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Pour en finir avec la barbarie

Du sang-froid est nécessaire pour ne pas basculer dans l'antiterrorisme primaire et se défendre de trop surfer sur les peurs liberticides, comme nous pouvons les ressentir parfois lorsque nous oublions de raison garder.
Quel est le discours le mieux à même de produire un effet positif sur le concret, dans l’espoir de faire un pas vers la fin d’une barbarie comme on en rencontre rarement ?
Il serait peut-être utile de revenir en arrière juste un instant.
L’internationalisme de pacotille qui nous a valu un déferlement du Maghreb et de Turquie depuis les années 70, au nom du socialisme international, a été une erreur que nous n’avons pas fini de payer.
Car il n’y avait pas réciprocité, échange des populations et encore moins concept identique du devenir. Enfin, loin de l’universalité du socialisme, nous en étions et nous sommes toujours dans un libéralisme individualiste, égoïste par essence, dont l’inventaire aggrave les tensions entre autochtones et allochtones.
Il y a loin entre le devoir d’hospitalité nécessaire au respect de soi-même et la transhumance ininterrompue qui a complètement bouleversé notre mode de vie.
L’entrée en conflit de Daech contre presque le reste du monde a passablement embrouillé la donne, déjà pourtant si compliquée.
Drôle de conflit, en vérité, puisque nous sommes en guerre sans l’être vraiment. C’est-à-dire que nous avons beau l’entendre dire plusieurs fois la semaine par nos dirigeants, les lois martiales qui prévalent dans ces moments d’extrême gravité ne sont pas d’application. Le voudrait-on qu’aussitôt nous nous rendons à l’évidence qu’elles sont en contradiction avec la symbolique de l’État de Droit et toute la philosophie entourant les libertés du citoyen.
Or, l’armée qui nous fait face, puisque nos « chefs » disent que nous sommes en guerre, puise l’essentiel de ses commandos parmi la population musulmane que nous accueillons depuis plus de trente ans, sans que celle-ci, fort heureusement, soit acquise à l’ennemi, loin de là ; mais c’est un fait. Les contingents de meurtriers font problèmes au Droit et à la Démocratie.
Plutôt que de rêver à d’illusoires pertes d’influence de l’extrémisme musulman en Europe et, devant les échecs répétés d’une police sécuritaire qui aura beau faire ne pourra jamais empêcher tous les attentats, il ne reste plus qu’une solution.
Puisqu’enfin, nous ne pouvons qu’espérer intégrer un jour ces populations à l’idée européenne et qu’il est impossible de revenir sur les erreurs du passé, cherchons plutôt à les mobiliser avec nous, plutôt que contre nous, comme finalement la politique de l’extrême droite nous pousse à le faire.

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La guerre en Europe n’est-elle pas commanditée et provoquée par Daech de l’autre côté de la Méditerranée ? Il faut réduire les poches de combattants de Daech en Syrie, Lybie et Irak par l’envoi d’un corps expéditionnaire européen au sol. Il faut anéantir cet ennemi sans délai.
Du coup, les tergiversations et les dérobades des personnels chargés d’appliquer les lois vis-à-vis des jeunes islamistes effectuant des va- et-vient entre Raqqa et l’Europe seront remplacées par les Ordonnances du temps de guerre. Les commandos dormant puis explosant considérés comme traitres et espions seront alors légalement, formellement identifiés et mis hors d’état de nuire par des internements administratifs.
Quand on a des parents et des enfants au front, on est enclin à mieux prendre en compte les règles temporaires du temps de guerre. C’est valable pour toute l’Europe.
Le laxisme d’aujourd’hui nourrit le fatalisme et la peur.
Il est quand même paradoxal que nos gouvernements qui se montrent si impitoyables envers les citoyens en difficulté : chômeurs, malades, pensionnés, soient composés de lâches et de laxistes, dès qu’il s’agit du phénomène intégriste musulman.
Les arguments outre celui de l’Etat de Droit, les peurs, certes réelles, comme par exemple l’éventualité d’une guerre des religions ou un soulèvement des populations immigrées, ne tiennent plus devant l’effet bénéfique d’une mobilisation générale incluant les populations immigrées ayant obtenu la nationalité des différents pays qu’elles habitent en Europe.
Tous impliqués dans une œuvre de défense, voilà de quoi donner un sens au thème de la « patrie en danger » et associer ceux qui, à tort ou à raison, se croient exclus de la civilisation occidentale. N’oublions pas que le monde musulman a déjà eu beaucoup plus de morts que nous dans l’affrontement avec l’extrémisme islamique.

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