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Mon Mons et les autres…

Avec Reynders, la passe d’armes ne manquera pas. C’est typique de la tête de gondole nouvellement uccloise, ce besoin de mordre ceux qui ne lui ont rien fait, sinon de l’ombre. Il cache ses faiblesses et ses manquements en attirant l’attention du public sur quelqu’un d’autre. Exemple le survol de Bruxelles, voté par lui en conseil des ministres, dont il accable Wathelet comme le seul responsable des survols intempestifs de la banlieue bruxelloise. C’est un des hommes politiques les plus déterminés, capables de tout pour occuper un emploi dont ils ont l'envie ! Il aura assez fait pour être bourgmestre de Liège, jusqu’à mettre plus bas que terre Christine Defraigne, pourtant du même parti.
Ce n’est pas que Wathelet soit un enfant de chœur ! Lui-même se défausse parfois sur les autres, et puis, avec ce genre qu’il a de prétendre avoir toujours raison, il est aussi exaspérant que le libéral.
Di Rupo a une autre méthode. Il est plus sirupeux, un faux « mamée » en quelque sorte. C’est dans sa nature. Il voit Reynders faire des mamours à la N-VA, tandis que lui fait des pattes de velours à la monarchie.
Les Écolos sont peut-être moins faux que les précédents, par contre, pour qui est passé par leurs assemblées, il ressort avec l’impression qu’il y a autant d’écologie qu’il y a de membres.
Reste que tout le microcosme, fort éloigné des réalités, bourré d’ambitions personnelles, entre en ébullition jusque fin mai. On va avoir droit à tout et son contraire. C’est que l’emploi cumule deux forces attractives : le goût du pouvoir et le fric généreux qu’ils s’attribuent, puisqu’ils font les lois !
Le PS s’est déjà livré à une petite démagogie à propos des chômeurs radiés en janvier 2015, avec la complicité pour la diffusion de la bonne parole d’Anne Demelenne et de Thierry Bodson de la FGTB, ces disciples de l’église de Saint Élio du dernier jour, avant les affaires courantes.
L’actuelle direction du PS a raison de se méfier d’un courant de la gauche qui pourrait mordre dans l’électorat traditionnel parce qu’il s’oppose aux thèses collaborationnistes des sociaux-démocrates.
Le 25 mai, ce ne sera pas encore la Bérésina comme pour François Hollande, au PS belge. Mais ce sera le début d’une érosion du parti payant son éloignement du socialisme d’origine.
Pour la première fois, la gauche au pouvoir et celle dans l’opposition s’affrontent. Di Rupo qualifie de rigueur (une qualité), une situation que la Gauche d’opposition qualifie d’austérité (un défaut). Erreur dit le PTB en période de ralentissement de la croissance, il faut rendre le pouvoir d’achat que la crise de 2008 a fait perdre aux gens.
Dans le mois qui vient, le PS installé dans les Institutions belges comme poisson dans l’eau, va tenter de faire croire aux électeurs que sans lui, la politique libérale serait pire ; alors qu’en réalité, Di Rupo n’est pas un frein à la politique libérale, mais un moteur à part entière.
Faut-il soutenir la relance de la croissance par l’endettement de l’État, comme le souhaite la gauche de la gauche ?

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Du point de vue libéral, c’est une folie ; mais si on veut bien considérer que le capitalisme est en échec majeur, faire une politique d’endettement est une réelle alternative. On ne peut pas construire un avenir avec 15 à 20 % de chômeurs et une paupérisation qui progresse. L’endettement massif, c’est une façon de détraquer complètement le système économique et remettre en selle une nouvelle forme de socialisme d’État. Pour une fois que l’on peut récupérer ce qu’il y a de monstrueux dans l’épargne, on ne devrait pas se gêner. Quitte à rétablir les comptes, si le régime est toujours libéral, par une forte dévaluation dans les dix années à venir
Ce raisonnement fait peur à l’électeur modéré qu’est le Belge dans toute sa splendeur votante. Aussi, la gauche de la gauche, pas folle, a tendance à dissimuler la finalité de sa politique qui est un pied de nez au système, avec la possibilité du retour aux sources du socialisme.
On voit bien dans les élections qui s’annoncent que les deux gauches ont chacune quelque chose à cacher à l’électeur modéré, qui n’est pas armé intellectuellement pour se créer une opinion personnelle.
N’en déplaise au politologue chéri de RTL, Pascal Delwit, les peuples n’ont plus rien à faire des « essors économiques » basés sur les sacrifices des pauvres.
Si c’est pour voir ces Messieurs de la politique et des finances plus florissant que jamais parce que nous accepterions de travailler plus pour gagner moins, avec comme objectif le niveau de vie du Bangladesh, qu’ils aillent se faire foutre.
Je préfère cent fois le socialisme révolutionnaire. Rien que pour voir les gueules que feraient ces messieurs, ça vaudrait déjà le détour !
Il ne faut pas les prendre pour des saints. Si les lacrymogènes et les matraquages de foule échouaient, on les verrait du coup convertis aux Soviets et postuler l’emploi de commissaire !

Commentaires

Cher Richard,
Pourquoi un socialisme révolutionnaire ? Vous auriez pu vous référer à Ernest GLINNE et à un socialisme proche des travailleurs.

Parce que tout socialisme est révolutionnaire aujourd'hui.
Vous voyez d'ici un Ernest Glinne et un Di Rupo cohabitant au PS du boulevard de l'Empereur !
Mais c'est Léon Trotski chez le pape François !

Et croyez-vous, cher Richard, que le socialisme révolutionnaire va enrayer la pauvreté, car "quand la merde vaudra de l'or, le cul des pauvres ne leur appartiendra plus" (Henry MILLER)

Va enrayer la pauvreté ? Non, dans un premier temps; mais les pauvres verraient leur état misérable d'une autre manière. En butte à toutes les vacheries du monde bourgeois et capitaliste qui ne l'entendrait pas de cette oreille, un nouveau citoyen pourrait naître...

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