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Turquerie et pétarade.

Depuis que Recep Tayyip Erdogan a entrepris sa petite guerre personnelle contre les Kurdes, il fait le siège de la Commission européenne à Bruxelles pour qu’on lui reconnaisse le titre d’allié sûr de la confrontation occidentale à Daech.
La prostitution occidentale ne se fait pas que pour l’argent. Pourquoi Erdogan qui n’a pas les moyens d’un émir du Golfe est-il reçu par Jean-Claude Juncker, et Donald Tusk, avec tous les égards ?
La Turquie est un pion essentiel pour régler la crise des réfugiés syrien dont l’Europe est submergée. Et voilà qu’à la crise syrienne se joint la Russie. Il semblerait, qu’elle aussi, n’est pas tellement attachée à détruire Daech, mais plutôt à se concentrer sur la résistance syrienne à Bachar El-Assad.
L’embrouillamini est extrême et le discours de Charles Michel à l’ONU, brille surtout par son inutilité dans le conflit. Il ne sert qu’à faire les yeux doux à Obama, dont le moins qu’on puisse dire, est un des plus mauvais présidents depuis longtemps dans la politique extérieure des USA, si l’on excepte Busch, évidemment, responsable de tout ce gâchis.
Décidément, les « grands » hommes font le malheur des peuples !
Erdogan a été reçu mardi par le Premier ministre belge Charles Michel et son collaborateur pour l’étranger, Didier Reynders, à l'ouverture de la 25ème édition du festival Europalia, cette année dédiée à la Turquie.
On voit d’ici les articles des journaux et notre ineffable premier discourant à perte de sens au grand plaisir des gazettes qui se remplissent quasiment toutes seules, puisque le propre de la presse en Belgique, c’est l’admiration et non la critique.
On dit bien qu’Ankara joue un rôle pivot. En réalité, les côtes turques sont des plaques tournantes en direction de l’Europe. Les réfugiés les plus pauvres et les plus pillés par les passeurs se voient « jetés à la mer » sur des gonflables de fortune. Les commerçants turcs des stations balnéaires se font des couilles en or en vendant des gilets de sauvetage au triple de leur prix et des pneumatiques recyclés avec de vieilles chambres à air dont personne ne voudrait pour traverser l’Ourthe. Les riches réfugiés se risquent sur de vieux rafiots de pêche dont c’est manifestement le dernier voyage, vers les côtes italiennes ou plus loin sur la mer Égée, histoire de ne pas grossir les rangs des pauvres sur l’îlot grec qu’on aperçoit depuis la côte turc.
Une fois sur le continent, ces malheureux n’ont pas fini d’en baver. Traverser la Hongrie et la Croatie, n’est pas une partie de plaisir.
Il manquait à la connerie de Charles Michel, la redondance de Marc Pierini, chercheur à l'institut Carnegie Europe, pour dire la même chose, mais en langage plus savant, mais moins fleuri.
Qu’on ne s’y trompe pas, Erdogan a toujours l’idée derrière la tête d’amarrer un jour la Turquie à l’Europe. Ce qui ferait de ce continent, noyé par l’islam, le terrain d’une nouvelle guerre, quand on en aurait fini avec Daech.

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La Turquie n’a pas atteint le sommet de la barbarie, tout au moins pas encore… l’enquête à propos de l’attentat à Ankara de ce samedi 10 octobre qui a fait 95 morts et 246 blessés n’est pas close ; mais de sérieux doutes pèsent sur les motifs et les commanditaires de cette tuerie. On pense aux services spéciaux de la présidence.
Après l’attentat et encore ce dimanche, la police antiémeute n’y est pas allée en douceur pour traiter ce qui restait des manifestants à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de balles en caoutchouc.
À l'appel des syndicats, ONG et partis politiques proches de la gauche et de la cause kurde qui avaient appelé au rassemblement pour la paix de la veille, des milliers de personnes étaient réunies dimanche à Ankara pour rendre hommage aux victimes et dénoncer la responsabilité du gouvernement la foule a mis en cause le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan aux cris de "Erdogan meurtrier" et "gouvernement démission".
Les élections sont dans trois semaines. Ce dimanche encore, des incidents se sont produits à Bruxelles entre manifestants pour ou contre Erdogan.
La complaisance de Michel envers Erdogan et cette droite religieuse musulmane adversaire de tout progrès doit cesser. Mais comme nous avons affaire à un premier ministre mou qui rêve de refonder un système économique défaillant et a donc la tête ailleurs, on peut s’attendre à ce que le gouvernement noie le poisson dans l’eau du Bosphore.

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