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Europemotdepasse.com : inconnu !

Franchement, sincèrement, qui votera aux élections européennes en connaissance de cause ? Pas grand monde. On y va, comme qui dirait, à la couleur identique à celle que l’on suppose être la bonne pour les élections… en Belgique.
À la décharge des électeurs européens, les urnes de l’UE juxtaposent vingt-sept scrutins de politique intérieure, alors que les objectifs sont différents d’un État à l’autre !
En Belgique comme ailleurs, on se prononce pour ou contre l’équipe au pouvoir. C’est ainsi que le fiasco de Charles Michel en politique intérieure devrait correspondre à une diminution des enthousiasmés belges, au parlement de Strasbourg ! Hé bien non ! on se trompe.
Mais la droite classique s’est immortalisée en un brouet atlantiste néolibéral américanolâtre. La reconduction à la manœuvre des 27 oligarchies de droite est assurée, quoi qu’il arrive.
Le « pas toujours beurré » alcoolique, mais toujours beurré du compte en banque, JC Juncker veillera au grain jusqu’à fin mai. Dans ce pataquès d’intérêts concurrents de l’Europe, comment la gauche pourrait se mettre en position pour être entendue ?
Quand en France on mutile les opposants, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une politique alternative, est pour le moins nécessaire. Comment se traduira-t-elle pour l’Europe, sinon par la stagnation de la gauche à cause de ses divisions ? En Belgique, ça ne vaut guère mieux. En regroupant dans l’urne l’interne et l’externe, on fait une omelette d’un tout qui finit par se brouiller, comme les œufs.
D’autant que l’Europe, qui se méfie des électeurs, a fait comme Donald Trump : des barrières qui s’appellent des traités, contre « nos » Mexicains de gauche et d’extrême droite.
Dénoncer les politiques d’austérité, revenir sur l’anomalie d’une banque centrale européenne sans aucune légitimité politique, revoir l’emprise de la finance sur les fonctionnaires et les députés UE, condamner le dumping social et environnemental, en un mot forcer l’Europe à une politique de justice sociale, devraient faire l’objet de débats. On n’en voit pas l’ombre d’un. Sinon, quand on parle de quelque chose qui pourrait être utile, on le fait de telle sorte que vous, comme moi, on décroche très rapidement et on doit lutter à l’envie de fermer les yeux. À quoi bon, pensent les plus avertis, puisque les Traités seraient à revoir et qu’on ne reverra rien !

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Puis nous avons les ronds des friqués du système, les nerfs de la guerre : l’euro interdit toute politique progressiste !
Le traitement honteux infligé à la Grèce prouve que l’entreprise de « transformer l’euro » est impossible. Bizarre, quand le grand concurrent dollar est autrement plus souple et fait toute la différence de la prospérité américaine à la nôtre.
Les traités soustraient la politique économique à la délibération parlementaire. C’est un acte d’une telle signification, qu’on se demande comment il se trouve encore des européens qui pensent que l’Europe est une institution « démocratique » !
Ce despotisme sous influence, est au profit de la seule Allemagne !
L’Allemagne est « le nouveau problème de l’Europe » écrit François Bonnet. Le problème… C’est celui de la monnaie unique coulé dans le béton des traités depuis 1991. L’Allemagne, a imposé ses obsessions monétaires à tous les autres pays.
Mais le vrai dilemme n’est pas en Allemagne, à laquelle on ne saurait reprocher de vouloir vivre avec la monnaie selon l’idée qu’elle s’en fait. La France et la Belgique se sont approprié la manie allemande hors de tout contexte propre, alors que rien dans leur histoire ne les vouait à épouser une telle particularité, au contraire leur intérêt les vouait plutôt à ne pas l’épouser, sur un mode proprement idéologique, jusqu’à finir par y voir une forme désirable de rationalité économique.
C’est l’ardeur prosélyte de l’austérité, vrai docteur Purgon, ce Charles Michel, ce qui ne l’empêche pas de faire bombance, tandis que les autres trompent leur faim en le regardant manger.
A ce stade, on y verra un indice du degré de dinguerie des dirigeants libéraux. On ne peut même parler de la « rationalité » du capital. Les friqués ne sont pas fous au point de désirer la strangulation définitive des populations ! Les forces capitalistes américaines, même les plus branques de la récente histoire des USA avec Donald en tête de gondole assistent, interloquées, à l’autodestruction européenne !
On reconnaît la servitude volontaire, dirait Bourdieu, à ceci que les dominés épousent fondamentalement la croyance des dominants, même si c’est la croyance constitutive d’un ordre qui les voue à la domination, parfois à l’écrasement.
Les premiers arrivent au bord de la falaise, les autres qui sont derrière ne le savent pas et continuent leur poussée. C’est ça l’Europe, le stade du Heysel le 29 mai 1985 !
La chorale, dirigée par le Kapellmeister Bernard Guetta, pousse, bien calée à l’arrière, les pauvres à l’avant dans le précipice, dans une cacophonie de cuivres et de tambours qui ressemble à celle de Nuremberg de 1936 !

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