« Si vis pacem… tu sors ton parabellum ! | Accueil | Mec, tu te fais combien ? »

Ah ! les petits pois… les petits pois !

Qu’on me pardonne d’entreprendre une chronique sur d’aussi minces nouvelles qu’une affaire de petits pois, dans une Amérique en plein bouleversement pandémique, racial et institutionnel. Mais, c’est sans doute la meilleure manière de parler d’un pays socialement arriéré et semble-t-il définitivement perdu pour la démocratie et l’écologie. Et pourtant plus belge qu’il n’y paraît, comme on le verra par la suite.
Cela fait un bail que Richard3.com n’avait plus consacré une seule ligne à un Donald Trump égal à lui-même. On ne dira jamais assez que la démocratie comme système idéal a pris un coup, depuis que l’inénarrable milliardaire dort à la Maison Blanche.
Inutile d’ajouter que la Belgique, à sa manière, n’est pas en reste avec un gouvernement intérimaire qui va finir par faire toute la législature et, si américain par ses têtes de gondole !
À quelques mois de disparaître à jamais dans les manuels d’histoire contemporaine, il fallait encore que Trump s’illustrât, par quelques nouvelles facéties.
Ne vient-il pas de poser devant une sélection de produits alimentaires de la marque Goya ! Pour la compréhension de la suite, Goya Foods est un holding à prétention de conservation en boîtes qui vend ses produits dans tous les supermarchés des États de l’Union.
La semaine dernière, Bob Unanue, PDG de Goya Foods, avait pris le risque à trois mois et demi des élections de vanter les qualités du Président “Nous sommes bénis d’avoir un tel leader.” Ces paroles étaient-ce des exvotos accrochés dans la chapelle ardente d’un futur non-réélu, ou l’ardente conviction d’un fan déclaré ?
L’opinion tranchera en octobre.
Pour le présent ladite publicité a valu un appel au boycott.

1agoyaz.jpg

Goya Foods est la grande entreprise alimentaire à capitaux hispaniques aux USA. Certains de ses clients ont été contrariés par son soutien à Trump, que beaucoup considèrent comme raciste envers les Hispaniques.
Hier, Ivanka Trump a posté une photo d’elle avec une boîte de haricots noirs de la marque Goya entre les mains. Plusieurs personnes lui ont fait remarquer que les règles d’éthique du gouvernement américain interdisent d’utiliser sa fonction publique pour promouvoir des produits. Le Président est celui qui doit faire respecter ces règles.
L’appui d’Ivanka Trump par son président de père semble être une tentative pour contrer cela. Cependant, le Code des réglementations fédérales stipule que les employés “ne doivent pas utiliser ou permettre l’utilisation de leur position ou titre au sein du gouvernement ou de toute autorité associée à leur fonction publique pour approuver un produit”, avec seulement quelques exceptions très limitées.
L’administration Trump a déjà eu affaire à ce code, notamment en 2017, lorsque la conseillère du président Kellyanne Conway a exhorté les Américains à acheter des produits de la marque Ivanka Trump. Kellyanne Conway n’avait fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire connue, mais avait reçu un blâme du Bureau éthique du gouvernement, rappellent le HuffPost américain.
La prise de position d’Ivanka Trump pour Goya a, en outre, inspiré les internautes qui n’ont pas manqué de détourner sa publication.
Cette dernière affaire devrait plonger les américanolâtres belges du MR dans le désarroi le plus grand.
L’affaire américaine des petits pois rend plus difficile à George-Louis Bouchez d’expliquer que le système capitaliste repose sur le granit d’une démocratie intangible : les USA !
À l’heure où il va devenir nécessaire de penser à d’autres clients que cette Amérique hostile à l’Europe, la bourgeoisie belge croit toujours en Donald, malgré son bureau transformé en comptoir !
Il reste encore trois mois à Trump pour d’autres promotions. Qu’il vienne à vanter les saucissons d’Ardenne et voilà tout le littoral flamand catastrophé qu’il n’ait pas cité les moules !

Poster un commentaire