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Le mot de Jean Jambon

Jean Jambon (N-VA) l’a-t-il dit ou ne l’a-t-il pas dit ?
Là est la question.
Dit quoi ?
…qu’après trois années de chômage, on devrait faire un inventaire des biens du chômeur. Avant de percevoir une aide « chômeur longue durée ». Il devrait aller jusqu’à vendre sa maison et prouver qu’il n’a plus rien.
Devant le mauvais effet de cette annonce, De Wever est monté au créneau. Jean Jambon ayant juré qu’il n’a jamais eu une telle pensée, De Wever a confirmé que dans ses plans, on ne prévoyait pas cette condition pour percevoir les indemnités.
Pour le reste, oui, ça va être dur de survivre pour les sans-emplois, avec cette nouvelle équipe qui pointe son museau.
Jean Jambon, là-dessus est formel, dès l’installation du gouvernement, la chasse sera ouverte.
Pour la N-VA, la situation économiquement mauvaise est due au parasitisme social, tous les faux malades, les chômeurs, les faux vieux (un prépensionné à 54 ans est pour Jean Jambon un faux vieux) sont responsables de la faiblesse de la croissance.
Il suffirait donc de liquider tout ce qui est faux pour retrouver tout ce qui est vrai : un travail, un actionnaire heureux et un capitalisme mondial en bonne santé.
Par exemple, si on expulsait de Flandre tous les faux Flamands, nul doute que Bart De Wever et Jean Jambon sabreraient le champagne.
Comme ces deux là sont partis, avec l’égérie du mouvement Liesbeth Homans, on n’est pas près de trouver un accord pour former un gouvernement fédéral.
À côté de ces montagnes d’énergie et de confiance en soi – les Flamands adorent avoir des chefs à poigne – notre petit clown léger de Tournai, chef du gouvernement wallon, ne fait évidemment pas le poids. Il est archi battu à l’avance. Pourtant, il n’a pas comme son chef de file Di Rupo la dynastie dans les tripes. Mais il est terne. Aussi terne que Marcourt est stupide et Antoine ubuesque. Sa spécialité c’est de donner des gages de bonne volonté. Il en donne à tout le monde, à la FEB, aux tribunes du club Lorraine, à Mons qui aura aussi sa nouvelle et coûteuse gare, à Di Rupo qu’il vénère. Nul doute qu’il va lui falloir une sacrée provision de gages à offrir au César d’Anvers. Pourtant, ils ont un point commun. Ils sont tous deux riverains de l’Escaut. Malheureusement, le petit l’est au Pont des Trous.
Bart De Wever premier ministre et Jean Jambon, ministre des chômeurs remis au travail, tandis que Rudy serait aux Sports, alors, oui, il vaudrait mieux passer toute la législature en palabres.

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À moins, ça arrive parfois, qu’à force d’en remettre, à tresser des couronnes de laurier à l’âme flamingante, à exalter le sentiment d’appartenance à un idiome sacré, à magnifier les littoraux inondables à cause du réchauffement, à mettre plus bas que terre des francophones stupides et fainéants, le Flamingant moyen se persuade qu’on le mène en bateau, qu’il finisse par se demander si Bart ne pousse pas un peu et si Jean Jambon va faire ce qu’il dit à propos des chômeurs, même flamands !
On n’en est pas encore là.
Il faudra au moins une législature de la N-VA au pouvoir pour avoir la puce à l’oreille. C’est que si l’âme wallonne est légère, mal entretenue et prompte à se jeter à la tête du premier venu, l’âme flamande est plus lourde, toute d’une pièce, sans trop réfléchir à ce qu’elle fait. Elle se donne comme Liesbeth Homans s’est donnée au parti, gonflée de certitude avec armes et bagages, sécrétions et sérotonine. Mais gare au désenchantement, au coup de barre sans trop de réflexion aussi, qui détruit ce qu’on a trop adoré, dans la rage des amours déçues.
Si je pouvais donner un conseil à De Wever et Jean Jambon, je ne tarderais plus trop pour dessiner un uniforme destiné aux jeunesses flamandes et, pourquoi pas, aux quadras de la N-VA, avec drapeaux, tambours et chants patriotiques.
Quand on est sous les drapeaux, on déserte moins facilement.

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