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La fauche à tous les niveaux.

Est-ce parce que les citoyens étaient certains que leurs mandataires étaient au-dessus de tout soupçon ou tout simplement que les lois ont été votées par les intéressés eux-mêmes, mais la volonté de répondre de leurs actes n’est pas ce qui brille le plus chez nos parlementaires et ministres.
Les responsabilités morale et sociale leur échappent.
Poigner dans les caisses, se goinfrer de mandats, user de leur autorité pour satisfaire des besoins personnels, s’offrir des arrhes monstrueuses pour prix de leur talent d’avocat, quand ils ont par ailleurs les moyens par leur autorité de faire pression sur les lois et les hommes, tous les jours on en apprend de raides, et encore on ne sait pas tout, il y a en plus les affaires qui ont réussi et dont personne n’entendra jamais parler.
On peut dire que dans le genre, c’est une réussite et que pour être foireuse, la démocratie bat des records.
Longtemps on a cru que pour leur éviter la tentation et les prémunir de l’envie de tricher, bref, pour les empêcher d’être malhonnêtes, le législateur (c’est-à-dire eux) avait prévu de les pourvoir de bonnes indemnités, de larges facilités et de largesses discrétionnaires.
Ainsi, l’aisance volant au secours de la morale la fortifiait ! Ils étaient parés pour rester purs et durs durant leurs mandats.
Tu parles !
Le livre des concussions, des trafics d’influence, de vols aggravés, de faux et d’usage de faux, des iniquités diverses et des entraves aux lois, devrait être écrit ! Ce serait un bestseller.
Parce qu’une affaire chasse l’autre, on ne se souvient plus trop de celles qui ont leur dossier plein dans les années antérieures.

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On se souvient à peine de l’affaire Kubla. On tombe de haut pour le moment dans la saga des Intercommunales wallonnes, la dernière à Charleroi, pourtant une ville remise sur le bon chemin par un nouveau Robespierre, l’affaire Chodiev qui revient de loin en loin, de De Decker on passe à Reynders, sans plus très bien savoir qui est l’auteur de quoi… On bute sur la présomption d’innocence, l’arme absolue qui ne couvre que les riches et les procéduriers.
Faire traîner une affaire dix ans est un gage de blanchiment complet. Le tribunal devient alors un bain de jouvence. On s’y plonge le plus longtemps possible et on est pardonné.
Parfois, tout n’est que soupçon, les traces anciennes étant disparues et les témoins morts ou achetés.
Nos grands hommes d’État ont une vision réductionniste de la responsabilité qui est hallucinante. Ils ne démissionnent même plus lors de leur connerie en matière de gouvernance, pourquoi démissionneraient-ils quand ils plongent les deux mains dans l’océan de l’aisance grâce à l’argent public qui leur paraît être le leur.
Il y a bien toujours quelque part une interprétation d’une loi ou d’un règlement qui leur donnera raison.
On sait que la démocratie est un terrain propice à la manipulation. C’est le bonneteau du responsable, c’est pas moi, c’est l’autre ! Vous avez une chance sur trois de trouver l’as de pique. En réalité, vous ne le trouvez jamais.
Comment voulez-vous, que les auteurs de ces petits vols, parfois légaux, soient responsables ? A fortiori, la pollution, les génocides, la faim dans le monde… vous pensez bien qu’ils s’en fichent, autrement ça se saurait et se verrait dans leur manière d’être.
Quand on dit tout le monde est responsable, cela signifie personne. Du milliardaire qui dort sur son tas d’or qui pourrait nourrir un million d’enfants, à un surdoué d’une intercommunale qui prive par l’exagération de sa rémunération des pauvres de sa région des diminutions certaines en matière d’eau, d’électricité et de gaz, tous gardent l’âme légère et le front serein.
Lutter contre les inégalités tout en soulageant le trésor public de leurs notes de frais ? Vous voulez rire ? Le système n’est-il pas générateur de différences et d’injustices, pour qu’il prospère ? N’est-ce pas le moteur de l’économie ?
Certes, il nous incombe aussi des responsabilités dont nous nous fichons, cela va de la crotte de chien, à la désinvolture dans le tri des déchets dans les poubelles.
Elles touchent plutôt une certaine forme d’incivisme. La capacité de nuire de l’incivisme provient du nombre d’irresponsables.
C’est plutôt limité par rapport à la catégorie au-dessus, celle des grands truands qui se la pètent sur RTL en interviews people. Leurs effets de nuisance sont de loin supérieurs à la méconduite et à l’incivisme des rues, surtout par leur grande diffusion par l’exemple. Et on peut dire en Belgique que le mauvais exemple vient de haut.

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