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De Pierre Bezoukhov à Kris Peeters.

C’est bien connu : plus on a à perdre, plus on est vert de trouille dans une société de consommation. Plus on s’élève dans la hiérarchie sociale, plus on a des gardes et des portes blindées entre soi et le malheur, mais plus aussi devient-on une cible.
L’insignifiance est donc une sécurité. Le seul ennemi de l’homme de la rue c’est la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment.
Ne croyez pas que nos militaires et nos policiers patrouillent dans les rues pour nous. Ils sont là pour que le danger ne s’élève pas jusqu’à nos importants.
Ce qui précède relève de l’observation et du bon sens. Ce n’est pas de notre faute si les éditorialistes-EN-CHEF qui se répandent abondamment ces temps-ci en manquent définitivement.
Tandis que les sphincters se serrent et se relâchent dans la peur, après les mal portants mobilisés par Kris Peeters et Maggie De BLock pour déboucher les tinettes de nos illustres sous peine de les priver d’une tartine beurrée par jour, un bref coup d’œil sur la courbe du chômage pourrait quand même rappeler qu’elle persiste à grimper. Mais là, pourtant sans le danger d’être atomisé par un soudard de Dieu, on ne voit plus personne !
Le risque qu'il faut combattre, c'est le risque d'une exclusion durable difficilement réversible même en cas de retour de la croissance", mugit d’effroi François Rebsamen, ex ministre du travail en France, ce qui n’a pas l’air de réveiller Kris Peeters de sa torpeur hivernale.
Plus que d’établir les faits, il s’agirait de les comprendre.
La société que Kris Peeters contemple avec l’aide de ses collègues est d’une essence plus subtile qui dépasse ses connaissances. Si on ajoute à cela la mauvaise volonté du possédant à comprendre la détresse du démuni, on a là la parfaite image du ministre du travail dans une société qui en a de moins en moins (pas de ministres, on est fourni, mais de travail).
Les illuminations mystiques des demeurés de la volonté divine sont mieux connues que les causes de cet effrayant gouffre qui s’élargit entre ceux qui vivent du côté des activités et ceux qui survivent du côté du non-emploi.
À terme, cette dernière problématique est un chaudron autrement plus bouillant que celui dans lequel mijotent les djihadistes.
L’économiste ne saurait se contenter des pauvres explications sur la croissance et sa nécessité. Il sait très bien que demain il restera très peu d’emplois pour la masse des sans-diplômes et des non-spécialisés et que dans tous les cas de figures applicables dans le système en cours le chômage ne baissera pas et ce même avec une croissance forte !

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Or, une société n’est pas viable quand la moitié de celle-ci fait violence à l’autre.
On n’écrit pas l’histoire de l’économie pour en appréhender le futur, comme Stendhal dans « La Chartreuse de Parme » et Tolstoï dans « Guerre et Paix ». Fabrice del Dongo et Bezoukkov y décrivent Waterloo sans recul, juste ce qu’ils voient. C'est le contraire de ce qu'il faudrait faire en économie. On prend les dossiers, on évalue les tendances et on suppute l’offre et la demande le tout mondialisé. Quand tout est bien classé, que la situation est mise à jour, avec les éléments dont on dispose, la question est « Qu’arrivera-t-il ensuite ? ».
C’est alors qu’on aperçoit le mur à l’horizon 2020-25…
Mais les politiciens ne sont pas des prévisionnistes qui vont au-delà de leurs mandats. Quand bien même y aurait-il parmi eux des gens plus intelligents que les indigents de l’esprit que nous avons, que peuvent-ils faire d’autre que suivre le troupeau ?
L’économie, c’est comme la COP21, on voit bien ce qu’il faut faire… mais on ne le fera pas pour les mêmes raisons.
Avez-vous déjà vu un d’entre eux dire autre chose que « Tout va bien » ?
Le système économique c’est comme un filon aurifère. Le mineur le suivra jusqu’au bout quitte à faire s’écrouler la montagne sur lui, avec les gens qui vivent dessus et qui n’en peuvent !

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