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Di Rupo, le dernier menchevik !

Voilà si longtemps que Di Rupo est imbibé des idées libérales des Michel qu’il ne réagit plus à l’offensive de la bourgeoisie espérant reprendre ce qu’elle avait dû concéder depuis un siècle de lutte syndicale. C’est donc naturellement qu’il voit avec horreur des idées vraiment de gauche infiltrer « son » syndicat, la FGTB.
Tous ceux qui sont syndiqués à la FGTB avec des idées de gauche sont donc des infiltrés du PTB ! Curieuse dialectique qui permet à Di Rupo de rejeter toute protestation par la grève, puisque celle-ci est définitivement exclue du vocabulaire des « libéraux » de gauche.
Comment parler autrement du PS qui adhère au système libéral et entend bien le défendre, même dans sa dérive actuelle ?
On comprend mieux après ce petit préambule, l’interview que le président de l’exécutif de la Région wallonne a accordé à De Morgen.
Di Rupo y compare le “simplisme du PTB” à l’extrême droite. C’est dire où le Montois en est ! Dans ce concept politique particulier qu’est devenu la Belgique, pour Elio le PTB a un raisonnement simpliste. La conclusion que le capitalisme classique et même néolibéral est incompatible avec la justice sociale et le progrès du plus grand nombre, ne lui parait pas correcte.
Dans la bouche d’un homme élu grâce aux voix des plus pauvres, c’est comme une insulte à l’intelligence. Même les Américains font le constat qu’au plus haut de la conjoncture, les discours enflammés de Trump ne passent plus dans l’opinion démocrate qui voit s’accroître une misère d’autant plus terrible, qu’elle croît à côté de l’extrême opulence.
Elio Di Rupo, l’homme qui n’aime pas les chômeurs, devrait savoir qu’outre les figures de l'aile gauche démocrate, telles que le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, rival malheureux de Hillary Clinton en 2016, la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, des candidats dits modérés prônent désormais une certaine évolution économique qu’ils n’osent pas encore appeler socialiste, mais qui en a tout l’air. Au sein des démocrates, il y a encore plus à gauche, telle Kamala Harris, sénatrice de la Californie, ou Cory Booker, sénateur du New Jersey. Ils préconisent une couverture santé gratuite pour tous !

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On va finir par assister à ce spectacle incroyable de la société américaine qui s’estime flouée par le système capitaliste. Le seul soutient au fric roi reviendrait à l’Europe, au premier rang de laquelle le partis socialiste de Belgique revendiquerait son libéralisme pur jus !
Comme quoi, quand on est dirigeant socialiste parvenu à un haut salaire, on vit dans un autre monde et dans l’incapacité de le changer, tant il est confortable et bénéfique pour soi !
Ainsi quand un pauvre réclame justice, c’est comme si pour le PS un malotru voulait casser son beau jouet.
Pour le PS, la dérive capitaliste qui consiste à vouloir faire payer le « progrès » des détenteurs des capitaux par les travailleurs, c’est une bagatelle, tout au plus un réajustement. Par contre, l’infiltration « rouge » au sein de la FGTB, là il y a le feu au lac !
Ce que craint Di Rupo n’est pas une base qui se tourne vers le PTB, mais une hiérarchie syndicale entièrement socialiste et franc-maçonne qui serait obligée de s’aligner sur les positions du PTB !
Cette fuite de la base vers des idées plus proches de ses ressentis aurait pour conséquence que les caciques de la FGTB stipendiés par les foules, quoiqu’adulés par le PS, seraient statutairement contraint de céder la place à des chefs plus propres. Le PS perdrait ainsi le contrôle d’une organisation syndicale dont elle se sert pour manœuvrer et gagner des places de pouvoir au Royaume, question pognon, par un chantage qui fait toujours un petit effet à la bourgeoisie patronale. « Vous savez, si nous n’avons pas notre part du gâteau, nous lâchons la rue à vos trousses ». Et comme la rue a faim de justice et faim tout court, ce n’était qu’un jeu d’enfant pour ces caciques du PS d’ouvrir et de refermer les vannes du mécontentement avec la complicité des chefs de la FGTB. C’est tellement flagrant qu’un chef qui passe la main à la FGTB après service rendu au parti, se voit récompensé d’un poste de député ou de toute autre situation « hors catégorie », le dernier récompensé est Marc Goblet.
Complètement envahi par la dialectique du MR et de ses suppôts historiques Reynders et les Michel, Elio Di Rupo se sert d’arguments vieux d’un demi-siècle pour confondre hier à aujourd’hui. Il ose ainsi comparer le discours du PTB à celui de l'Union soviétique des années 50 et 60 ! Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev fut premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique de 1953 à 1964, Elio Di Rupo avait deux ans, mais il s’en souvient très bien ! Il avait déjà besoin d’être rassuré. On lui racontait dans son berceau des histoires sur les méchants Russes et les gentils Américains, qui lui sont restées dans la tête.
Hedebouw serait la réincarnation de l’alliage du mal entre Krouchtchev et Brejnev ! Un hyper communiste aux poignets surchargés de bracelets montres de ses victimes ! C’est avec une rhétorique de pissotière libérale que Di Rupo termine l’année. Et il ose décréter que le discours simpliste est du côté du PTB !

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