelle récompense…

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