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Le paradoxe de Fermi

S’il y avait un âge d’or de l’économie de marché, ses bienfaits devraient déjà être pour nous. Où sont-ils donc ?
On quitte un étourdissement de la pensée, celui dans lequel Georges-Louis Bouchez se complaît. Le couple Bouchez-Wilmès croit encore à un âge d’or d’un capitalisme présentable et parie toujours sur un rapprochement des systèmes par le commerce et l’industrie, en utilisant les capacités industrielles de la Chine comme première ouvrière du monde occidental « pour la bonne cause ». Ils espèrent la conversion du communisme à la chinoise, en un capitalisme à l’occidental. Naïfs eux ? Non ! Bousculés par les événements, ils s’accrochent à la vieille rengaine d’un monde capitaliste supérieur qui n’a jamais existé.
Non seulement la Chine a été le berceau du virus qui s’est généreusement répandu dans le monde, mais elle revendique la première place du commerce mondial en supplantant les USA dans une lutte commerciale, quoiqu’elle ait conservé le parti unique et sa dictature.
Cela signifie que du seul point de vue de l’affrontement des idéologies, ce dont se moquaient les libéraux, c’est-à-dire l’impossibilité d’être performant dans un système communiste, s’avère aujourd’hui totalement faux, économiquement et sanitairement.
Le parti socialiste belge qui a fait le pari de miser sur la fin des idéologies est démenti plus que jamais par la révolte sociale : il y a un an les gilets jaunes et, comme on va s’en apercevoir bientôt, la révolte de la faim, suite à la montée des crises cumulées du système capitaliste et du Covid-19.
Il ne reste plus grand-chose de l’économie mixte, de la planification, d’une politique de la demande susceptible de prévenir les crises, d’un capitalisme domestiqué, d’une prospérité partagée. Le palais des glaces, où chacun pouvait se voir et voir les autres, que la démocratie libérale nous a vendu, n’a existé que sur plan. Le personnel libéral se confond avec le monde de la finance et de l’industrie, pour ne plus être qu’un aveugle porte-parole des intérêts particuliers.
À l’intérieur de l’Europe, les pays se livrent à un étrange ballet : une reprise à qui sera le premier bien placé de l’industrie et du commerce pour rafler les commandes aux autres. Les commanditaires de la finance décident pour nos responsables politiques. Vous entendez bien la voix de Sophie Wilmès, mais ce n’est pas elle qui pense. C’est encore plus visible chez Macron, en France.
Vous l’aurez remarqué, alors que c’était absolument nécessaire et nous aurait fait gagner au moins un mois sur la production et la mise à disposition des masques, aucun gouvernement n’a nationalisé les entreprises, ni relevé de leurs cendres celles qui ont été achetées puis abandonnées par les américains pour cause d’élimination de la concurrence.
On reconnaît la société libérale à son inappétence au collectif, son inhumanité et son incapacité à freiner les appétits. On distingue plus nettement sur la plaque de verre du microscope du Covid-19, le liquide allantoïque de l’argent, le creusement des inégalités, la perte de puissance des États, l’omnipotence des médias, la concurrence des civilisations, l’héroïsation de l’individualisme, l’essor du nationalisme ethnique et xénophobe, les politiques de l’identité, et les intérêts de quelques-uns grâce à la complicité implicite des partis au détriment de la démocratie.

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L’essor d’une conscience écologique déforce à peine le milieu pathogène libéral, puisque ceux qui ont conscience que la destruction de la planète nous fait courir un danger d’extinction de l’espèce, n’en poursuivent pas moins leur confiance au marché et au principe de concurrence.
La destruction du monde paysan, la capacité de vivre sur « sa » terre fait partie des fautes graves entraînant la perte de repère dans la société. Le néolibéralisme est en train de nous couper pour toujours du monde passé. La mort de la paysannerie est à mettre à son passif à la première page du contentieux.
Le mouvement libéral issu de la vague idée que la liberté d’entreprendre était la liberté tout court, de fait, une majorité de citoyens n’est pas encore apte à comprendre qu’il ne s’agissait pas de libertés fusionnelles, mais de libertés contradictoires et que les artisans de l’histoire ne sont pas toujours ceux qui s’en tiennent aux limites des réalités de la vie.
Pour le reste, les manipulations de l’histoire du XXe siècle sont tout autant celles du système capitaliste que du système communiste. Faut-il rappeler qu’on nous demande d’abhorrer le système sous lequel nous ne vivons pas, d’autant qu’il relève aujourd’hui de l’utopie en Europe ; mais, par contre nous subissons le système de cette petite frappe de Georges-Louis, que nous sommes sommés d’aimer sous peine de déchéance. De le juger aussi peu amendable et d’y être obligé d’y vivre motive pour beaucoup le cri fatal de Chéri Bibi « fatalitas ». Comme le triste héros de Gaston Leroux, ne sommes-nous pas envoyés au bagne pour un crime que nous n’avons pas commis ?

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