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C’était bien, Mélenchon !

Et Mélenchon ? Qu’est-il devenu Mélenchon ?
C’est bien français ça… Voilà un type qui claquait le beignet à tout le monde, qui disait une vérité tellement évidente que les autres n’avaient plus qu’à la fermer, les Français en raffolaient… et puis aux élections, plus de Mélenchon, sauf quelques vipères lubriques comme le désastreux Robert Hue ex-grande gueule du PC, qui l’achève à coups de talon !
Je ne comprends pas. Il faudra qu’on m’explique ?
Il était le seul à faire l’attraction, à réconforter les Français dans leur malheur d’avoir élu Hollande, le seul d’avoir prédit que la maffia Sarkozy-Copé allait imploser, et voilà qu’on l’abandonne, qu’on le renie, pire, qu’on va bientôt le désigner comme le seul responsable du désastre français !
Et que fait-on puisqu’on n’aime plus Hollande, qu’on déteste toujours Sarkozy ? On vote Marine Le Pen !
C’est à ne plus y rien comprendre, sinon que la nature humaine est inconséquente et capricieuse et que, dans le fond, on ne repousse pas tant que cela la bonne vieille recette qui plonge la moitié des Français dans une merde profonde, afin que le restant s’en tire mieux et même, pour la crème du gratin, s’en tire merveilleusement bien.
On vote pour l’inégalité des chances, l’injustice organisée, le magot mis de côté, l’arnaque qui fait sourire, mais on le fait en râlant, la conscience aussi noire que les comptes de l’UMP, et quand même avec le secret espoir qu’on finira dans le clan des pourris à profiter des anorexiques involontaires. On détourne les yeux d’un clodo qui va crever l’hiver prochain sur le trottoir, on veut que les sous-préfectures face à l’Angleterre débarrassent la Normandie des marées humaines qui veulent embarquer pour le Walhalla, tout en se réclamant d’un mouvement de solidarité humaniste envers les étrangers en transit, on ne veut pas que les méchants djihadistes tuent des populations sans défense qui, s’échappant de l’enfer, une fois en France, deviennent des bêtes traquées et tombent dans un autre enfer.
C’est l’homme aurait susurré Léo Ferré, s’il vivait encore, qui était, lui aussi, un paradoxe vivant.

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On n’aime rien tant que ce qu’on détestait le plus. On détestait Marine Le Pen, voilà que des millions de gens l’adorent. On l’a choisie pour le changement apparent, le coup de balai de démonstration, celui qui, une fois le démonstrateur parti, se détraque aussitôt, surtout pour qu’on ne touche pas à la banque, la carte bleue, les actes de propriété qui font de Paris un lieu où il est devenu impossible de se loger décemment. Qu’on se rassure, elle ne touchera à rien de tout cela. Les Français en sont persuadés, Marine respectera tout ce qu’ils aiment, les inégalités, le fric prépondérant, le business. Ce qu’elle en dit, c’est pour rire. Les Français adorent qu’on blague. C’est un gag, pour que les partis en désamour prennent peur.
Tandis que Mélenchon, pardon, c’est du sérieux et justement, c’est trop sérieux et les Français, peuple léger, ne veulent pas que cela le soit trop.
Cette femme, c’est le contraire de Mélenchon le désavoué, lui, le marxiste suranné. Elle flattera la phobie des Français "sus à l'étranger", le vieux ressentiment depuis Philippe Le Bel des Juifs et des métèques, mais c’est tout. Les banquiers seront vite rassurés. L’Europe pourra dormir sur son oreiller de soie. Les euros ne se convertiront pas en pluie de francs inflationnistes.
Les Français seront comptant un bref instant. Juste pour qu’ils en prennent 5 ans, quand il sera trop tard pour revenir en arrière, comme pour Hollande en somme.
Ils ont Guimauve le conquérant, ils ne seront pas mieux avec la fille du père Dufour.
Est-ce que le destin de ce peuple ne serait pas d’être éternellement cocu ?
Alors le cours des choses serait normal. Les catastrophes inéluctables, avec comme filet de sécurité les « Je vous l’avais bien dit. » de ceux-là même qui se sont précipités dans des bras indignes, pour faire de la France un formidable bordel.
Et la modernité ne serait-ce pas de se vouloir bourgeois jusqu’au fond des tripes ?
Tu t’es battu pour rien Merluche. Regrette pas. C’était bien.

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