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Anniversaire des Gilets Jaunes.

L’anniversaire du début de la crise dite des Gilets Jaunes, c’est fin de cette semaine.
Historiquement, on voit le pouvoir macronien choisir l’affrontement dès le début. L’Élysée redoutait que des manifestations pacifiques de grande ampleur emportassent la présidence avec le système.
En effet, une masse de plusieurs millions de personnes envahissant les villes pacifiquement et réclamant une autre république l’eût fait vaciller et peut-être, l’eût-elle balayée.
Les tirs de LBD, les gazages et les arrosages à l’autopompe, les brutalités des CRS en armure et armement de combat tournèrent en fureur des Gilets Jaunes venus dans l’intention de protester dans le calme.
On vit même, sur ordres venus des préfets, c’est-à-dire du pouvoir central, des black-Blok opérer en toute impunité jusqu’à corrompre les manifestants paisibles, ce qui permit au pouvoir de « taper dans le tas ».
La presse officielle, complaisante et complice fit le reste et divisa l’opinion.
Ainsi la république à l’image de Macron put être sauvée mais à quel prix ?
Des manifestants, citoyens en droit de manifester, furent mutilés, éborgnés, blessés gravement, de façon délibérée. Poutine put ironiser sur une ixième prise de parole de Macron concernant les droits de l’homme et des excès de la répression… en Russie et en Chine !
Plutôt qu’abonder dans le sens de la presse officielle célébrant un anniversaire « historique », comme on dépose des fleurs sur la tombe du soldat inconnu, ne conviendrait-il pas de faire un autre constat, le même que l’on pût avoir avant le Neuf Thermidor 1794, la démocratie existe-t-elle encore en France ou plutôt l’oligarchie ne devient-elle pas une dictature ?
On considère que Robespierre et ses partisans appliquèrent des mesures d’exception parce que la patrie était menacée à l’extérieur. En 2018/19, l’ennemi étant intérieur, l’État relèverait plutôt d’une dictature ! Les mesures actuelles du gouvernement français n’auraient pas résisté à la colère populaire s’il n’y avait pas eu un rapport de force en faveur des surarmés du pouvoir. D’un côté des mains nues souvent, des bâtons et des pavés, parfois, de l’autre des armes de guerre avec le LBD et des armes non-létales dont on voit bien qu’elles étaient là pour viser les têtes, mutiler et endommager des manifestants paisibles, sans distinction de cibles, de femmes, de personnes âgées et d’adolescents. Une multitude d’images prouvent que dans presque tous les cas, les policiers ont fait usage de moyens disproportionnés par rapport à la foule. Sauf dans quelques rares cas, ils ne se sont jamais sentis menacés.
Le mot n’est pas trop fort, il s’agit bel et bien d’un crime d’État, planifié et voulu par l’Élysée.
Autant le Comité de Salut Public en 1793/4 a sauvé la patrie, autant Philippe et Castaner sont là pour faire barrage à cette patrie qui ne peut plus s’exprimer librement.

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Voir en Robespierre un dictateur serait méconnaître la vraie histoire de la Révolution, qui n’est malheureusement pas celle que l’on enseigne dans les écoles. Il n’y avait pas de hiérarchie à l’intérieur du Comité de Salut Public, chacune de ses décisions devait être contresignée par plusieurs membres. Aucune décision ne fut prise par Robespierre seul.
Sa perte et celle du Comité furent l’affaire d’un complot par ceux qui se voyaient démasqués et voués à la guillotine.
Toute autre affaire pose la question du devenir de l’oligarchie installée par Macron sur les débris d’une démocratie qui n’a jamais été en très grande forme et qui est en train d’expirer sous nos yeux, non pas de l’action des Gilets Jaunes, mais de l’inverse : de la répression faite par des comploteurs intérieurs, agents doubles d’une américanisation et d’un passage obligé par une européanisation nécessaire, comme une matière passe dans un crible pour épouser la dimension idéale.
La période qui s’achève par l’anniversaire de l’occupation des ronds-points, est importante dans l’histoire de la République. En un peu plus de trois cents jours, on a vu s’instaurer un régime fort, brutal et par delà antirépublicain.
Macron a fait entrer la France dans ce qu’on pourrait appeler une dictature.
Les effets s’en font déjà sentir : discussion sur des sujets futiles, mises sous le tapis de ceux qui concernent directement les gens. Tentative de réduire les élections futures à une mascarade : Macron, Marine Le Pen, sans alternative possible pour des partis plus proches des gens. Dérive à droite, ce qui est propre aux dictatures occidentales. Embrouillamini sur la laïcité par rapport aux religions, avec un seul mot d’ordre : protection et secours à tout qui fait allégeances à Macron et à ses affidés.
Les chiffres faramineux de gardes à vue et autres condamnations, tueront-ils l’espoir de remobilisation des gilets jaunes ? Cela tuera-t-il dans l’œuf toute volonté de contestation, alors que se profile la grande journée du 5 décembre contre la réforme des retraites à laquelle les gilets jaunes ont décidé de participer ? Réponse bientôt.

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