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Monsieur Job à Colonster.

On a dû en entende des craques au château de Colonster. Le cercle de Wallonie recevait ce mercredi, celui qui avait oublié de représenter les Wallons dans son gouvernement, Charles Michel !
Nos élites voient un lien entre croissance et consommation des ménages. C’est dire que la croissance étant nulle, selon cette stupidité érigée en dogme, la consommation est en chute libre. Il est évident que plus le travail est taxé et mal payé, plus les retraites et les indemnités chômage-maladie sont victimes de la mise en pratique des théories de la N-VA selon lesquelles plus on est pauvre, plus on veut travailler à n’importe quel prix. Résultat, moins les gens peuvent dépenser et donc faire marcher le commerce, plus le chômage augmente.
C’est la démonstration du premier de cordée sans corde ! L’autre grimpe tout seul et arrivé au sommet, il s’aperçoit qu’il est seul ! Il n’y a que des premiers de cordée sans corde au Cercle, comme au Club Lorraine. Il y en a même qui cueillent des edelweiss dans les deux.
Cette législature avait pratiquement commencé dans du jamais vu. La Région wallonne, la deuxième en importance était minoritairement représentée. La démocratie avait déjà un coup dans l’aile avant ça, c’est dire dans quel état Charles Michel l’a laissée en décembre 18 !
On est parvenu à coup de règlements nouveaux et de limitation dans les durées et les taux à exclure du chômage autant de personnes qu’il en rentre de nouvelles, si bien que les moyennes restent à peu près les mêmes, tandis qu’il y a de plus en plus de chômeurs non repris ! Comme ils ne sont pas indemnisés, ils n’entrent pas dans la statistique. C’est ce qui s’appelle faire la politique de gribouille.
Quand ce type, au lieu de parler d’emploi, parle de job, il fait penser à un manager façon Macron, qui va traverser la rue pour faire baisser les taux de chômage, alors qu’on sait très bien comment le MR les fait baisser : en augmentant les difficultés d’accès au chômage et en les facilitant pour en sortir.
Avec ce principe, vous traversez la rue et si vous ne trouvez pas le job du jobiste Michel, vous êtes viré du chômage.
C’est à la fois simple et immonde. Simple, les imbéciles instruits du néolibéralisme en pointe ne comprendraient pas eux-mêmes les lois qu’ils mettent en pratique si elles étaient plus compliquées, immonde, parce qu’ils font descendre en-dessous du seuil de pauvreté des Belges malchanceux, et qu’ils aiment ça, ces thons !

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Le Traité de Lisbonne a fait, fin 2015, le choix d’une politique de relance de la consommation par un soutien aux bas salaires, tout en maîtrisant un déficit budgétaire ramené à 1% (hors coût du énième sauvetage d’une banque publique) qui est le contraire de la politique de Charles Michel ! On peut dire que nous ne méritions pas ce loustic « sauveur du pays selon La Meuse », parce qu’on a cru qu’il entuberait la N-VA, alors que c’est lui qui déguste.
Le poids de la baisse de la consommation pèse en 2018 sur la croissance de l’activité.
Et dire que la politique d’austérité voulue par le MR et la N-VA semble être mieux acceptée en Flandre qu’en Wallonie, cela tient à ce que la N-VA amuse le tapis sur l’immigration et la peur des étrangers au détriment du social, qui touche autant le travailleur flamand que ceux des autres Régions.
Comme c’est un moindre mal de ne plus voir Reynders phagocyter les finances, des économistes se sont intéressés à des scénarios de crises possibles de l’économie, au cas où la chute des PIB serait générale en Europe en 2019. C’est tellement effrayant que les gazettes ont renoncé à les publier.
Le commerce est dominé par l’énergétique, et de biens d’équipements industriels lourds ou encore d’infrastructures et moyens de transports. La Belgique qui croit avec Michel à une économie de service, a laissé le champ libre aux investisseurs étrangers qui ont déserté l’industrie lourde. Il ne reste guère de projets pour compenser les départs entre autres de la métallurgie à chaud de Mittal.
La désindustrialisation de la Wallonie est un handicap qui n’est pas compensé par la nouvelle industrie des techniques écologiques, éoliennes, géothermies, marée motrice, etc.
On l’observe en Allemagne un recul de 0,2% au troisième trimestre 2018, qui ramène la projection de croissance de la première économie européenne à 1,6% en 2018, assortie d’une prévision officielle de 1,5% pour 2019. Inutile de dire que la Belgique est loin derrière ces pronostics.
Handicapant la Wallonie, Charles Michel reste pourtant en place malgré sa démission, dans une sorte de no’ mans land jusqu’au 26 mai 2019 et qu’on a des chances de le voir encore après cette date, aux affaires courantes. Vaut-il mieux ne pas être gouverné du tout que de l’être aussi mal ? C’est une question. Ce qui ne veut pas dire que tout le poison des mesures déjà appliquées n’aura pas d’effets. Michel les tiendra à l’œil comme la mère poule, ses petits.
Le discours du jobiste Michel, Richard3.com a le regret de vous dire qu’il n’en a rien entendu. Ce qui précède est ce qu’il aurait dû dire, ce dont il s’est bien gardé.
Il a été ovationné à peu près sur le contraire. Ainsi, vous aurez une petite idée de l’abîme qu’il y a entre cet homme, le Cercle de Wallonie, les commentaires dithyrambiques précurseurs de La Meuse et la population. C’est assez naturel, les journalistes qui quittent le métier pour faire de la politique s’affilient tous au MR !

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