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Le PS à la sulfateuse.

Dans les tontons flingueurs, une réplique culte convient parfaitement à la situation du PS français.
" Non mais t'as déjà vu ça ? En pleine paix ? Il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance et une sévère... Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile ! "
C’est ce que Gérard Grunberg, un spécialiste du PS, prophétise depuis les débuts du mandat de François Hollande : la dispersion façon puzzle du PS de la rue de Solferino.
Jusqu’à présent, de Martine Aubry aux frondeurs, ce serait plutôt « retenez-moi ou je fais un malheur ». Personne ne les retient, mais ils ne font pas de malheur quand même.
Sont-ils trop gentils ? Ils sont surtout inquiets pour leur mandat. Si le parti part en « couilles » et qu’il n’y a pas en remplacement quelque chose de solide, ils risquent fort d’aller pointer au chômage.
Les parlementaires français sont comme les parlementaires belges, ils auraient très difficilement l’occasion de retomber sur d’aussi bons salaires et de tant de considérations dans le privé.
Cette dispersion façon puzzle pourrait-elle se produire à un an de la compétition suprême, avec un Hollande qui prépare sa réélection par une présence redoublée dans les médias ?
Peut-être, car il en exaspère plus d’un de son parti.
À commencer par les Français, leur lassitude est extrême. Le personnel politique n’en est pas suffisamment conscient. Les anciennes convictions idéologiques et la floraison des ambitions individuelles se mélangent de façon explosive.
Le débat autour de la «loi travail» en remet une couche. Si les médias prédisent une débâcle sans précédent du PS aux prochaines élections suivant l’élection présidentielle, perdu pour perdu, ne vaut-il pas mieux débarquer du bateau qui coule avant qu’il ne soit au fond de l’eau ?
«Potentiellement, j’estime que ce parti est en voie d’éclatement», estime le politologue Gérard Grunberg. Aurait-il vu juste cette fois-ci ?

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La querelle des réformistes et des marxistes n’est pas encore réglée au PS, ni chez les Verts, alors qu’elle l’est à l’extrême gauche. Sauf, que ce n’est pas sur un modèle d’unité. Et c’est là que réside toute la problématique de l’éparpillement annoncé.
Si c’est l’extrême gauche, divisée parfois sur des détails qui attend de profiter des morceaux du puzzle, alors on n’est pas près de revoir une gauche au pouvoir.
Les différentes manières de se dire «de gauche» se complique de jour en jour, avec le mouvement « Nuit Debout » qui n’est d’aucune formation politique, mais affirme être de gauche et la dernière apparition à la télé de Montebourg s’exerçant lui aussi à l’ascension d’un mont comme Mitterrand eu la Roche de Solutré, sont de nature à donner le tournis. Au centre et à droite, la division règne désormais au PS avec les deux stars du gouvernement : Emmanuel Macron et Manuel Valls.
Symbole fort, Macron à Orléans lors des fêtes de Jeanne d'Arc, a eu sa vision de la France, comme la pucelle, c’était pour le moins audacieux. Apparemment, lui aussi entend des voix !
La différence avec Vals, Macron affiche hardiment un libéralisme décomplexé, économique et sociétal, Manuel Valls verse dans le sécuritaire.
À l’approche du public Macron paraît plus sympathique. Vals a l’air d’être en une colère permanente, ce qui ne passe pas dans les médias.
Et Hollande dans tout ça ?
Il laisse à voir, même si ce n’est pas la réalité, un homme prudent dont la seule arme est la conciliation, mais sans jamais trancher, toujours sûr de lui-même et croyant à son destin.
L’opinion n’en veut plus, ce que les sondages confirment.
Le président aura-t-il assez de temps pour changer son image ?
Jean-Luc Mélenchon a déposé sa candidature à l'élection présidentielle en premier, prenant toute l’extrême gauche de vitesse.
Ce seul fait est de nature à faire perdre Hollande, si Mélenchon cristallise sur sa candidature une partie des déçus du PS. Mais, les partis poussent comme des champignons là aussi et le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC fondateur Jean-Pierre Chevènement) présente Bastien Faudot. Même Robert Hue espère aligner Sébastien Nadot, dans une autre formation...

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