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Il nous abandonne !...

Il part ! Il nous quitte ! Il nous laisse ! C’est comme une trahison… On se sent orphelin. Il nous met en danger avec la démocratie. Il trahit la juste cause !
Mais on n’en dort plus dans les chaumières !
Notre grand polémiste, notre inoubliable co-fondateur du seul parti au monde qui s’enorgueillira jusqu’à la fin des temps de l’avoir connu, celui dont Jean Gol disait « il est encore plus petit debout qu’assis », notre pygmalion de toujours, l'eurodéputé Louis Michel (MR) ne devrait pas poursuivre sa carrière politique après 2019, au terme de son mandat au Parlement européen !
Seulement deux ans à encore se faire du blé, c’est court !
Richard Miller approché – c’est lui qui sert la soupe aux élites du parti bleu, on se souvient de son pensum aux comices agricoles du MR consacrés aux grands libéraux – lorsqu’il s’était écrié saisi par l’émotion « Gesta non verba » (Moins de mots, des actes) en pleine guerre froide entre le clan Michel et Didier Reynders, si bien qu’on en était venu aux mains, Richard Miller, rappelé-je, contacté, a directement accepté la rédaction du discours qui sera lu par le petit Chastel, à condition que les termes employés par l’auteur entrassent dans le vocabulaire du président intérimaire à vie, de cette grande formation libérale.
Ce n’est donc pas de gaité de cœur que sur un ton sinistre, notre grand homme, ministre d’État, grande croix de toutes les grandes croix, Louis Michel s’est écrié "Je ne serai très probablement plus mandataire politique".
La Meuse n’a pas encore relevé l’état de nerfs dans les chaumières, mais à l’heure où s’ébauche cet éloge funèbre, des suicides se sont déjà produits dans les foyers libéraux.
« Non ! bande de nazes, il n’est pas déjà mort. ».

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Comme on lui disait qu’on ne comprenait pas sa décision et que, gaillard comme il est, il en avait encore pour au moins un quart de siècle à nous guider dans les méandres d’une situation qui voit le politburo du PTB jeter dans ses caves pour interrogatoire, la clique contrerévolutionnaire de Di Rupo, il a bien voulu accorder quelques minutes d’entretien à « Matin Première ». Il n’y avait que lui, pour tenir le flambeau du libéralisme au-dessus de la mêlée, le ministre grande croix nous a confié qu’il avait du mal à se retrouver dans le monde politique actuel. "Avec l'émergence des réseaux sociaux, on est dans le simplisme".
Le mot était lancé, la plaie béante ouverte « on est dans le simplisme », dit ainsi tout à trac, devant les effrontés de l'émission Matin Première. "Il n'y a plus d'affrontements d'idées, que des affrontements d'émotions. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige un pays."
Na !...
Une fois sa belle conscience en appétit, le voilà intarissable.
« Le monde politique a perdu une grande partie de son autorité morale en raison des récents scandales impliquant des mandataires publics. D'aucuns ont véritablement créé des systèmes qui favorisaient scandaleusement un certain nombre de leurs représentants, ça a fait beaucoup de tort."
Pas à lui, non jamais, pas aux indélicats du MR, on les a déjà oubliés même s’ils n’ont pas encore été jugés. Louis, vous pensez bien, les a longtemps entendus et il peut nous dire ce qu’il a recueilli de leurs bouches, ils feront tout pour rester « préjugés innocents ».
Voilà qui pourrait intéresser Louis Michel : rester préjugé sur le départ !
Il a encore une mission, la lutte contre le simplisme ! A-t-il jamais refusé son monologue au gens de tous bords venus dialoguer avec lui ? Non, jamais !
Et du coup le revoilà à échafauder des hypothèses sur « ce qui ne va pas dans le monde », c’est-à-dire ceux qui n’ont pas encore adopté la méthode Michel : trancher de tout avec son gros bon sens qui ne doute de rien, surtout pas du simplisme !
La question catalane, fastoche, Loulou prend la chose en main et une semaine après, on ne parle plus que des exploits du Barca. Il incarne le dialogue politique, il est l’incarnation. Il s’installe sur les Ramblas, les gens apportent leurs bougies. Il fait le reste !
Le conflit sur Jérusalem ? Un jeu d’enfant. La reconstruire à l’identique dans le désert à côté. Ainsi, il y aura deux Jérusalem, chacun aura la sienne. CQFD. Il y aura deux tombeaux du Christ ! Et alors, ne sont-ils pas trois dans la bible ?
Kim Jong Un et Donald Trump ? Le MR est partant « grand fusionnel » avec les USA. Qu’est-ce qu’on fait quand Trump a toujours raison ? Mais rien, puisqu’il a raison. Pour sauver la démocratie, Michel pourrait aider à placer des bombes atomiques sous les ailes des avions de la Liberté.
Les journalistes de Matin Première ne l’ont pas lancé sur la question des salaires des parlementaires européens, ils ont eu peur que Louis Michel ne facture sa prestation, au lieu de payer un pot de départ.

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