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Les mains dans le cambouis.

Étrange pays que le nôtre !
On dirait que celui qui a les mains dans le cambouis pour son travail est une sorte de damné, méprisé par ceux qui, en général, seraient tout à fait incapable de faire la même chose, mais au contraire, sont de redoutables dépendeurs d’andouilles, métier de bavardages, de raisons douteuses et d’un patriotisme raisonné à défaut d’être raisonnable, ce pourquoi on les paie au prix fort.
Ce matin, le ministre Cazeneuve « grondait » les policiers pour leurs manifs d’hier avec voiture et gyrophare de la Maison. Il leur disait tout sourire « ce n’est pas bien mes enfants de prendre du matériel roulant pour montrer votre malaise. Je vous comprends. Je suis avec vous. Une prochaine fois, laissez les voitures au garage. »
Le même jour, il n’y avait que Mélanchon et Pierre Laurent dans la salle d’un tribunal oµ huit anciens salariés de l’usine d’Amiens-Nord étaient poursuivis pour avoir séquestré deux cadres. Résultat neuf mois ferme, pour avoir voulu sauver leur gagne-pain ! On aurait aimé voir Myriam El Khomri, la ministre du travail, réclamer l’indulgence du tribunal. Cela aurait été logique, non ?
C’est en France, vous me direz. Et en Belgique, je me demande si ce n’est pas pire !
Il faut lire la haine dans les yeux de De Wever et la froideur reptilienne de ceux de son sigisbée Charles Michel, dès qu’on parle FGTB, monde du travail, socialisme, pour comprendre qu’ils ont fait l’impasse sur ceux qui sont au front, pourrait-on dire, qui produisent bon an mal an et permettent aux beaux messieurs de bavarder entre deux tasses de café payées par l’État, bien au chaud derrière les double-vitrage, devisant de l’avenir du pays, c’est-à-dire de nous et pas qu’un peu !
C’est à croire que le peuple est de trop et que cela irait bien mieux avec quelques échantillons d’ouvriers modèles qui voteraient MR en même temps de recevoir leur maigre fiche de paie. Mal barrés comme tout le monde, ils seraient cependant heureux de se faire gronder par papa Michel, quand parfois ils cassent une pièce, s’absentent un jour parce qu’ils sont vraiment malades et qu’on rate un marché « à cause d’eux ». Le dimanche matin Deborsu viendrait partager ses petites boules, les vertes avec les bons esprits et les rouges pour les refuzniks.

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Vous verrez qu’un jour, quand cela ira vraiment mal, que la mondialisation aura encore avancé ses pions à l’aveuglette pour le malheur des peuples et l’intérêt des puissants, augmenté les cadences, comparé les trains de vie Bangladesh/Belgique, jeté à la rue des millions de gens devenus inutiles, Michel ou quelqu’un de sa progéniture, un De Wever junior, un Reynders troisième génération, siroter un café au 16 rue de la Loi, toujours payé par les parias, et se plaindre d’un désastre prévisible à cause des autres, et ils jetteront le même regard de haine et de mépris que leurs prédécesseurs à ceux qui dans la rue les montrent du poing.
Voulez-vous que je vous dise, il y a un mot que je ne supporte plus dans leurs bouches, qu’ils appartiennent à la droite classique ou à la gauche de collaboration, ce mot c’est « atelier ».
Ce mot, ils se le sont appropriés pour leurs petites réunions politiques, leurs causettes du coin du feu et leurs dépouillements de la boîte à idées.
Un atelier de production, ils ne savent pas ce que c’est. Ils sont incapables d’enfiler une salopette convenablement, de monter sur un échafaudage sans se casser la gueule, de tenir un fil à plomb sans être pris de vertige et surtout de rester huit heures rivés à une table de travail, sans trop la ramener avec un contremaître omniprésent.
Ils n’ont pas le droit d’employer ce mot.
Ils n’ont pas le droit !

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